L'armée soudanaise mène depuis l'aube des combats pour Omdourman après avoir libéré la capitale du pays, Khartoum, a rapporté l'agence Reuters, citant des témoins.

Selon ses informations, les Forces de soutien rapide (FSR), qui s'opposent à l'armée, retirent leurs unités vers l'ouest du pays en direction du Darfour, région sous leur contrôle. L'armée a déjà pris le contrôle d'une grande partie d'Omdourman, où se trouvent deux importantes bases militaires.

Par ailleurs, l'agence indique que les FSR maintiennent leur emprise sur les zones autour du barrage de Djebel Aulia, au sud de Khartoum, et bombardent les positions de l'armée dans la capitale du Darfour occidental, El Fasher.

La veille, le 26 mars, le commandant de l'armée, Abdel Fattah al-Burhan, est retourné au palais présidentiel. Le 21 mars, l'armée soudanaise avait repris le contrôle du palais présidentiel, avant de s'emparer de la banque centrale le 22 mars.

Les combats, qui ont éclaté en avril 2023, ont provoqué d'importantes destructions d'infrastructures à Khartoum et le déplacement de 12 millions d'habitants.


L'ONU qualifie d'immorales les attaques contre des civils au Soudan
 

Les attaques continues contre des civils dans le cadre du conflit armé au Soudan ne sont pas seulement illégales, mais aussi moralement répréhensibles. La coordinatrice humanitaire de l'ONU au Soudan, Clémentine Nkweta-Salami, a exprimé cette position à la suite d'un bombardement aérien survenu le 24 mars qui a frappé un marché dans l'État du Darfour du Nord et causé des dizaines de victimes civiles.

Mme Nkweta-Salami a déclaré être "choquée et profondément attristée par les attaques continues et croissantes contre des civils " au Soudan. Elle a souligné que "des dizaines de civils, selon les informations, ont été tués et blessés à la suite du bombardement aérien du marché Torra, à 40 kilomètres au nord d'El-Facher, dans le Darfour du Nord". "Cet acte horrible constitue un autre rappel sévère du mépris croissant pour la vie humaine et le droit international humanitaire dans ce conflit", a ajouté la coordinatrice, précisant que de telles attaques "ne sont pas seulement illégales, mais aussi moralement répréhensibles".

Elle a également évoqué des "informations préoccupantes concernant l'absence d'accès à l’aide médicale en temps voulu" à El-Facher, où "le siège et les combats en cours ont forcé la fermeture de la majorité des établissements médicaux". La situation humanitaire s'est "gravement détériorée" également dans le secteur de la ville d'Al-Malha, dans le Darfour du Nord, où "une recrudescence de violence a entraîné une intensification des pillages, des destructions massives, aggravant ainsi les souffrances des civils".

La coordinatrice a exprimé son "rejet total de toutes les attaques délibérées et aveugles contre des civils". Elle a rappelé aux parties en conflit au Soudan leurs "obligations claires en vertu du droit international humanitaire" de protéger les civils, de prendre toutes les mesures possibles pour éviter de leur faire du mal et de s'abstenir d'utiliser des armes explosives dans les localités.

La situation au Soudan s'est intensifiée en avril 2023 en raison des divergences entre le président du Conseil de souveraineté (l'organe directeur temporaire du pays), le général Abdel Fattah al-Burhan, et le chef des Forces de soutien rapide (FSR), Mohamed Hamdan Daglo. Des affrontements ont éclaté entre l'armée et les FSR à Merowe et Khartoum avant de se propager dans d'autres régions du pays. Ce conflit a fait des milliers de morts et des dizaines de milliers de blessés.

DCK