Politique. Macron tiendra des consultations avec les partis ce vendredi 6 décembre pour la nomination d'un nouveau premier ministre
Le président français Emmanuel Macron tiendra le 6 décembre des consultations avec les principaux partis sur la candidature du nouveau premier ministre, a indiqué l'Élysée.
Il s’agira du quatrième chef du gouvernement depuis début 2024. Depuis lors, le cabinet des ministres a été dirigé par Élisabeth Borne, Gabriel Attal et Michel Barnier.
Plus tôt aujourd’hui, l’Élysée a annoncé que M. Macron avait accepté la démission du gouvernement de M. Barnier. Le président a promis de nommer un nouveau chef du gouvernement "dans les prochains jours".
Emmanuel Macron a accepté la démission du gouvernement français
Le président français Emmanuel Macron a accepté la démission du gouvernement du premier ministre du pays Michel Barnier. C’est ce qu’a annoncé l’Élysée.
"Le premier ministre a remis ce jour la démission de son gouvernement au président de la République qui en a pris acte", est-il indiqué dans le communiqué. Il est également noté que M. Barnier lui-même ainsi que les autres membres du cabinet assureront "le traitement des affaires courantes jusqu’à la nomination d’un nouveau gouvernement".
Macron exclut l’éventualité de sa démission
En s’adressant à la nation à la lumière de la démission du gouvernement français, Emmanuel Macron affirme qu'il exercera "pleinement" son mandat présidentiel "jusqu'à son terme". L’intervention du chef d’État a été retransmise par la chaîne BFMTV.
"Malgré les concessions faites par Michel Barnier à l'ensemble des groupes parlementaires", il a été censuré, "ce qui est inédit depuis 60 ans", d’après M. Macron, et ce scénario est devenu possible "parce que l’extrême droite et l’extrême gauche se sont unis dans un front antirépublicain".
Le dirigeant a annoncé qu'il nommerait un premier ministre dans les "prochains jours". "Je le chargerai de former un gouvernement d'intérêt général, représentant toutes les forces politiques d'un arc de gouvernement qui puisse y participer ou à tout le moins s'engage à ne pas le censurer", a ajouté Emmanuel Macron.
Dès la mi-décembre, une loi spéciale sera adoptée pour assurer la poursuite du fonctionnement des institutions publiques jusqu'à ce que l'ensemble du budget soit adopté, a informé le chef d’État. La priorité du nouveau gouvernement sera le budget, le cabinet ministériel s'y penchera en début de l'année prochaine, assure-t-il. "C'est nécessaire pour protéger les Français des hausses d'impôts mécaniques liées à l'inflation, parce que je refuse que les Français paient la facture de cette censure. Et puis c'est nécessaire d'avoir ce budget en tout début d'année prochaine pour que notre pays puisse, comme prévu, investir pour notre armée, notre justice, notre police, et aussi aider nos agriculteurs qui attendent ce budget, ou soutenir la Nouvelle-Caledonie", a conclu Emmanuel Macron.
Le Rassemblement national s'opposera au nouveau gouvernement français
Le parti de droite Rassemblement national (RN) est prêt à voter une motion de censure contre le prochain gouvernement français s'il ne prend pas en compte ses demandes lors de l'élaboration du budget pour 2025. C'est ce qu'a déclaré Jean-Philippe Tanguy, député du RN, sur la radio RTL.
"Notre position reste inchangée. Je rappelle que l'indexation des pensions figurait sur la liste des promesses de tous les partis politiques lors des dernières élections législatives", a-t-il déclaré en réponse à une question d'un animateur de l'émission matinale qui lui demandait si son parti était prêt à voter la démission du prochain gouvernement si le futur premier ministre refusait d'indexer les pensions pour des raisons d'économies budgétaires.
Près de la moitié des Français soutiennent la démission du gouvernement, selon un sondage
Les Français sont divisés en parts presque égales au sujet de la démission du gouvernement, avec une légère marge en faveur de ceux qui ont soutenu la motion de censure proposée par les députés contre le gouvernement. C'est ce que montre un sondage d'opinion réalisé par le service sociologique Toluna Harris Interactive à la demande de la station de radio RTL.
Ainsi, parmi les 1.000 Français interrogés le 4 décembre au soir, immédiatement après le vote de la motion de censure, 53% se sont déclarés favorables à une telle démarche, tandis que 47% s'y sont opposés. La majorité des partisans de la démission du gouvernement soutiennent les partis d'opposition: le parti de gauche La France insoumise (LFI) et le parti de droite Rassemblement national (RN). Seuls les partisans du parti présidentiel Renaissance et du parti Les Républicains (LR) ont déploré le vote des députés.
