Crise anglophone. Le rôle macabre de certains « intellectuels » dans la guerre fratricide au NOSO

cameroun24.net Vendredi le 24 Septembre 2021 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le Rubicon vient d’être franchi dans la guerre au NOSO, avec la mort d’une vingtaine de soldats camerounais dans des guets-apens tendus par les rebelles ambazoniens.

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Nous entrons dans une nouvelle phase de ce conflit fratricide qui ouvre la voie à un nouveau déluge de feu et un bain de sang, un de trop, qui mène le pays tout droit vers le chaos. Mes pensées éplorées et solidaires vont vers les victimes innocentes de cette guerre, à savoir les populations civiles, des hommes, des femmes et des enfants qui ne demandent qu’à vivre en paix, pris en étau entre les belligérants des deux camps. Ces derniers, à mon sens, sont également des victimes, des exécutants des décisions prises par une poignée de personnes en amont, qui tirent les ficelles et jettent de l’huile sur le feu en vue d’alimenter cette guerre, pour des raisons qu’ils sont seuls à connaître, et qui ne servent pas forcément les intérêts de la nation.

Face à l’horreur, en ce moment où notre pays est à la croisée des chemins et peut basculer à tout moment dans une situation incontrôlable, il convient de déterminer d’ores et déjà le rôle et la responsabilité devant l’histoire de chacun des acteurs de cette guerre, afin que nul n’en ignore. De nombreuses voix, de plus en plus insistantes, venues de toutes les couches sociales, à l’intérieur du pays comme à l’étranger, appellent à la cessation de la guerre au NOSO. Mais un groupuscule d’irréductibles, de soi-disant intellectuels que j’appelle des « intellectueurs », chantres de la division, défenseurs fanatiques de chapelles politiques, idéologues de la mort, théoriciens du chaos, réclament à cor et à cri la poursuite de la guerre, voire pendant des décennies, pour des prétextes partisans, cousus de fil blanc. L’intellectueur est la version frelatée de l’intellectuel responsable, que l’on distingue à travers un certain nombre de qualités, de défauts et de comportements :

- L’intellectuel responsable œuvre pour le bien commun, promeut et incarne les valeurs et les principes qui concourent à la liberté, à la justice, à l’égalité, à l’épanouissement de l’individu, ainsi qu’au progrès, à la paix et à la stabilité de la nation. C’est un guide éclairé, un éveilleur des consciences qui bénéficie d’un capital certain de respectabilité et de confiance auprès des autres citoyens. L’intellectuel responsable est humble, respectueux de tous même des plus modestes, honnête, tempérant ; il fait preuve d’esprit critique et a, chevillé au corps, le sens de l’intérêt commun.

- L’intellectueur quant à lui, est tout à l’opposé, d’ailleurs il ne mérite pas le qualificatif d’ « intellectuel », il n’est qu’un simple « diplômé » : il est vaniteux, méprisant, intolérant, lâche, roublard, malhonnête, de mauvaise foi, superficiel, adepte de la violence et de l’intimidation. C’est un « intellectuel du ventre » qui ne se préoccupe pas de l’intérêt général, ni du sort des populations ; un manipulateur qui abuse de la crédulité et du capital de confiance dont il est crédité de la part des populations qu’il gruge, instrumentalise, pour servir ses intérêts personnels et ceux des clans qu’il sert. L’intellectueur est le porte-étendard de la haine tribale, il pollue l’atmosphère sociale et sème la discorde entre les citoyens.

- Les diplômes constituent une fin en soi pour l’intellectueur, et il est prêt à les obtenir par tous les moyens, y compris par la tricherie et la corruption. Le vrai intellectuel responsable met l’accent non pas sur le diplôme qui n’est qu’un papier, mais plutôt sur l’accroissement des connaissances, des savoir-faire et leur usage utile au profit de la société.

- L’intellectueur brandit ses diplômes comme des trophées aux yeux de tous, en guise de preuve de sa supériorité, mais en réalité, ceux-ci sont des cache-misères qui lui servent à dissimuler son immense vide intérieur. L’intellectueur est un prestidigitateur de la pensée, un parfait copiste, un adepte de la facilité, des slogans creux et des idées simplistes ; il s’appuie et cite abondamment les autres, mais peine à produire un raisonnement personnel élaboré.

