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Quelques traits de la vie du défunt haut commis de l’Etat.
Les juges du Tribunal criminel spécial ne verront plus Louis Bapès Bapès qu’ils attendent depuis le 15 janvier. Le haut commis de l’Etat repose sous terre à Kelngond par Ndong, dans la Sanaga maritime, depuis ce 5 mars 2016. Après avoir été fauché par l’ange de la mort le 5 février dernier, trois jours après avoir quitté son domicile pour livrer une dernière bataille contre une anémie sévère. L’ancien élève du collège évangélique de Libamba quitte ainsi la scène sans avoir lavé son image de bâtisseur de la nation, écornée par un épisode judiciaire pour le moins dramatique.
En quittant ses fonctions de ministre des Enseignements secondaires à la faveur du réaménagement ministériel du 2 octobre 2015, l’homme continuait de traîner avec lui cette image de prisonnier d’un jour, après onze années de service. Lui qui a eu le palmarès du plus court séjour en prison d’un client de l’opération Epervier, après avoir été incarcéré le 31 mars 2014, pour en ressortir vingt-quatre heures plus tard sur ordre du président de la république, dans le cadre de l’affaire Catherine Abena, l’ex secrétaire d’Etat aux enseignements secondaires qui l’a précédé dans l’au-delà quelques deux années plus tôt, pour une affaire de détournements de deniers publics. Une affaire qui aura vu défiler en prison presque tout l’entourage de Louis Bapès Bapès, jusqu’à des chefs de services, sans que le patron du département ministériel lui-même en soit inquiété dans la recherche de la lumière sur une affaire de détournement de 550 millions Fcfa de primes et autres frais liés à l’organisation des examens entre 2005 et 2009. Ce qui a d’ailleurs alimenté comme une haine des co-accusés de Catherine Abena, qui trouvaient absurde que le premier responsable de la maison ne soit jamais inquiété, alors même qu’il en était le principal gestionnaire. Jusqu’à ce que finalement l’homme soit enfin sollicité par la justice fin 2015 début 2016, comme témoin. Mais comme pour la principale accusée, l’action publique s’éteint avant même la fin des procédures.
Du football à la Magzi
Pas que Louis Bapès soit si sale, pourraient s’en moquer ses partisans. D’autant plus qu’avant d’être appelé pour servir la nation dans le secteur éducatif, Louis Bapès Bapès a passé 34 années de sa vie comme directeur général de la Mission d’aménagement et de gestion des zones industrielles (Magzi). L’ingénieur des ponts et chaussées formé aux Etats-Unis, aurait pu se la couler douce jusqu’à la fin de sa vie si le devoir ne l’avait extirpé de ce couloir peu exposé, pour la place publique. Mais Bapès Bapès a été aussi et avant tout joueur et dirigeant du Tonnerre kalara club. Et les feux des projecteurs de la tueuse peuvent illuminer ce passé sportif de l’homme qui, malgré tous les obstacles de la vie, a toujours su rester fair-play, à la fin de sa vie. Une fin brutale pour celui qui, selon des sources, avait demandé depuis longtemps sa mise à la retraite à Paul Biya, sans pouvoir l’obtenir avant le 2 octobre 2015. Devenu homme libre, Bapès Bapès n’aura pas joui pleinement de sa liberté plus longtemps que quatre mois. La justice étant toujours à ses trousses. Mais les regrets, c’est du passé. La page est désormais tournée, y compris avec la justice.
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