Sécurité. L'Union africaine exige un cessez-le-feu immédiat au Soudan du Sud

Dans une déclaration publiée sur le site officiel de l’Union africaine (UA), le président de la Commission de cette dernière, Moussa Faki Mahamat, a appelé à instaurer un cessez-le-feu immédiat au Soudan du Sud et à passer au dialogue pacifique.
"Le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, exprime sa profonde inquiétude face à l’escalade des tensions et des affrontements dans le comté de Nasir, dans l’État du Nil supérieur, notamment face à l’attaque meurtrière contre un hélicoptère de l’ONU ainsi qu’aux violences dans les États d’Équatoria occidental et de Bahr el Ghazal occidental, qui constituent un danger pour le processus de paix. Le président condamne fermement cette escalade de la violence et appelle toutes les parties à faire preuve de la plus grande retenue. Il appelle les autorités à tenir les auteurs des violences pleinement responsables de leurs actes et à prendre rapidement des mesures pour protéger les citoyens. Le président appelle à la cessation immédiate des hostilités, au respect des accords de cessez-le-feu et à l’engagement urgent d’un dialogue national."
L'Igad tiendra un sommet d'urgence sur le Sud-Soudan
L'Association régionale de l'Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad) a annoncé la tenue du 43e sommet d'urgence sur la situation au Sud-Soudan. C'est ce qu'indique un message publié sur le site officiel de l'organisation.
"L'Igad se prépare à tenir le 43e sommet d'urgence des chefs d'État et de gouvernement pour discuter de la situation émergente au Sud-Soudan", indique le communiqué. "Le sommet se tiendra en visioconférence le 12 mars 2025".
L'Igad note qu'"en tant que garante de l'accord de paix au Sud-Soudan, elle s'est engagée à promouvoir le dialogue, à réduire les tensions et à assurer un avenir pacifique au peuple du Sud-Soudan".
Soudan du Sud: l’armée appelle les officiers liés à l’opposition à retourner au travail
Le commandement des Forces de défense du peuple sud-soudanais (SSPDF) a appelé les officiers militaires proches de l'opposition à retourner au travail et dans leurs unités après des informations selon lesquelles certains se seraient cachés par crainte d'être arrêtés après les récents affrontements dans le comté de Nasir, où des affrontements ont opposé l'armée sud-soudanaises aux miliciens la semaine dernière. C’est ce qu’a affirmé le porte-parole de l'armée sud-soudanise, le général Lul Ruai Koang.
"Nous avons découvert que certains anciens officiers de l’opposition intégrés dans les SSPDF et d’autres forces organisées dans le cadre du commandement de premier niveau sont entrés dans la clandestinité. Le commandement militaire les appelle à revenir au travail. Ce qui se passe à Nasir n’est pas leur problème, et ils ne sont plus considérés comme des opposants", a-t-il déclaré, cité par Radio Tamazuj sur son site. Le commandement militaire estime qu’"il s’agit d’un problème national, pas d’une question tribale. Nous demandons à la population de ne pas chercher à se venger".
Ces derniers jours, plusieurs cadres du SPLA-IO, la branche armée du SPLM-IO (ou Mouvement populaire de libération du Soudan) ont été arrêtés, soupçonnés d'être impliqués dans les affrontements de Nasir, dans l'État du Haut-Nil (nord-est). Parmi les personnes arrêtées figurent des ministres et des généraux. Le Sudan Post rapporte que les détenus, dont le général Gabriel Duop Lam, n°2 de l’armée régulière sud-soudanaise, se trouvent actuellement dans la prison du commandement militaire du Sud, à Djouba la capitale. À ce jour, six hauts responsables du SPLM-IO, le parti du premier vice-président Riek Machar, ont été arrêtés.
La situation au Soudan du Sud
Début mars, des affrontements ont éclaté à Nasir (une ville située dans le nord-est) entre l'armée régulière et la White Army (l'Armée blanche, une milice proche du SPLM-IO, ou Mouvement populaire de libération du Soudan et parti du premier vice-président Riek Machar). Au cours des combats, les miliciens ont pris le contrôle de la ville et se sont emparés d'une base militaire. Vendredi dernier, lors d’une opération d'évacuation des militaires de Nasir par des hélicoptères de la mission de l'ONU, les milices ont tué 28 militaires, dont le général de division Majur Dak, le commandant des Forces sud-soudanaises de défense du peuple (SSPDF) à Nasir.
Tamazuj note que les événements actuels mettent en péril l'accord de paix signé par les autorités et l'opposition. Toutefois, le président actuel, Salva Kiir, a promis la semaine dernière que le Soudan du Sud ne retournerait pas à la guerre civile.
DCK
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