Le diplômé intellectueur soigne les apparences, aime les dorures et le clinquant. Il est comme un tonneau vide qui fait beaucoup de bruit, dont le dehors est badigeonné d’une mince couche de peinture dorée, tandis que l’intellectuel responsable ressemble à un tonneau à l’extérieur terne et discret, mais rempli d’or. En ce moment dans notre pays, la place publique résonne des sorties tonitruantes, intempestives, irresponsables, inopportunes, belliqueuses de ces intellectueurs qui occupent le terrain, donnant ainsi une image négative et honteuse de l’intellectuel camerounais dans son ensemble. Les vrais intellectuels responsables, qui sont par ailleurs les plus nombreux, sont calmes, pondérés et discrets.

- Le mode d’expression de l’intellectueur témoigne de son pédantisme et de son ego surdimensionné. En guise de communication, il tient des monologues faussement savants, abuse de circonlocutions compliquées, des discours grandiloquents, formés d’une litanie de mots ronflants, d’expressions ampoulées et redondantes, qui n’ont pas pour but de se faire comprendre par l’interlocuteur, mais plutôt de se faire mousser, de provoquer l’admiration des naïfs et des esprits primaires. C’est une attitude puérile, digne d’un élève de l’enseignement secondaire en quête de célébrité auprès de ses camarades de classe. L’intellectueur est un sophiste patenté qui a l’art de jouer avec les mots, de tronquer la réalité, de déformer les faits, de forger des arguments fallacieux, des slogans creux, pour justifier l’injustifiable au profit de son intérêt personnel et celui des clans qu’il sert.

- Les intellectueurs sont organisés en un vaste réseau avec des membres actifs à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Dans un débat d’idées, par faiblesse argumentaire, l’intellectueur sollicite souvent le renfort d’une meute de suiveurs naïfs dont il s’entoure, et sur lesquels il exerce un ascendant certain, à coup de bluff. Généralement ces suiveurs naïfs, qui ont choisi de mettre leur esprit critique et leur cerveau en berne, suivent fidèlement les instructions élaborées par l’intellectueur ; ils se passent le mot, avancent les mêmes arguments puérils et éculés, les mêmes mots, les mêmes expressions. Ils induisent en erreur les gouvernants et le peuple, en fondant en raison, en offrant une caution morale, un gage de respectabilité, l’apparence de la vérité et de la normalité, au crime, à l’imposture, à la forfaiture et au mensonge. Ils s’emploient à donner un semblant de légitimité et de légalité à des actes répréhensibles. Arrogants, aveuglés par le pouvoir absolu qu’ils pensent détenir, ils sont assurés de leur impunité, commettent des abus et des exactions sans état d’âme. Mais cette attitude est une fuite en avant, car un jour ou l’autre, tôt ou tard, ils sont rattrapés, victimes de leurs propres turpitudes. Des dirigeants africains renversés par des coups d’Etat militaires qui se sont laissé prendre au piège de ces oiseaux de mauvais augure, ces conseillers toxiques, en ont fait les frais.

L’intellectueur ne supporte pas la contradiction, il est partisan de la pensée unique et veut imposer la sienne à tous. Lorsqu’il est contredit, il verse dans la condescendance, la violence verbale, l’intimidation. En raison de sa pauvreté en matière d’argumentation, il est incapable de soutenir tout seul un débat avec un contradicteur ; il appelle alors à la rescousse sa meute de suiveurs instrumentalisés et fanatisés, qu’il jette sur son contradicteur comme une meute de loups affamés. Un certain Edouard Bokagne, professeur de son état, est le prototype de ces intellectueurs arrogants, adeptes de la dictature de la pensée unique, qui pourchassent de leur hargne, invectivent, menacent et intimident sur la toile tous ceux qui osent s’opposer à la guerre au NOSO, et j’en ai fait les frais.

Les intellectueurs et leurs suiveurs sont en réalité des êtres sans conviction, des girouettes ballotées par des vents contraires, obéissant au doigt et à l’œil à des instructions imposées d’un « en haut » indéterminé. Si la position qu’ils prônent et défendent bec et ongles aujourd’hui en faveur de la guerre au NOSO change « en haut », on les verra certainement revenir sur leur parole retourner leur veste et, toute honte bue, acclamer, chanter les louanges, élaborer de nouveaux slogans, forger de nouveaux arguments, pour justifier des orientations qu’ils condamnaient et combattaient hier avec la dernière énergie.


VIVEMENT QUE CES INTELLECTUEURS NUISIBLES S’ÉCLIPSENT ET LAISSENT LA PLACE AUX VRAIS INTELLECTUELS RESPONSABLES !

Caroline Meva

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