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« Ils l’ont tué » : L’hommage bouleversant de Maurice Kamto à Anicet Ekane, mort en détention au SED

Le Cameroun s’est réveillé groggy ce 1er décembre 2025. La scène se déroule au Secrétariat d’État à la Défense (SED), à Yaoundé. Le professeur Maurice Kamto, accompagné de Me Emmanuel Simh et de l’honorable Jean Michel Nintcheu, s’y rend pour saluer trois détenus politiques : Anicet Ekané, Aba Oyono et Djeukam Tchameni.

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Mais à leur arrivée, une annonce brutale tombe comme un couperet :

Anicet Ekane est mort.


Un hommage à vif


Quelques jours plus tard, c’est un Maurice Kamto profondément secoué qui prend la parole. Ses premiers mots claquent comme un verdict :



« Ils l'ont tué. Ils ont tué le président du Manidem Georges Anicet Ekane. »




Puis vient la charge, lourde, directe, sans détour :



« George Anicet Ekane a été assassiné par la haine de Maurice Kamto, l’exécration du MRC, la détestation de Issa Tchiroma, le mépris de la démocratie et l’angoisse du changement. »



Un passage où le leader du MRC dénonce, à travers un jeu d’ironie assumée, les ressentiments politiques qui entouraient leur combat commun.


« Je suis né ici, je mourrai ici »


Dans ce moment de deuil, Kamto réaffirme son ancrage dans le pays, sa détermination, et son refus de fuir :



« Je suis né ici, je vis ici et je mourrai ici. Si le pire devait arriver, nous l’attendrions ici, dans la dignité, et les humiliations répétées n’y changeront rien. »



Ces mots, lourds de sens, résonnent comme une réponse aux pressions et aux intimidations qui jalonnent la vie politique camerounaise.


Une alliance politique qui dérangeait


Quelques mois avant son décès, Anicet Ekane, président du Manidem, avait rencontré Maurice Kamto avec deux cadres de son parti.

Ils avaient convenu d’un accord discret mais historique :



  • le Manidem présenterait Kamto comme son candidat à la présidentielle du 12 octobre 2025, un geste consenti sans aucune compensation financière.




Une décision qui, selon plusieurs observateurs, avait provoqué des remous visibles dans les arènes politiques.



Car soudain, surgit un homme : Dieudonné Yebga, qui se présente comme le « véritable président » du Manidem.

Son objectif : faire annuler la candidature de Kamto auprès d’ELECAM puis du Conseil constitutionnel.

Une contestation qui a plongé la formation politique dans une crise ouverte.


Devant le corps d’Ekane, une promesse


Face au corps de son allié, Kamto laisse parler l’émotion :



« Notre lutte commune, celle de tout le peuple camerounais, se poursuivra plus puissante que jamais. Sur des générations s’il le faut. Mais elle aboutira.

La paix sur ton visage que j’ai contemplé lundi matin sur ton lit de mort est le serment que tu nous en donnes. La lumière brillera sur le Cameroun inéluctablement.

Repose en paix. May your soul rest in perfect peace. »


Un hommage qui marque un tournant


La mort d’Anicet Ekane, figure politique de gauche et président du Manidem, en détention dans un lieu hautement sensible, ouvre une nouvelle fracture dans le paysage politique camerounais.



Mais au-delà des interrogations et des tensions, l’hommage de Kamto scelle un moment rare :

celui d’une alliance humaine et politique arrêtée en plein vol, mais portée par des mots qui résonneront longtemps.



 




“They Killed Him”: Maurice Kamto’s Powerful Tribute to Anicet Ekane, Who Died in Custody at the SED


On December 1st, 2025, a shocking announcement shook Yaoundé.

Maurice Kamto, accompanied by Emmanuel Simh and MP Jean Michel Nintcheu, arrived at the State Secretariat for Defence (SED) to visit detainees Anicet Ekané, Aba Oyono and Djeukam Tchameni.

Instead, they were informed that Anicet Ekane was dead.



Kamto’s first words were raw and direct:



“They killed him. They killed the president of Manidem, Georges Anicet Ekane.”



He went on to denounce the political hostility surrounding Ekane:



“He was assassinated by hatred, political contempt, fear of democracy, and fear of change.”



A few months earlier, Ekane had agreed—without any financial compensation—to allow Kamto to run for the 2025 presidential election under the Manidem banner, since Kamto could not run under the MRC.

That alliance triggered internal contestation led by Dieudonné Yebga, who claimed to be the “real president” of Manidem and sought to cancel Kamto’s candidacy at ELECAM and the Constitutional Council.



Standing before Ekane’s body, Kamto vowed that their shared struggle for Cameroon would continue “for generations if necessary” and would eventually triumph.



A tribute both solemn and politically charged.



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Ange NGO

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