Autorisé par décret du Premier ministre a payé les frais d’indemnisation aux 31 villages du Dja et Lobo qui ont perdu leurs maisons et cultures pendant la construction de la route Mbalmayo-Sangmelima, l’ancien ministre des Finances ne l’a jamais fait. Les populations végètent pendant que l’un des leurs a entamé une nouvelle grève de la faim.

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Autorisées à être indemnisé depuis 2009 via le décret n° 2009/0227/Pm du 03 février 2009 portant indemnisation des personnes victimes de destruction des bien lors des travaux de construction de la route Mbalmayo-Sangmelima dans le département du Dja et Lobo, les populations des 31 villages (axe Otoakam – Melomebae) dudit département, sont toujours dans l’attente de ce dédommagement qui n’arrive pas. Emmanuel Charles Minla’a, porte parole des localités suscitées et secrétaire exécutif de l’association de développement économique du Dja et Lobo (Assodedjal), risque une nouvelle fois sa vie pour que leur dû leur soit reversé. Après sa première grève de la faim entamés le 12 juin 2012 devant les services du Minfi, il renoue avec le même exercice, quoique cette fois, il soit loin des regards. En effet, depuis le 19 décembre 2012, il se prive de repas quotidien. C’est donc le regard vague, la mine renfrognée et à bout de force, qu’il s’est rendu à la rédaction de votre journal jeudi dernier, pour une nouvelle fois exprimer ses motivations.


Honneur

Il dit être exténué puisque « tous les moyens à ma disposition ont été épuisés, je ne sais plus à quel Saint me vouer ». Pourtant, « l’argent sensé nous sortir de cette situation inconfortable, gît au fond des poches d’un individu », rapporte-t-il. Il a cru, selon ses dires, à plusieurs reprises atteindre le bout du tunnel, suite aux promesses de solutions reçues de certaines associations ou groupements politiques tels le Sdf, qui ont tous promis d’inscrire son problème à l’ordre du jour de la dernière session de l’Assemblée nationale, notamment pendant les questions orales. Malheureusement, ceux-ci ne l’ont jamais fait et évitent désormais de le recevoir. Il s’est même retourné vers des animateurs radio, dans le cadre de leurs émissions à caractère social, mais très vite, ceux-ci ont été corrompus. Aujourd’hui, il se retrouve seul à combattre. Davantage pour son honneur, que pour ces fonds tardent à être payés depuis bientôt 5 ans.

Les faits remontent en effet aux années 1981, 1983, lors de la construction de l’axe Sangmélima-Mbalmayo. Au cours de ces travaux, les maisons, cultures et plantations des populations ont été détruites. Suite à plusieurs démarches, les populations sinistrées ont pu obtenir du Premier ministre, à l’époque Ephraïm Inoni, qu’elles soient dédommagées. L’on parle alors de 121 074 003 Fcfa, qui ont été distraits au ministère des Finances, dirigé alors par Essimi Menye, actuel ministre de l’Agriculture. « Je réitère, que cet argent est dans les poches d’Essimi Menye parce que, s’il ne nous a pas été payés, il est certainement stocké quelques part, alors, qu’on nous le donne ! Auquel cas, il n’est nulle part, et donc il a été détourné par celui qui devait nous le remettre et qui a refusé de le faire», conclut, d’un air triste, Emmanuel Minla’a.

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