Ukraine. les échanges commerciaux au beau fixe malgré les sanctions

Ria Novosti Mercredi le 15 Avril 2015 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le commerce de tous les pays a été touché par les sanctions antirusses, sauf celui des USA, écrit mardi le quotidien RBС. Selon le vice-Premier ministre russe Arkadi Dvorkovitch, cela prouve que Washington était intéressé à introduire les sanctions.

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Les sanctions imposées contre la Russie n'ont pas conduit à la diminution du volume du commerce extérieur avec les États-Unis, ce qui démontre le fait qu'en introduisant les sanctions, les autorités américaines agissaient uniquement dans leurs propres intérêts, a déclaré le vice-Premier ministre Arkadi Dvorkovitch.

"Il y a un pays avec lequel notre chiffre d'affaires n'a pas diminué ces derniers mois: les États-Unis. Malgré toutes les sanctions et la pression. Il est donc évident qu'ils avaient un intérêt à ces mesures. Avec l'Europe, la Biélorussie et d'autres pays, les volumes ont baissé. Mais pas avec les USA", a déclaré Dvorkovitch lors de sa rencontre avec le Premier ministre biélorusse Andreï Kobiakov (cité par l'agence TASS).

"Il faut bien garder à l'esprit que chacun agit dans ses propres intérêts", a conclu le vice-Premier ministre russe.

En 2014, le volume des échanges commerciaux de la Russie avec la plupart des pays qui ont soutenu les sanctions antirusses a considérablement diminué. Ainsi, selon les données du Service fédéral des douanes (SFD), le chiffre d'affaires avec le Portugal a baissé de 41,2%, avec la Grèce de 39,2%, avec la Hongrie de 27,5%, avec la Grande Bretagne de 21,3% et avec la Lettonie de 20,5%.

Les échanges commerciaux avec certains autres pays de l'UE ont baissé plus lentement. Ainsi, par exemple, le volume des échanges avec la Pologne a diminué de 17,6%, avec la France de 17,5%, avec la Finlande de 14,7%, avec l'Italie de 10% et avec l'Allemagne de 6,5%. Les échanges commerciaux de la Russie avec les autres pays qui ont introduit des sanctions ont diminué également, mais de manière moins significative. Notamment, le volume du commerce avec le Canada a diminué de 3%, avec le Japon de 7,3% et avec la Norvège de 18,5%.

L'un des rares pays dont le commerce avec la Russie a, au contraire, progressé dans le contexte des sanctions est les USA. En 2014, le volume des échanges commerciaux russo-américains a augmenté, selon le SFD, de 5,6% à $29,2 milliards. En même temps, le volume des importations des produits américains en Russie a augmenté de 12,1% jusqu'à $18,5 milliards. La part des États-Unis dans le commerce extérieur de la Russie a augmenté en 2014 de 3,3% à 3,7%.

 

Cependant, déjà en janvier-février 2015, le volume des échanges commerciaux avec les USA a diminué, selon le SFD, baissant à un taux annualisé de 6,4%. Mais les pertes ne sont pas si grandes — pendant les mêmes deux mois, le volume du commerce de la Russie avec l'UE a chuté à un taux annualisé de 34,3%. Le principal partenaire commercial de la Russie en 2014 est redevenu la Chine, avec qui le chiffre d'affaires a baissé de 0,8% et s'élevait à $88,4 milliards de dollars, soit environ 11,3% du commerce extérieur de la Russie. Pendant les deux premiers mois de 2015, la part de la Chine dans le commerce extérieur de la Russie a augmenté de 11,8%.

Le volume des échanges commerciaux de la Russie avec la Biélorussie en 2014 a baissé de 7,8%, en janvier-février 2015 de 36,8%, avec l'Ukraine — de 29,6% et de 55% respectivement. Au total, la valeur des produits importés en Russie pendant les deux premiers mois de 2015 s'élève à $22,98 milliards, soit 36,9% de moins par rapport à janvier-février 2014.

 

Le volume des importations alimentaires a considérablement baissé. Notamment les achats étrangers de produits laitiers ont diminué de 5,6 fois, de poisson de trois fois, de sucre — de 2,9 fois, de viande de 2,3 fois, de fruits de 90% et de légumes — de 70%. Globalement, les importations alimentaires en Russie ont baissé de 44,3%.

 


OSCE: Kiev repasse à l’offensive dans le sud-est de l’Ukraine 

L'armée ukrainienne a avancé d'un kilomètre sur le territoire contrôlé par les insurgés, selon l'OSCE.

L'armée ukrainienne a avancé d'un kilomètre sur le territoire contrôlé par les insurgés, après avoir relancé les combats le 11 avril au soir, annonce un communiqué des observateurs de l'OSCE.