Dans le même temps, la grande majorité des personnes interrogées (82%) "se disent inquiets pour l’avenir de la France en général" et l'augmentation du coût de la vie en particulier. 81% sont inquiets pour l'économie française et 80% pour l'augmentation du déficit public.
Le ministre français des Armées dément être candidat au poste de chef du gouvernement
Au lendemain de l'adoption d'une motion de censure contre le gouvernement de Michel Barnier, le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, a déclaré qu'il ne briguait pas le poste de premier ministre.
"Moi, je ne suis candidat à rien", a-t-il lancé sur le plateau de la radio RTL en répondant aux questions.
Il a affirmé par ailleurs ne pas avoir évoqué le sujet de la nomination d’un premier ministre avec le président Emmanuel Macron lors de leur visite en Arabie saoudite.
En France, les gauches s'opposeront à tout gouvernement
L'alliance des forces de gauche Nouveau Front populaire (NFP) en France votera contre la confiance à tout gouvernement jusqu'à ce que le président du pays, Emmanuel Macron, nomme un politicien parmi eux au poste de premier ministre. C'est ce qu'a annoncé la chef de file du groupe parlementaire France insoumise - NFP, Mathilde Panot, à l'antenne de la chaîne de télévision LCI.
Elle a répondu par l'affirmative lorsque le présentateur lui a demandé si son groupe voterait une motion de censure à l'encontre de tout premier ministre n'appartenant pas aux gauches. "Nous ne sommes pas d’accord avec le fait que la politique macroniste continue. Ella a été battue trois fois dans les urnes, elle a été encore battue sévèrement hier", a-t-elle ajouté en faisant référence à la réduction consécutive du nombre de sièges détenus par le parti au pouvoir et ses alliés à l'Assemblée nationale (chambre basse du parlement) lors des élections législatives de ces dernières années, ainsi qu'à la décision du vote de défiance soutenue par la majorité des députés à l'encontre du gouvernement.
Mme Panot a également répété l'appel de sa coalition à la nécessité que le président lui-même démissionne à la suite du gouvernement. Selon elle, la seule façon de sortir de l'impasse politique consiste à organiser une élection présidentielle anticipée.
La France serait proche d'une présidentielle anticipée
La France est proche d’une présidentielle anticipée et le nouveau gouvernement sera extrêmement instable, estime l'ancien président du conseil italien et de la Commission européenne, Romano Prodi.
"Même si un nouveau gouvernement est formé, ce sera un gouvernement extrêmement instable et la possibilité d’une élection présidentielle anticipée est très proche", a-t-il indiqué en s'exprimant par liaison vidéo lors du 17e Forum économique eurasiatique de Vérone, tenu à Ras el Khaïmah, aux Émirats arabes unis.
Selon lui, les crises politiques en France et en Allemagne posent un sérieux problème pour l'Europe. Toutefois, il estime que le leadership européen revient à ces pays, avec le soutien de l'Italie, de l'Espagne et de la Pologne, ce qui fait qu’il faut attendre l'issue de la crise française et le résultat des élections en Allemagne.
L'Assemblée nationale a voté mercredi une motion de censure contre le gouvernement Barnier en raison notamment de l'adoption du budget 2025 de la Sécurité sociale en contournant le parlement. Ainsi, 331 députés ont voté en faveur de cette motion, ce qui fait que le premier ministre doit maintenant démissionner. Le gouvernement de Michel Barnier, 73 ans, nommé à son poste le 5 septembre, est devenu le plus bref de la Ve République: il n'a duré que 90 jours.
L'Allemagne traverse actuellement une grave crise politique qui a éclaté à cause des désaccords au sein de la coalition au pouvoir sur les politiques budgétaire, financière et économique, notamment sur la poursuite de l’aide à Kiev et sur l'assouplissement du frein à l'endettement, cette règle qui interdit que le budget soit vidé de plus d’argent qu’il n’en est alimenté. Le 6 novembre, le chancelier allemand Olaf Scholz (SPD) a décidé de limoger le ministre des Finances, Christian Lindner. Le Bundestag discutera le 16 décembre d’une motion de censure contre le gouvernement Scholz. Si les députés lui refusent leur confiance, des élections anticipées se tiendront le 23 février prochain.
AN
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