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Alors que l’attention mondiale est rivée sur d’autres crises, le continent africain fait face à une catastrophe humanitaire sans précédent.
Au Soudan du Sud, plus de 7,56 millions de personnes — soit plus de la moitié de la population — pourraient sombrer dans la faim entre avril et juillet 2026. L’alerte vient du Programme alimentaire mondial (PAM), qui prévient d’une situation « catastrophique » dans certaines zones.
« Nous faisons face à une crise alimentaire et nutritionnelle grave, susceptible de s’aggraver sans action humanitaire urgente », avertit le PAM.
Selon la dernière analyse de l’IPC, la classification mondiale des situations alimentaires, 28.000 personnes dans les comtés de Nasir et Fangak sont déjà en phase 5 : famine. Plus de 2,1 millions d’enfants et 1,1 million de mères risquent de souffrir de malnutrition aiguë d’ici juin 2026.
Sur le terrain, le constat est amer : villages inaccessibles, pillages, inondations, routes coupées, combats à l’arme lourde… Des communautés entières sont coupées du monde depuis des mois.
Au Soudan du Sud, les affrontements du 4 mars 2025 à Nasir entre l’armée régulière et la milice Armée blanche Nuer (proche du SPLM-IO de Riek Machar) ont plongé le pays dans une nouvelle spirale de violences. Machar a été placé en résidence surveillée le 27 mars 2025. Depuis, plus de 445.000 personnes ont fui leur maison (CICR).
« Les hostilités touchent 7 États sur 10. Il faut briser ce cycle de violence », insiste Florence Gillette, cheffe CICR au Soudan du Sud.
Le Soudan n’est pas dans une meilleure situation. Depuis avril 2023, le pays est déchiré par une guerre ouverte entre le général al-Burhan et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) de Mohamed Dagalo.
Bilan estimé :
À El-Fasher, dernier bastion de l’armée au Darfour, la ville est tombée le 26 octobre dernier après un siège de 18 mois. 82.000 civils ont fui en moins d’une semaine.
L’ONU redoute désormais un nouvel afflux massif de réfugiés vers le Tchad, déjà saturé.
À Babanusa, un avion militaire s’est écrasé. L’armée parle d’une défaillance technique ; les FSR affirment l’avoir abattu. L’enquête continue.
La Malaisie se dit prête à aider à la reconstruction du Soudan après la guerre.
L’Indonésie annonce être prête à envoyer des Casques bleus si l’ONU valide la mission.
Pendant ce temps, l’armée soudanaise rejette une proposition américaine de cessez-le-feu et appelle à la mobilisation générale.
Face à ces crises, d’autres tendances se confirment :
La Turquie devient le premier fournisseur d’armes à croissance rapide en Afrique.
Le Congo revient sur les marchés financiers en levant 670 millions de dollars.
Le Nigeria, via son ministre du gaz, rappelle qu’« l’Afrique ne peut pas décarboner au prix de la pauvreté ».
Au Sénégal et en Mauritanie, l’OMS signale 28 morts et 404 cas de fièvre de la vallée du Rift, une maladie transmise par les moustiques et le bétail.
Ce tableau montre une Afrique stratégique, courtisée, mais encore laissée seule face aux drames humains.
✊ Pendant que les armes parlent, des millions d’enfants se battent simplement pour manger.
More than 7.56 million people in South Sudan could face hunger between April and July 2026, warns the World Food Programme (WFP).
Over 28,000 people are already in IPC Phase 5 — “catastrophic famine”.
In neighboring Sudan, the civil war between the army and the Rapid Support Forces (RSF) has displaced nearly 12 million people and killed over 40,000.
The UN anticipates a massive new influx of refugees into Chad, already hosting 1.4 million people.
Meanwhile:
Turkey is now the fastest-growing arms supplier in Africa.
Congo has re-entered global financial markets with a USD 670 million bond.
Nigeria insists Africa “cannot decarbonize at the cost of poverty”.
While geopolitical interests rise, millions of civilians are trapped between hunger and bullets.
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Moussa Nassourou
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