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L’homme d’affaires s’est éteint aux premières heures ce 23 juillet à Bayangam, à 83 ans.
La façade avant de l’hôtel Akwa Palace est battue par la pluie en cette mi-journée du 23 juillet 2015. Les gouttes d’eau qui en suintent pourraient s’apparenter à des larmes, versées par un géant devenu orphelin. En effet, pour le grand public, cet établissement était étroitement lié à la personnalité d’André Sohaing, magnat des affaires, et notamment de l’immobilier, de l’import… Une pointure, en somme, dont le pied ne foulera plus le hall de l’hôtel en question : André Sohaing s’est éteint aux premières heures ce jeudi, 23 juillet à Bayangam, localité dont il était maire.
« Il était en forme », dit pourtant Raphaël Tapeyim, un de ses neveux, relevant que l’état de santé du défunt ne semblait pas spécialement alarmant ces derniers jours. Une autre source révèle qu’il s’apprêtait d’ailleurs à se déplacer pour Paris… S’il n’a pas effectué cet ultime voyage, André Sohaing en a fait d’autres, beaucoup d’autres. A commencer par celui qui le mène, dans sa jeunesse, de Bayangam à Douala, « à pied, avec mon père », assure son neveu.
Dans la future capitale économique du Cameroun non encore indépendant, il commence par du « bayam-sellam ». Nous sommes dans les années 1940. « Il achetait du poisson, du riz et de la tomate aux Grecs, qu’il revendait », révèle un chef d’entreprise qui s’est intéressé à sa trajectoire. Après les indépendances, Sohaing se lance dans les importations, fort de certaines licences. Les tomates ABC, c’est lui. Le beurre Clémentine, c’est encore lui. Les pâtés d’abats, c’est toujours lui. Il tâtera aussi le terrain de l’industrie, avec les produits Bksc (Boulangerie Koupan Sohaing Cameroun). L’homme s’est également lancé dans l’immobilier, avec le bonheur que l’on sait, ou pas toujours, tant ses possessions en la matière seraient étendues.
Pour Anselme Kemva, chef d’entreprise et président exécutif de la Camerounaise des Pme, André Sohaing devrait, en bien des aspects, inspirer les entrepreneurs actuels et futurs. « C’est un self-made man, qui avait beaucoup de dynamisme et de sang-froid dans la prise de décision. C’était aussi un fonceur, qui savait gueuler en cas de besoin ». Il ajoute : « C’est un monstre sacré, une icône qui s’en va ainsi. C’est une fierté, pour le monde des affaires camerounais, d’avoir eu quelqu’un comme lui ». La dépouille d’André Sohaing a été déposée à l’hôpital de la Garnison militaire à Douala.
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