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La Haute autorité de la communication (HAC) du Mali a frappé fort.
Dans une décision annoncée à Bamako, l’instance de régulation a suspendu jusqu’à nouvel ordre la diffusion des chaînes françaises LCI et TF1 sur l’ensemble du territoire malien. Une mesure radicale, justifiée par une « violation flagrante » du code de déontologie du journaliste au Mali.
Selon le document officiel, les deux chaînes auraient relayé, le 9 novembre 2025 dans l’émission Grand Dossier, des « affirmations non vérifiées » et des « contre-vérités », notamment l’idée que les djihadistes seraient « aux portes de Bamako » et que le Mali serait devenu « le nouveau fief d’Al-Qaida ». Des déclarations jugées infondées par Bamako, qui dénonce une narration alarmiste et déstabilisatrice.
Cette décision intervient dans un contexte régional extrêmement tendu. Moscou accuse ouvertement des acteurs extérieurs d’orchestrer une campagne de déstabilisation visant les pays de la Confédération des États du Sahel (AES). La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, affirme que les activités des groupes terroristes islamistes connaissent une recrudescence inquiétante dans le Mali, le Burkina Faso et le Niger.
Elle cite notamment les actions du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), qui tenterait d’imposer un véritable blocus de carburant à certaines localités maliennes. Une pression insoutenable pour les populations, qui restent les premières victimes de cette montée en puissance djihadiste.
Dans ce climat explosif, les autorités maliennes poursuivent également une série d’enquêtes internes. Deux généraux – Abass Dembélé et Néma Sagara – ont été formellement accusés d’« atteinte à la sûreté de l’État » et de tentative de déstabilisation. Ils font partie d’un groupe d’une cinquantaine de militaires arrêtés en août dernier, dont un citoyen français suspecté de liens avec les services de renseignement de son pays.
Selon le parquet malien, ces arrestations pourraient être liées aux préparatifs d’un coup d’État. Depuis l’été, les officiers arrêtés sont détenus sans contact avec l’extérieur. En octobre, le président Assimi Goïta a même démis de leurs fonctions plusieurs d’entre eux, accélérant un vaste nettoyage dans les rangs de l’armée.
Sur le terrain, la situation sécuritaire reste préoccupante. Au moins 22 étrangers ont été enlevés au Mali en six mois, contre 13 pour toute l’année 2022, selon l’ONG Acled citée par Africanews. Les victimes viennent de Chine, d’Égypte, des Émirats arabes unis, d’Inde, d’Iran et de plusieurs pays des Balkans.
Le JNIM, groupe affilié à Al-Qaida, multiplie ces opérations, transformant les rançons en véritable source de revenus. Fin octobre, jusqu’à 50 millions de dollars auraient été versés au groupe terroriste pour libérer un ressortissant émirati et ses accompagnateurs.
Ces enlèvements ciblent directement l’attractivité économique du Mali : les investisseurs, déjà frileux, évitent les zones d’insécurité chronique. Une dynamique qui complique davantage les perspectives de stabilisation du pays.
Mali’s High Authority for Communication has suspended French channels LCI and TF1, accusing them of spreading “unverified claims” and “falsehoods” suggesting jihadists were “at the gates of Bamako” and that Mali had become “Al-Qaeda’s new stronghold.”
The move comes amid rising insecurity in the Sahel region. Russia’s Foreign Ministry warned of a “major destabilization campaign” targeting Mali, Burkina Faso, and Niger, with jihadist groups like JNIM reportedly attempting to impose fuel blockades on Malian towns.
Meanwhile, two Malian generals have been charged with anti-state activities, part of a wider group of military officers arrested earlier this year and suspected of preparing a coup. Foreign nationals have also become prime targets for kidnappings, with at least 22 abducted in six months. Ransoms have become a significant source of funding for jihadist groups, undermining foreign investment and worsening the country’s instability.
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Moussa Nassourou
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