RDC. Conflit en RDC: Le gouvernement congolais va redistribuer la moitié des dépenses pour les agences publiques à l'armée

Le processus de paix de Luanda pour la République démocratique du Congo (RDC) a pratiquement échoué, le président rwandais Paul Kagame n'étant pas satisfait de la médiation du président angolais Joao Lourenço.
C’est ce qu’a déclaré Jason Stearns, chercheur et directeur du Groupe d'étude sur le Congo (GEC).
"Je pense que le processus de Luanda est plus ou moins mort, Paul Kagame n'était pas content avec le leadership du président Joao Lourenço, il a suggéré des autres facilitateurs ou médiateurs y compris le président turc, y compris le président de la Mauritanie qui est toujours pour quelques semaines à la tête de l'Union africaine. Vous avez vu que le président [de la RDC, Félix] Tshisekedi a refusé par exemple l'offre de la facilitation du président [kenyan William] Ruto tout récemment", a-t-il indiqué, relayé par le média Actualité.
Selon l’expert, le sort du conflit dans l'est de la RDC sera décidé en dehors de l'Afrique. "Je pense que ce n'est plus sur le continent que ça va se jouer, c'est maintenant à l'extérieur, on est en train finalement de voir les bailleurs des fonds maintenant en train de revoir et réévaluer le paquet qu'ils donnent au Rwanda", estime-t-il. "Si on compare avec l'attaque du M23 première version 2012-2013 quand ils ont aussi pris Goma en 2012, les bailleurs de fonds déjà à trois ou quatre mois après le début de la rébellion avant la prise de Goma, avaient coupé 240 millions de dollars d'aide au Rwanda. Ce qui a eu un impact direct et le M23 n'a duré qu'un an et demi à cette époque-là. Aujourd'hui, nous sommes dans la quatrième année de cette rébellion du M23 et l'aide envers le Rwanda n'a fait que s'accroître, il y a un gros accord avec l’UE qui a été signé, 900 millions de dollars d'investissement au Rwanda. Je pense que cela a contribué au fait que les rebelles avec le soutien de l'armée rwandaise qui est beaucoup plus grande qu'à l'époque de 2012-2013 a su avancer, progresser et contrôler", a souligné Jason Stearns.
Selon les estimations de l'expert, les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) et les combattants de l'armée rwandaise sur le territoire de la RDC comptent actuellement entre 10.000 et 12.000 personnes. Les forces armées de la RDC comptent 120.000 soldats, mais elles sont mal organisées et souffrent de la corruption, estime l'expert.
RDC: les hôpitaux à Goma sont débordés, rapporte l’ONU
Les hôpitaux de Goma, dans la République démocratique du Congo (RDC), sont débordés. Des corps de personnes tuées gisent dans les rues de la ville, où ont eu lieu des combats entre le groupe rebelle Mouvement du 23 mars (M23) et l’armée congolaise. C’est ce qu’a rapporté le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (BCAH) des Nations unies.
Ce dernier précise que les morgues sont submergées et que les hôpitaux et les centres médicaux soignent de nombreux blessés.
Les organisations humanitaires continuent à évaluer les conséquences du pillage de leurs entrepôts et tentent de rétablir l’approvisionnement en aide à Goma et dans les environs. Des efforts sont déployés pour chlorurer l’eau, mais en raison du manque d’eau potable, les habitants de la ville sont contraints de puiser de l’eau non traitée dans le lac Kivu.
En fin de semaine dernière, le BCAH et ses partenaires ont évalué l’état des centres pour les personnes déplacées à Goma et dans ses environs. Le BCAH a constaté que de nombreux camps avaient été pillés, détruits et abandonnés.
Ce dernier souligne que si les activités économiques et autres reprennent progressivement à Goma, les écoles et les banques restent fermées.
RDC: la moitié des dépenses pour les agences publiques sera redistribuée à l'armée
Le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, a ordonné de rediriger la moitié des dépenses pour les agences publiques afin de financer les opérations militaires dans l'est du pays, rapporte le site Actualité.
