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Cameroun - Culture . Canton Bell: Jean-Yves Eboumbou hérite du trône royal

C’est un secret de polichinelle depuis hier dimanche 16 décembre 2012 suite à la cérémonie traditionnelle qui a sanctionné la fin des obsèques du regretté Prince René Douala Manga Bell, décédé le 6 novembre 2012.


C’est connu de tous. Jean-Yves Eboumbou Douala Manga est le nouveau roi des Bell. La nouvelle a filtré de la cérémonie traditionnelle marquant la fin des obsèques de son père, René Douala Manga décédé le 6 novembre 2012 des suites de maladie. C’était hier 16 décembre 2012 à Bonabéri au cours d’un rituel présidé par Prince Kum’a Ndumbe III qui, neuf jours après le décès du Roi, conformément à la tradition Sawa, avait fait une déclaration publique pour dévoiler le nom de l’héritier du trône des Bell.

Sa dépouille est installée sur la tombe des ancêtres en l’occurrence Kuma Mbappe, où apprend-on « le Prince René venait se recueillir quand il y avait des problèmes dans son canton » non loin des restes du « grand baobab » (arbre mythique des Belè Belè). Prince Kum’a Ndumbe III en tant qu’aîné des aînés de la cinquième génération des Doo Doo « assis sur le trône de Lock Priso », s’étant déchaussé, tient une bouteille de whisky en main. Après des incantations, il avale une petite gorgée qu’il asperge sur le cercueil et ses alentours. Quelques initiés le font aussi. A sa droite, le fils aîné du défunt roi et à sa gauche, le chef pressenti, Jean-Yves Eboumbou. Sur un ton solennel, Le Prince Bele Bele demande à l’aîné, « c’est toi l’aîné ? ». « Oui », répond-il. « C’est toi que ton père a choisi pour lui succéder ?», « non » dit-il à haute voix et de façon imposante. Puis se retournant vers Jean-Yves Eboumbou Douala Manga, Prince Kum’a Ndumbe lui pose la question, « c’est toi l’aîné ?». « Non », réplique-t-il posément. « C’est à toi que ton père à légué son trône ? ». « Oui », affirme-t-il sereinement. Pour ceux qui se demandent pourquoi la cérémonie d’intronisation a lieu à Bonaberi, Prince Kum’a Ndumbe III explique dans sa déclaration : « les Bell qui règnent au Canton Bell à Bonanjo depuis l’antiquité sont des descendants du même ancêtres Doo la Makongo», c’est « pour éviter toute confusion dans l’appellation, qu’on parle du trône des Bell à Bonanjo et du trône des Bele Bele à Bonabéri ».


Bongongi boa bele

Tout est clair désormais. Tous les doutes sont dissipés et les soupçons qui pesaient sur le successeur pressenti, confirmés. Cap sur la place du « grand baobab », (bongongi boa bele en langue Duala) pour une autre cérémonie. Cette fois, avec les filles, les mères, les épouses et sœurs de la cour royale qui ont fait en compagnie des invités et autres, un cercle autour dumoignon du grand baobab. Toutes ou presque sont vêtus de kaba noires avec des accoutrements de deuil, (feuilles sèches de bananier nouées autour de la taille et des herbes fraîches sous forme de couronne sur la tête). La veille, elles sont parties de Bali à pied et sans chaussures jusqu’à Bonanjo où avait lieu la grande veillée de chants, prière et d’animation culturelle. Ce matin, elles sont encore là dans le même accoutrement. Après des incantations en direction des ancêtres, le maitre des cérémonies demande à tous sans exception de se tenir les mains en signe de communion. C’est un silence de cimetière. Place au rite. Sous un soleil doux, le « Prêtre », verse de l’eau que contient la calebasse qu’il tient en main sur le cercueil du prince René Douala Manga, porté par des pirogues. Ceci, accompagné de déclamations en langue Duala, « il demande qu’on saisisse l’occasion de ce deuil pour laver en présence des ancêtres, tout ce qui est négatif dans la famille royale, le Canton Bell et tous les autres cantons, voire toute la région », traduit un fils du Canton Bell, pour notre reporter. S’en suit la possession funèbre jusqu’à Bonanjo, où Rudolph Duala Manga Bell, le grand-père du défunt avait été pendu par les colons le 8 août 1914. La mobilisation témoigne de la dimension de l’homme. Plus de 500 personnes, autorités administratives, traditionnelles, religieuses et curieux. Tous rendront un hommage vibrant à l’illustre disparu, connu pour son « franc parler, ses courageuses prises de positions et son sens de la justice et de la vérité mais aussi son attachement à la culture sans laquelle, aucun développement n’est possible». Ces atouts lui vaudront d’ailleurs une décoration à titre posthume comme, commandeur de l’Ordre national de la Valeur. Une distinction remise par le ministre de l’Administration territoriale René Emmanuel Sadi, au nom du président de la République. Après l’enterrement au caveau familial à Bonanjo, le nouveau King Bell, Jean Yves Eboumbou Douala Manga est porté en triomphe et reçoit les allégeances des personnes de son rang. Une tâche qui ne sera pas de tout repos au vu de la cacophonie qui a tourné autour de son intronisation. 

Adeline TCHOUAKAK | Le Messager Lundi le 17 Décembre 2012

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