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Paul Biya prête serment à 92 ans : faste militaire, malaise politique
Yaoundé, 6 novembre 2025. Sous les ors du Palais de Verre Paul Biya, transformé en théâtre de pouvoir, le président Paul Biya a prêté serment pour un nouveau mandat de sept ans. À l’extérieur, l’armée a déclenché une salve tonitruante de 101 coups de canon, la plus haute distinction militaire accordée à un chef d’État.
L’ambiance est solennelle, presque irréelle, dans une capitale sous surveillance.
À l’intérieur, après l’exécution solennelle de l’hymne national, Paul Biya fait son entrée, entouré des plus hautes institutions :
Une image de continuité institutionnelle… mais aussi d’un système verrouillé.
À la tribune, Paul Biya répète des engagements connus :
« Je voudrais tendre la main à tous et à chacun »
« L’heure est désormais au rassemblement… Le Cameroun est notre bien commun »
Sur le terrorisme :
« Le terrorisme est un fléau qui doit être combattu vigoureusement partout où il montre son visage hideux »
Sur la jeunesse et les femmes :
« La situation des jeunes et des femmes sera au cœur de mon action tout au long de ce septennat »
Des phrases fortes… mais reçues avec scepticisme par une opinion publique qui peine à y croire.
Le contraste est brutal.
À l’extérieur, la réalité sociale : contestation post-électorale, coupures d’Internet, arrestations d’opposants.
À l’intérieur, un rituel immuable.
Un moment a particulièrement choqué : l’absence du successeur constitutionnel de Paul Biya, le président du Sénat, Marcel Niat Njifenji, 91 ans, malade et physiquement incapable de se déplacer.
Un chef d’État de 92 ans, entouré d’un dauphin constitutionnel de 91 ans absent pour raisons de santé.
Une image qui résume, à elle seule, l’impasse politique du Cameroun.
Pendant que les coups de canon résonnent et que le cortège présidentiel quitte le Palais de Verre en direction du Palais de l’Unité, une question s’impose :
Combien de temps encore le Cameroun fonctionnera-t-il sur le pilotage automatique d’un pouvoir vieillissant, verrouillé, sans transition préparée ?
Ce 6 novembre n’avait pas l’allure d’un nouveau départ.
Il ressemble plutôt à la prolongation d’une époque qui refuse de s’achever, malgré les fissures visibles.
At the “Paul Biya Glass House”, President Paul Biya, 92, was sworn in for another seven-year term. The ceremony featured a 101-gun salute, the highest military honor. In his speech, Biya spoke of “unity”, “youth and women” and vowed to “fight terrorism vigorously”.
However, the ceremony highlighted a deeper political crisis:
the constitutional successor, Marcel Niat Njifenji (91), was absent due to health issues;
protests persist over contested election results;
Internet shutdowns and arrests of opposition figures continue.
A grand display of protocol masking an uncomfortable reality: a nation led by leaders older than its democracy.
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Ange NGO
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