Ainsi, il a été décidé de priver de voitures pour un an pratiquement tous les fonctionnaires et agents publics à l'exception des militaires et des policiers. Selon les informations préliminaires, cette mesure permettra d'économiser près de 27,7 millions de dollars pour financer l'armée. Entre 2019 et 2023, la Cour des comptes a révélé un surpeuplement dans les institutions, des gratifications démesurées, ainsi que des dépenses importantes dans les institutions, notamment à la présidence, dans les institutions parlementaires, au gouvernement et aux cours et tribunaux, précise le média.
Les autorités espèrent que ces mesures de réduction des dépenses publiques permettront d'améliorer le financement et de renforcer l'armée.
RDC: près de 170 prisonniers morts lors d’une évasion à la prison centrale de Goma
Environ 170 prisonniers sont morts lors d'une évasion massive de la prison centrale Munzenze, dans la ville de Goma, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), alors que les combats s'intensifiaient dans les rues de la ville entre des rebelles du M23 et l'armée congolaise. Cette information a été rapportée par Radio Okapi.
Lors de cette évasion survenue le 27 janvier dernier, quelque 4.400 personnes étaient détenues dans la prison. "Profitant de l’entrée des rebelles du M23 dans la ville de Goma, les prisonniers avaient organisé une évasion massive", rapporte ce média congolais qui rapporte qu’"au moins 141 femmes incarcérées ont péri dans l’incendie, ainsi que 28 enfants en bas âge qui accompagnaient leurs mères en détention".
RDC: des difficultés persistantes d'accès à certains réseaux sociaux signalées
En République démocratique du Congo (RDC), plusieurs utilisateurs signalent des difficultés persistantes d'accès à certains réseaux sociaux, y compris TikTok et X, depuis deux jours, a rapporté le site d'information congolais Actualité.
En conséquence, de nombreux Congolais "ont recours à des réseaux privés virtuels (VPN) pour contourner les restrictions", note le portail.
Le Conseil supérieur de l'audiovisuel et de la communication (CSAC) a assuré "ne pas disposer d’informations précises sur l’origine de ces blocages". Il pourrait s'agir de pannes techniques ou d'une décision des autorités de bloquer les réseaux qui n'aurait pas encore été publiée.
Pour leur part, les responsables du ministère des Postes, Télécommunications et du Numérique estiment qu'il s'agit d’"une panne technique", ajoutant qu’"une communication officielle" sera faite à une date ultérieure.
En attendant, la boutique d'applications Google Play confirme qu'il existe des restrictions en RDC qui empêchent les utilisateurs de télécharger des applications VPN.
RDC: un sommet de la CAE et de la SADC aura lieu en Tanzanie les 7 et 8 février
La Communauté d'Afrique de l'Est (CAE) et la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) se réuniront en Tanzanie les 7 et 8 février pour un sommet consacré au règlement du conflit en République démocratique du Congo (RDC). C'est ce qu'a annoncé le président kényan William Ruto.
Les dirigeants de la RDC et du Rwanda, Félix Tshisekedi et Paul Kagame, ont l'intention d'y participer, a ajouté M. Ruto, qui est le président en exercice de la CAE.
"Le président de la RDC, Félix Tshisekedi, et le président du Rwanda, Paul Kagame, ont confirmé leur participation à la réunion", a rapporté l'administration présidentielle kényane sur son compte du réseau social X.
Les dirigeants du Zimbabwe, de la Somalie, de la Tanzanie, de l'Afrique du Sud et de l'Ouganda ont également confirmé leur participation au sommet.
RDC: 900 morts dans les combats à Goma
Le nombre des victimes des combats dans la ville de Goma, capitale du Nord-Kivu dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), depuis le début de l'offensive du Mouvement du 23 mars (M23) le 26 janvier a atteint 900 personnes, alors que 2.880 autres ont été blessées. C'est ce que rapporte le site congolais Actualité se référant au Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU.