Selon la mission d’observation, "les tirs visaient Shirokino et ses environs depuis le territoire sous contrôle du gouvernement, à environ 500 m du lieu de déploiement de la mission".

Les combats ont repris près du bourg Spartak et aux abords de la mine Boutorskaïa. Les combattants ont recouru à l'artillerie, aux blindés, aux mortiers, aux lance-grenades et aux mitrailleuses lourdes.

 

Les observateurs de l'OSCE ont noté qu'une offensive d'envergure lancée dans cette région par l'armée ukrainienne a permis à cette dernière d'avancer d'un kilomètre sur le territoire contrôlé par la république populaire autoproclamée de Donetsk.

"Une simple analyse des rapports des observateurs de l'OSCE démontre que les combats sporadiques qui se sont déroulés dernièrement aux abords de Shirokino et près de l'aéroport de Donetsk ont été provoqués par les combattants des bataillons dits volontaires", a déclaré le  représentant permanent de la Russie auprès de l'OSCE Andreï Keline.

Le 12 février, les pays faisant partie du "format Normandie" (Russie, Ukraine, France et Allemagne) ont signé un texte à Minsk censé mettre un terme au conflit dans le Donbass. L'accord conclu à l'issue de 16 heures de négociations engage notamment l'armée ukrainienne à retirer ses armes lourdes de la ligne de confrontation actuelle et les insurgés, de la ligne fixée dans les accords de Minsk de septembre 2014. Cette disposition permet de créer une "zone tampon" élargie et d'empêcher les troupes ukrainiennes de bombarder les villes contrôlées par les forces armées des républiques populaires autoproclamées de Donetsk et de Lougansk (DNR et LNR).

 

 


Ukraine: envoi de deux centaines de militaires canadiens 

Le gouvernement Harper va déployer quelque 200 militaires canadiens en Ukraine jusqu'au 31 mars 2017.

Le gouvernement canadien va envoyer environ 200 instructeurs militaires en Ukraine, rapporte mardi le service de presse du premier ministre du Canada Stephen Harper.

Cette mission de formation et de soutien des forces ukrainiennes vise à aider l'Ukraine "dans les efforts qu'elle déploie pour maintenir sa souveraineté, la sécurité et la stabilité face à l'agression extérieure (…) Le gouvernement canadien a, depuis le début du conflit en Ukraine, reconnu "la souveraineté territoriale" du pays et condamné "l'occupation illégale" par la Russie, notamment de la Crimée, lit-on dans le communiqué.

 

Le document précise que "ce contingent des Forces armées canadiennes aura pour mission d'assurer l'élaboration et l'exécution de programmes de formation et d'offrir du renforcement des capacités militaires destinées au personnel des forces ukrainiennes".

Selon le gouvernement Harper, ces militaires canadiens seront déployés à la fois à long terme et sur une base périodique et ce, en fonction du type de formation offerte.

 

Ils dispenseront de la formation sur la neutralisation d'explosifs et de munitions et la neutralisation de dispositifs explosifs de circonstance, ils formeront les policiers militaires, ils fourniront de la formation médicale, sur la sécurité des vols et sur la modernisation du système de logistique.

"Le Canada fournira également une formation sur les tactiques individuelles et d'unité au personnel de la Garde nationale ukrainienne, de concert avec les Etats Unis", dit le communiqué.

 

Auparavant, les médias ont annoncé que les militaires canadiens ne seraient pas engagés dans des combats.

 


Moscou peut refuser de payer ses dettes aux pays ayant adopté les sanctions

Le parti communiste russe propose d'accorder au président le droit de suspendre les accords internationaux signés avec les pays qui ont adopté les sanctions contre Moscou.

Le texte de l'amendement, soumis par le député communiste Viatcheslav Tetekine, a été publié mardi dans la base des données électroniques de la chambre basse. Si le parlement adopte ce projet, la loi amendée entrera en vigueur le 15 juin prochain.

Plusieurs pays et organisations internationales ont introduit des sanctions qui touchent les intérêts nationaux de la Russie. Les Etats-Unis et l'UE ont notamment interdit l'accès des banques russes au financement à long et moyen terme. Les modalités de nombreux prêts et crédits permettent aux prêteurs/créanciers de réclamer le remboursement total de la dette en cas d'aggravation de la situation financière de l'emprunteur/débiteur ou de son pays, a rappelé M.Tetekine. Il craint que cela arrive à plusieurs banques et sociétés russes qui risquent de se retrouver sous le contrôle de créanciers étrangers.

 

Parmi les sanctions occidentales figure également un embargo sur les livraisons de produits à double vocation militaire et civile et de hautes technologies à la Russie. "Cela constitue une violation flagrante des normes du droit international et implique l'adoption de mesures de rétorsion", a conclu le parlementaire.

