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Une bombe sanitaire vient d’éclater au Cameroun. Une étude conjointe du Centre Pasteur du Cameroun et de l’Université de Yaoundé I, publiée en septembre 2025 dans le Journal of Food Processing & Beverages, révèle que 32,1 % des vins, bières et spiritueux vendus à Yaoundé contiennent du méthanol au-delà des normes européennes.
Les prélèvements, réalisés entre 2018 et 2023 au marché Mokolo, poumon commercial de la capitale, révèlent une contamination massive, invisible mais potentiellement dévastatrice.
Les résultats sont glaçants : certains whiskys culminent à 415,8 mg/L, soit plus de huit fois la norme européenne (50 mg/L). Près de la moitié des vins analysés dépassent les 100 mg/L, avec des pics à 206,5 mg/L. Si ces taux restent en deçà du seuil d’intoxication aiguë (2 000 mg/L), les chercheurs avertissent : « Les effets chroniques d’une exposition répétée à de faibles doses de méthanol restent préoccupants, notamment pour les gros consommateurs ».
Le vin de palme et l’odontol, symboles de convivialité camerounaise, affichent des taux entre 14,5 et 40,3 mg/L. Moins inquiétants à première vue, mais largement supérieurs à la norme nigériane (5 mg/L). Conséquence : leur consommation massive en local pose question, et toute ambition d’exportation vers des marchés régulés semble compromise.
L’étude dénonce aussi un désordre inquiétant :
Pire encore, certains producteurs attribuent un même numéro de lot à plusieurs marques. De quoi pointer un contrôle qualité quasi inexistant.
Le méthanol est un ennemi silencieux. Son ingestion répétée, même à faible dose, peut causer des troubles digestifs, des atteintes neurologiques, des lésions irréversibles de la vision, voire la cécité ou la mort. Dans un Cameroun où l’alcool irrigue la vie sociale, les chercheurs tirent la sonnette d’alarme sur une crise sanitaire silencieuse aux répercussions économiques et sociales lourdes.
Le Cameroun ne dispose d’aucune norme nationale encadrant la teneur en méthanol des boissons. Les auteurs réclament un alignement urgent sur les standards de l’Union européenne ou de l’Organisation internationale de la vigne et du vin. Faute de réforme, préviennent-ils, le pays court vers une épidémie progressive et meurtrière, alimentée par la fraude, la négligence et l’absence de sanctions.
Un avertissement sévère : sans action politique ferme, les consommateurs camerounais continueront de boire, sans le savoir, un poison lent.
A groundbreaking study by the Cameroon Pasteur Centre and the University of Yaoundé I, published in September 2025, reveals that 32.1% of wines, beers, and spirits sold in Yaoundé exceed the European Union’s methanol safety limit.
Samples collected from Mokolo market between 2018 and 2023 show dangerously high levels: whiskies reaching 415.8 mg/L, wines over 200 mg/L, and local brews far above Nigeria’s legal threshold.
Researchers warn that chronic exposure to low methanol levels could cause neurological damage, vision loss, or even death.
The report also denounces chaotic labeling and lack of quality control, pointing to a regulatory vacuum in Cameroon. Without urgent reforms aligned with international standards, experts fear a silent health crisis for millions of consumers.
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Ange NGO
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