Ces chiffres réunis à l'aide de la Croix-Rouge et de l'Organisation mondiale de la santé ont été établis au 31 janvier. Le rapport précédent faisait état de 733 victimes.
Les rebelles du M23 contrôlent actuellement toute la ville qui revient progressivement à une vie normale, rapporte la Radio Okapi.
Ramaphosa a exigé un cessez-le-feu immédiat dans l'est de la RDC
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a exigé de cesser immédiatement les hostilités dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) et de conclure un accord de cessez-le-feu. C'est ce qu'a déclaré le chef d'État dans son message hebdomadaire à la population du pays.
"Pour assurer une paix durable dans l'est de la RDC, il faut une cessation immédiate des hostilités et un accord de cessez-le-feu qui doit être respecté par tous", a-t-il indiqué. "Un cessez-le-feu est une condition préalable nécessaire aux pourparlers de paix, qui doivent impliquer toutes les parties au conflit, qu'il s'agisse d'acteurs étatiques ou non étatiques, de Congolais ou de non-Congolais."
Rappelant que 14 soldats sud-africains des forces de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) ont été tués dans l'est de la RDC au cours des dix derniers jours, Cyril Ramaphosa a déclaré qu’il y avait des personnes qui étaient en faveur du retrait du contingent national de la RDC. "La présence des troupes sud-africaines en RDC dépend de la mission SAMIDRC, qui a un calendrier opérationnel et une date de fin", a-t-il noté. "La mission se terminera en fonction de la mise en œuvre de diverses mesures de confiance et lorsque le cessez-le-feu s'enracinera. La situation dans les zones où nos troupes sont déployées reste très volatile. Nous travaillons dur pour nous assurer que nos soldats sont bien équipés et suffisamment soutenus."
Fin 2023, les autorités de la RDC ont conclu un accord avec la SADC pour déployer des forces communautaires dans l'est du pays pour endiguer les rebelles. Les forces de la SADC ont pour mandat de participer directement aux opérations de combat. L'Afrique du Sud a déployé environ 1.800 soldats dans l'est de la RDC. Ils sont actuellement stationnés dans une base près de la ville de Saké, à 27 kilomètres à l'ouest de la ville de Goma. La force de la SADC comprend également des contingents du Malawi et de la Tanzanie.
RDC: l'ONU évacue les familles de son personnel de Kinshasa
Les agences des Nations unies opérant en République démocratique du Congo (RDC) ont commencé à évacuer les membres des familles de leur personnel de la capitale Kinshasa pour des raisons de sécurité. C'est ce qu'a rapporté le site d'information congolais 7sur7, qui cite un document interne de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC (Monusco) qu’il a pu consulter.
"L’agent habilité a décidé que tous les dépendants reconnus (personnes à charge reconnues du personnel international/VNU internationaux) qui se trouvent physiquement présents à Kinshasa doivent être évacués avec effet immédiat pour une durée de trois mois. Bien que l'évacuation soit initialement prévue pour une période de trois mois, elle fera l'objet d'une réévaluation mensuelle. Si les conditions d'un retour en sécurité sont réunies, les restrictions seront levées", est-il dit dans le texte.
Actuellement, les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) contrôlent presque entièrement la ville de Goma, principale ville de l'est de la RDC et capitale du Nord-Kivu. La semaine dernière, d’importantes manifestations se sont déroulées à Kinshasa, plusieurs ambassades et un bâtiment de l’ONU ont été attaqués. Il n’y a pas eu de victimes parmi les diplomates et leurs familles.
Les rebelles, soutenus par l'armée rwandaise, sont entrés dans Goma dans la soirée du 26 janvier. Deux jours plus tard, ils ont pris le contrôle de la partie principale de la ville et y ont établi leur administration. Selon Radio Okapi, "la vie reprend petit à petit son cours normal dans la ville de Goma", avec la réouverture des marchés et des magasins. Cependant, les écoles et les universités ne fonctionnent pas. Le prix de l'essence a augmenté de près de 30%.
DCK
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