Les Etats-Unis, l'UE et d'autres pays occidentaux ont imposé plusieurs trains de sanctions contre Moscou en 2014 et au début de 2015. La Russie a riposté, en frappant d’embargo plusieurs denrées alimentaires, notamment produits laitiers, viande, fruits et légumes en provenance de l'UE, du Canada, d'Australie et de Norvège.

 


L'Ukraine touchée par une "guerre des visas" 

La plupart des pays de l'espace Schengen ont considérablement augmenté les refus de visas aux citoyens ukrainiens en 2014.

Le ministère des Affaires étrangères de l'Ukraine a, au contraire, diffusé une déclaration sur la façon dont la pratique de l'UE en matière de visas s'était améliorée en 2014.

 

Evropeïskaïa pravda a également obtenu les statistiques sommaires des consulats de l'espace Schengen. Nous pouvons constater que la situation n'est pas si positive que le ministère ukrainien essaie de la présenter. Bien au contraire, 2014 a été une année de problèmes pour les citoyens ukrainiens. Dans la plupart des pays de l'espace Schengen, le nombre de refus de visas aux citoyens ukrainiens a considérablement augmenté. Dans un certain nombre de consulats, la part des refus a augmenté de plusieurs centaines de pour cent, et la Belgique a refusé d'attribuer un visa à un demandeur sur dix.

 

Il s'agit d'une croissance sans précédent, et de taux incroyablement élevés. Ils sont la meilleure illustration du fait qu'en réalité, l'Europe a peur des migrants ukrainiens. Il est très probable que ce seront ces États qui bloqueront l'introduction par l'UE du régime sans visas au sommet de mai.

 

Mais d'abord, notons une autre caractéristique (même si elle est assez prévisible) de l'année 2014: l'année dernière, pour la première fois dans la décennie écoulée, le nombre de demandes de visas par les Ukrainiens a diminué.

 

En 2013, même en tenant compte du mois de décembre révolutionnaire, lorsque plusieurs habitants de Kiev ont renoncé aux voyages d'hiver à l'étranger, les ambassades Schengen en Ukraine avaient enregistré 1 587 000 demandes. En 2014, ce chiffre est tombé à 1 387 000. Les raisons de cette chute sont évidentes — pendant la guerre et la crise économique, les possibilités (et aussi le désir) des Ukrainiens de voyager ont diminué de manière significative.

 

Les "amis de l'Ukraine" et les "effrayés par la guerre"

 

On dit qu'au besoin on connaît l'ami, et le soutien et la confiance sont particulièrement importants quand la vie devient difficile… Le fait que les consulats de certains pays de l'UE n'aient pas commencé à punir les citoyens ukrainiens mérite notre reconnaissance. Il s'agit avant tout de la Lettonie et de la Lituanie, ainsi que de la Slovénie, de l'Estonie et de la Pologne.

 

Le taux de refus a également diminué en Allemagne, bien qu'il reste à un niveau élevé.

 

L'année précédant la présidence lettonne de l'Union européenne, la Lettonie a diminué de 3,5 fois le nombre de refus aux citoyens ukrainiens. Maintenant, son taux a atteint un niveau record de 0,16%. L'année dernière, la Lituanie a diminué le nombre de refus de près de moitié, jusqu'à 0,61%.

 

La Slovénie reste traditionnellement amicale à l'égard de l'Ukraine. Les experts de visas la connaissent comme un pays qui délivre volontiers des visas à entrées multiples. Elle a également diminué le nombre de refus — à 1,61%. Dans le troisième pays balte, l'Estonie, le taux de refus en 2013 s'élevait à 3,02%; aujourd'hui il est à 2,38%. Cela reste un niveau assez élevé, mais le fait même de la diminution en période de crise est un signal important.

 

La Pologne est digne d'une attention particulière. Pendant que d'autres États de l'UE craignent un afflux de migrants, Varsovie a déjà dû faire face à ce problème. L'année dernière, plus de 2 000 Ukrainiens se sont adressés aux autorités polonaises avec une demande d'asile (contre 50 il y a un an). Malgré cela, les Polonais n'ont introduit aucune restriction de visas pour les citoyens ukrainiens, le nombre de refus a même légèrement diminué à 1,8%.

 

Puisque les Polonais délivrent 40% de tous les visas en Ukraine, leur politique de visas est cruciale.

