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Présidentielle 2025 . Clash à l’Ouest : L’évêque de Bafang recadre le gouverneur et dénonce une gouvernance « sans repères »

La phrase est cinglante. Et la portée, historique. L’évêque de Bafang, Monseigneur Abraham Kome, a opposé une fin de non-recevoir aux félicitations que lui avait adressées le gouverneur de la région de l’Ouest, jugeant la démarche politisée, maladroite et déconnectée des réalités sociales, dans un contexte national sous haute tension.

Dans une déclaration magistrale où le ton pastoral le dispute à la charge politique, le prélat établit une frontière nette entre l’obéissance administrative et l’exigence morale.

« Vous êtes un fonctionnaire, structuré pour exécuter quasi machinalement les ordres venant de votre hiérarchie ; moi je suis un Pasteur qui observe ladite gouvernance (…) sous le prisme du droit naturel et divin qui recherche une société plus juste », assène-t-il.

Une mise au point frontale qui résonne comme une critique du système de gouvernance camerounais, décrit à demi-mot comme inféodé à des réflexes hiérarchiques rigides et déconnectés de l’intérêt citoyen.

Un rejet politique sans être politicien

L’évêque refuse d’être instrumentalisé. Pour lui, applaudir son silence reviendrait à l’annexer au récit officiel, tandis que ce silence, martèle-t-il, n’est ni passivité ni soumission :

« Féliciter mon silence est une manœuvre politicienne désobligeante que je ne peux accepter. »

Pour Abraham Kome, le silence qu’il revendique est spirituel, stratégique, un espace de résistance, inspiré par les Écritures :

« Un silencieux qui combat autrement… Un silence qui est prière et compassion. »

Un message lourd à un moment sensible

L’évêque place également le curseur sur un point structurel : l’incapacité persistante à garantir un processus électoral crédible, sans morts ni violences, et l’absence d’outils démocratiques solides capables d’éviter les fractures sociales.

Dans un pays qui s’apprête à de nouvelles échéances électorales, cette prise de position dépasse la seule région de l’Ouest. Elle devient un acte d’interpellation nationale, moral et politique à forte portée symbolique.

Au Cameroun, où certains prélats choisissent la réserve et d’autres la diplomatie, Monseigneur Kome incarne désormais une troisième voie : le parler vrai, adossé à la foi et au droit naturel, sans alignement, sans soumission.

 


Clash in the West: Bishop of Bafang rejects Governor’s praise, calls out governance without moral compass

Bishop Abraham Kome of Bafang has publicly rejected congratulatory remarks from the Governor of the West Region, describing them as a political maneuver detached from the realities of the people.

In a powerful statement, the clergyman draws a sharp line between administrative obedience and moral responsibility:

“You are a civil servant, structured to mechanically execute orders from your hierarchy. I am a shepherd, observing governance not only through regulations, but through natural and divine law, which seeks a fairer society.”

The Bishop further condemned attempts to politically capitalize on his silence, stating:

“Congratulating my silence is a political maneuver I cannot accept.”

He instead defines his silence as spiritual resistance, compassion, and prayer, warning that Cameroon still lacks credible electoral safeguards to prevent violence and destruction.

His remarks come at a sensitive moment, turning a regional exchange into a national political and moral statement.

 

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Didier Cebas K.

cameroun24.net Jeudi le 06 Novembre 2025

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