Education. Harvard résiste aux exigences de Trump : l’indépendance académique avant tout

cameroun24.net Mardi le 15 Avril 2025 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
L’Université de Harvard, l’une des institutions académiques les plus prestigieuses au monde, a clairement signifié son refus de plier devant les exigences de l’administration de l’ancien président américain Donald Trump concernant la lutte contre l’antisémitisme sur son campus, a appris cameroun24.

Dans un communiqué ferme publié ce week-end, le président de l’université, Alan Garber, a réaffirmé l’attachement de Harvard à son indépendance, au risque de mettre en péril des financements fédéraux estimés à près de 9 milliards de dollars.

Un ultimatum fédéral rejeté

Vendredi dernier, le gouvernement américain a transmis à Harvard une liste de conditions élargies, sous peine de voir ses relations financières avec l’État fédéral suspendues. Ces exigences, présentées comme un moyen de renforcer la protection des étudiants juifs contre l’antisémitisme, incluaient des modifications substantielles dans la politique de l’université.

Mais pour Alan Garber, la manœuvre va bien au-delà de la lutte contre les discriminations. « Nous avons informé l’administration, par l’intermédiaire de nos conseillers juridiques, que nous n’accepterions pas l’accord proposé », a-t-il déclaré. « L’université ne négociera pas son indépendance et ses droits constitutionnels. »

Entre protection des étudiants et ingérence politique

Si Harvard reconnaît la nécessité de combattre l’antisémitisme – une préoccupation légitime au vu des tensions récentes sur les campus américains –, l’institution estime que la majorité des exigences fédérales visent en réalité à instaurer un contrôle gouvernemental direct sur ses activités académiques et administratives.

« Certaines mesures sont justifiées, mais d’autres franchissent la ligne rouge de l’autonomie universitaire », a souligné un porte-parole de l’université. Une position qui rappelle les tensions récurrentes entre les grandes écoles américaines et le pouvoir politique, surtout sous l’ère Trump, connue pour ses pressions sur les institutions jugées trop « libérales ».

Un enjeu financier colossal

La décision de Harvard n’est pas sans risques : l’établissement pourrait voir ses subventions fédérales et contrats gouvernementaux, estimés à 9 milliards de dollars, remis en question. Un coup dur potentiel pour la recherche et les programmes étudiants, même si l’université dispose d’une importante réserve financière.

Du côté des étudiants et professeurs, les réactions sont partagées. Certains saluent la fermeté de Harvard face à ce qu’ils perçoivent comme une ingérence politique, tandis que d’autres, notamment des associations juives, regrettent que la protection contre l’antisémitisme ne soit pas priorisée.

Une affaire à suivre

Alors que l’administration américaine n’a pas encore réagi officiellement, le bras de fer entre Washington et Cambridge pourrait s’intensifier. Une chose est sûre : Harvard envoie un message clair – l’indépendance académique n’est pas négociable, quel qu’en soit le prix.

Didier Cebas K.

 

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