Cameroun - Justice. Cameroun : Amnesty International regrette le rejet de la demande de libération de 23 detenus

cameroun24.net Mercredi le 25 Janvier 2023 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
En réponse à la nouvelle concernant le rejet par le tribunal de grande instance du Wouri d’une demande de libération de 23 manifestants, tous condamnés et détenus pour avoir participé à une manifestation en septembre 2020 à Douala, et parmi lesquels se trouve Dorgelesse Nguessan, une mère célibataire de 37 ans, Samira Daoud, Directrice du bureau régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, a dit :

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« Nous sommes profondément déçus que le caractère arbitraire de la détention de ces manifestants n’ait pas été reconnu. Arrêter des personnes et les incarcérer au seul motif qu’elles ont exercé leurs droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique est clairement arbitraire, et ne respecte pas les obligations du Cameroun en vertu du droit international des droits humains. » 

« Ces 23 manifestants n’ont commis aucun crime et doivent être libérés immédiatement et sans condition. Toutes les autres personnes détenues dans le pays pour avoir exercé leurs droits à la liberté d’expression et d’assemblée doivent aussi être libérées. »  

Complément d’informations  

En septembre 2020, plus de 500 personnes ont été arrêtées pour avoir participé à des manifestations organisées par le parti d’opposition, le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC). 

Dorgelesse Nguessan, une mère célibataire et coiffeuse de 37 ans, fait partie des personnes arrêtées. Elle n’avait jamais été active dans le domaine politique, mais ses préoccupations quant à la situation de l’économie camerounaise – et du pays en général – l’avaient incitée à participer à la manifestation organisée par le MRC à Douala. Après une semaine de détention dans une cellule surpeuplée et insalubre d’un poste de police, Dorgelesse a été transférée à la prison centrale de Douala. Inculpée pour « insurrection » et « manifestations publiques » dont d’autres chefs d’inculpation, avant d’être condamnée le 7 décembre 2021 à cinq ans d’emprisonnement par un tribunal militaire.  

Comme Dorgelesse a été condamnée pour avoir tout simplement exercé ses droits à la liberté d’expression et la liberté d’assemblée pacifique, Amnesty International a dénoncé le caractère arbitraire de sa détention et appelé à sa libération immédiate et inconditionnelle dans le cadre d’une première campagne en janvier 2022. La situation de Dorgelesse a aussi été mise en avant à l’occasion de la campagne Écrire pour les droits la même année. 

Le 4 novembre 2022, le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire a publié un avis qualifiant d’arbitraire la détention de 15 autres militants du MRC ayant participé à des manifestations en janvier 2019 et en septembre 2020. 

Les avocats des 23 personnes condamnées à Douala pour leur participation aux manifestations de septembre 2020 se sont basés sur cet avis du Groupe de travail pour déposer des demandes en « habeas corpus » (libération immédiate) le 8 décembre 2022, appelant à leur libération immédiate. Le 25 janvier, le juge a rejeté la demande de libération immédiate pour les 23 personnes. En revanche, un procès en appel aura lieu le 16 mars 2023 pour statuer sur la demande de l’avocat de Dorgelesse Nguessan contestant le verdict en première instance qui condamne sa cliente, un processus différent de cette demande de habeas corpus.


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Cameroon: Failure to release 23 detainees over September 2020 protests is ‘deeply disappointing’ 

Responding to the news that a request to release 23 protesters from detention, all of whom were convicted for participating in a September 2020 protest in Douala, including Dorgelesse Nguessan, a 37-year-old single mother, has been rejected by the High Court of Wouri, Samira Daoud, Amnesty International’s Regional Director for West and Central Africa, said:

“We are deeply disappointed that the authorities have failed to recognize the arbitrary nature of the ongoing detention of these protestors. Arresting and imprisoning people solely for exercising their rights to freedom of expression and assembly is an arbitrary act and fails to meet Cameroon’s obligations under international human rights law.”

“These 23 protestors have not committed a single crime and should be immediately and unconditionally released. All others detained in the country for exercising their rights to freedom of expression and assembly must also be freed.”

Background

In September 2020, over 500 people were arrested for participating in protests organized by the opposition party ‘Movement for the Renaissance of Cameroon’ (MRC).

Dorgelesse Nguessan, a 37-year-old single mother and hairdresser, was among those arrested. She had never been politically active yet joined the MRC-organized protest in Douala having grown concerned about Cameroon’s economy and other issues. After spending a week in detention in an overcrowded cell in a police station, she was transferred to the central prison in Douala. She was charged with “insurrection” and “public demonstrations”, among other charges, before being sentenced to five years in prison by a military court on 7 December 2021.

As Dorgelesse was convicted simply for exercising her right to freedom of expression and peaceful assembly, Amnesty International has denounced the arbitrary nature of her detention, and also called for her immediate and unconditional release in a campaign in January 2022. Her situation also featured among 10 cases profiled in this year’s Write For Rights campaign.

On 4 November 2022, the United Nations Working Group on Arbitrary Detention published an opinion, which found that the detention of 15 MRC activists who had participated in demonstrations in either January 2019 or September 2020 was completely arbitrary.  

Lawyers representing the 23 people sentenced for their participation in the September 2020 protests in Douala used the Working Group’s opinion as a basis for submitting ‘habeas corpus’ requests for their immediate release on 8 December 2022. On 25 January, the judge rejected the request for immediate release of the 23 people.

However, an appeal hearing will take place on 16 March 2023 to rule on Dorgelesse Nguessan's lawyer's request challenging the first instance verdict convicting their client, a different process from this habeas corpus application.
 

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