Nigeria. La Cédéao appelle les manifestants au Nigeria à dialoguer avec les autorités

La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a appelé les instigateurs des manifestations antigouvernementales au Nigeria à cesser immédiatement ces activités pour entamer un dialogue avec les autorités.
"La commission de la Cédéao suit attentivement les manifestations actuelles des citoyens de la République fédérale du Nigeria et regrette profondément les violences rapportées dans le cadre des manifestations et la mort tragique de certains manifestants, ainsi que les pillages et les destructions de la propriété publique et privée", indique son communiqué publié en anglais.
Selon le texte, la Cédéao "appelle les manifestants et toutes les parties intéressées à suivre l'appel du président à un dialogue inclusif en vue du règlement de toutes les préoccupations et de la préservation de la paix et de la sécurité au Nigeria et dans toute la région".
Le Nigeria est en proie, depuis le 1er août, à des manifestations qui rassemblent tous les jours des milliers de personnes protestant contre la baisse du niveau de vie et la menace de famine.
Le président Bola Tinubu a appelé dimanche les manifestants à engager le dialogue et a promis de normaliser la situation économique dans le pays. Cependant, la plupart des manifestants ont jugé ses arguments peu convaincants et ont déclaré leur détermination à poursuivre le combat. Ils ont été soutenus par l'ancien vice-président Atiku Abubakar, le prix Nobel de littérature Wole Soyinka, le Parti démocratique du peuple et les syndicats nigérians.
Ces manifestations dégénèrent souvent en attaques contre la police et dégradations de magasins. L'opposition accuse la police de faire usage d’armes contre les manifestants, tandis que les réseaux sociaux diffusent des informations, quoique non confirmées, sur une quarantaine de morts parmi les civils. Les journalistes des médias nigérians affirment qu'ils sont souvent attaqués tant par les forces de l’ordre que par les manifestants. La police rejette les accusations d'usage d'armes et évoque seulement un millier de personnes interpellées.
Le président Bola Tinubu, élu en mai 2023, a entamé la matérialisation d’un programme de réformes économiques, notamment en abolissant la subvention sur le carburant, ce qui a entraîné la flambée des prix et la chute de la valeur de la monnaie nationale, le naira relate Tass. Le prix de l’essence a triplé, tandis que les produits alimentaires ont augmenté en moyenne de 40%. Les syndicats ont organisé à deux reprises des manifestations mais n'ont réussi qu'à obtenir la majoration du salaire minimum à un équivalent de 50 dollars par mois.
DCK