Cameroun - Economie. CICAM : Le paradoxe alarmant d’un pays producteur de coton devenu importateur de pagnes

La Cotonnière Industrielle du Cameroun (CICAM), fleuron national de l’industrie textile, est aujourd’hui dans une situation pour le moins paradoxale, a constaté cameroun24.
Alors que le Cameroun est un pays producteur de coton, la CICAM, en arrêt d’activités depuis plusieurs mois, a dû importer plus de 4 millions de mètres linéaires de pagnes d’Asie pour répondre à la demande locale lors des célébrations du 8 mars 2024 et 2025. Une situation qui suscite colère et incompréhension, comme le révèle une enquête du journal La Voix du Consommateur.
CICAM en crise : Un symbole de l’échec industriel ?
Autrefois fierté nationale, la CICAM est aujourd’hui à l’arrêt, incapable de produire localement les pagnes et tissus qui faisaient sa renommée. Pire, pour satisfaire la demande (notamment lors des fêtes du 8 mars, période de forte consommation de wax et imprimés), l’entreprise a massivement recours à l’importation asiatique, vidant ainsi des devises étrangères et tuant dans l’œuf l’industrie textile locale.
Selon La Voix du Consommateur :
- La restructuration de la CICAM, tout comme celle de la SONARA, était pourtant inscrite dans la Stratégie Nationale de Développement 2030 (SND30).
- Mais aujourd’hui, ces promesses semblent illusoires, et l’État camerounais est pointé du doigt pour son manque d’action.
L’État accusé de laxisme
Plusieurs leaders d’opinion et acteurs économiques dénoncent une gestion désastreuse de la CICAM :
? Délocalisation forcée : Les pagnes censés être fabriqués à Douala viennent désormais de Chine, d’Inde ou du Pakistan.
? Manque de vision politique : Aucun plan concret pour relancer la production malgré les promesses.
? Conséquences socio-économiques : Perte d’emplois, dépendance accrue aux importations.
« Comment expliquer qu’un pays qui produit du coton doive importer ses propres pagnes ? C’est un échec cuisant de notre politique industrielle », s’indigne Ateba B. un étudiant en économie à l'Université de Soa.
La SND30 : De belles promesses sans effets ?
La Stratégie Nationale de Développement 2030 avait pourtant mis en avant la relance des industries locales, dont la CICAM. Mais sur le terrain, rien n’a bougé. Pendant ce temps :
? Les consommateurs paient plus cher des pagnes importés.
? Les tisserands et revendeurs locaux voient leurs revenus s’effondrer.
? Le marché est inondé de wax low-cost asiatique, moins résistant et de moindre qualité.
Quelles solutions pour sauver la CICAM ?
Face à ce constat accablant, des voix s’élèvent pour exiger :
? Une recapitalisation urgente de l’entreprise.
? Un partenariat public-privé pour moderniser les machines.
? Une taxation plus forte des pagnes importés pour protéger la production locale.
? Le débat est ouvert :
L’État camerounais a-t-il encore les moyens de relancer la CICAM, ou faut-il acter sa mort et laisser place au privé ?
#CICAM #IndustrieCameroun #PagneMadeInCameroon #SND30
Cameroon's Textile Paradox: Cotton Producer Now Imports Wax Fabrics as CICAM Collapses
In a shocking industrial reversal, Cameroon – a cotton-producing nation – has been forced to import over 4 million meters of Asian-made wax fabrics to meet demand for International Women's Day (March 8) celebrations, as its once-mighty textile giant CICAM lies dormant. The revelation by La Voix du Consommateur exposes what analysts call "a catastrophic failure of industrial policy."
CICAM: From National Pride to Import Dependency
The Cameroon Industrial Cotton Company (CICAM), once Africa's third-largest textile manufacturer, has:
? Ceased production of its iconic "Made-in-Cameroon" wax fabrics
? Relied on Chinese/Indian imports for 2024/2025 March 8 festivities
? Left 80% of its workforce unemployed since 2020
"We now import what we should be exporting," fumes economist Dr. M. Eyoum. "While our cotton farmers struggle, Asian factories profit from our market."
Broken Promises in National Development Strategy
Though the 2030 National Development Strategy (SND30) pledged to revive CICAM alongside SONARA oil refinery:
? Zero modernization of 1960s-era machinery
? No government bailout despite ?25 billion debt
? Flooded market with cheap, low-quality Asian prints
Who Bears the Blame?
Critics target:
1?? Government: For failing to implement SND30 textile revival plans
2?? Management: For alleged mismanagement of ?15 billion 2018 restructuring funds
3?? Trade Policies: Allowing unrestricted fabric imports at 10% duty vs. ECOWAS' 35%
Ripple Effects
? Job losses: 3,000 direct employees laid off since 2020
? Quality decline: Imported fabrics fade faster than CICAM's 24-month guarantee
? Cultural erosion: Traditional Ndop designs now mass-produced in China
Path to Revival?
Industry experts demand:
? Emergency ?50 billion investment to upgrade looms
? 30% import tax on foreign wax fabrics
? PPP model with Moroccan or Turkish textile firms
? National Debate:
Should Cameroon:
A) Fully privatize CICAM?
B) Launch a state-led textile emergency plan?
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Didier Cebas K
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