 

Cependant, les pays aux tendances négatives sont beaucoup plus nombreux. 16 sur 22 États Schengen qui ont des consulats en Ukraine ont augmenté leur taux de refus. Dans 12 d'entre eux, on constate une augmentation d'un tiers. Dans cinq d'entre eux ce chiffre a doublé. Le détenteur du record est la Finlande, où les refus ont augmenté de 3,3 fois. Il y a un an seulement, la Finlande faisait partie des États favorables aux Ukrainiens avec un taux de refus très bas.

Les migrants ukrainiens font même peur à la Suisse — elle a augmenté le taux de refus de 2,8 fois; à l'Espagne (2,6 fois), au Portugal (2,2 fois) et à la Grèce (2,1 fois).

 

Une règle tacite existe: un pays avec un taux de refus inférieur à 2% est considéré comme un pays de migration sécuritaire. En 2013, l'Ukraine a pour la première fois rempli cette norme (1, 85%), ce qui a été un argument sérieux en faveur de la suppression des visas. L'année dernière, le pays restait dans la zone sécuritaire (1,97%) seulement grâce à la Pologne et aux pays baltes.

 

Dans la zone Schengen, cinq États dépassent les 4% de refus. Avant tout la Belgique. L'Ambassade de Belgique en Ukraine est connue pour sa pratique "particulière" en matière de visas et par sa violation des accords de visa.

 

Le nombre de refus de visas aux Ukrainiens au consulat de Belgique est en croissance permanente depuis quelques années. Mais aujourd'hui il s'est dépassé lui-même — le taux de refus aux demandeurs ukrainiens a atteint 9,54%. Le taux de refus est également élevé en Suède (4,57%) et aux Pays-Bas (4,28%).

 

Les résultats positifs de l'année — les visas à entrées multiples

 

L'année dernière, la plupart des États Schengen s'est finalement débarrassée de la tendance incompréhensible de délivrer aux Ukrainiens des visas à entrée unique. Cette restriction était artificielle, n'était pas basée sur le code des visas de l'UE et n'aidait pas à lutter contre la migration illégale.

 

En 2014, tous les pays de l'espace Schengen ont augmenté le pourcentage de visas délivrés à entrées multiples. Sur l'année, 52,4% de tous les visas délivrés en Ukraine étaient multiples. Il y a un an, ce taux s'élevait à 39,0%.

 


Sanctions mal ciblées: résider rue de Sébastopol à Moscou, est-ce un délit?

Selon les internautes, les sanctions américaines contre la Crimée frappent d'autres régions russes qui comptent des rues baptisées en l'honneur des localités criméennes.

Les sanctions adoptées par les Etats-Unis contre la Crimée frappent les habitants de la péninsule, mais aussi les gens domiciliés dans les rues qui portent les noms des localités criméennes, rapportent les utilisateurs des réseaux sociaux.

 

Les habitants de l'avenue de Sébastopol à Moscou ont notamment des problèmes de paiement avec PayPal, leur adresse est considérée comme suspecte, rapporte le Centre d'experts de l'Etat électronique russe.

 

PayPal a bloqué plusieurs paiements jugés suspects. "C'est leur adresse qui pose des problèmes. Il est de notoriété que PayPal ne fonctionne pas en Crimée en raison des sanctions, il bloque tous les paiements aux adresses criméennes. Les auteurs très intelligents des sanctions ont appliqué un filtre qui bloque les adresses contenant les mots comme "Crimée", "Sébastopol", etc. Devinez ce qui arrivera aux habitants de nombreuses villes russes domiciliés dans les rues, avenues et allées de Sébastopol, de Crimée et de Simferopol! C'est le rire à travers les larmes. Si vous rencontrez des problèmes inexplicables avec PayPal, veuillez étudier la carte de la Crimée, vous y trouverez probablement un nom ressemblant au nom de votre rue", a indiqué une blogueuse (melon_panda) sur LiveJournal.

Un expert de l'Etat électronique a demandé à une agence qui représente PayPal en Russie de commenter cette situation. "Nous vous remercions de nous l'avoir signalé. La confidentialité et la sécurité de nos clients est prioritaire pour PayPal et nous ne pouvons pas divulguer les informations relatives aux comptes de nos utilisateurs et au fonctionnement de notre système. Certains processus sont automatiques et nous œuvrons sans cesse en vue de les perfectionner, pour que les utilisateurs puissent effectuer des paiements avec PayPal", a indiqué l'agence.

 

Conformément à un décret émis par le président Barack Obama le 19 décembre dernier, les sociétés américaines ont arrêté tout commerce avec la Crimée. Visa et MasterCard ont exigé que les banques suspendent le traitement des cartes bancaires en Crimée. Google a bloqué ses services payants sur la péninsule. Apple a renoncé à la coopération avec les développeurs criméens. Le numéro un mondial des adresses internet GoDaddy a cessé ses activités en Crimée. La société Blizzard, concepteur et éditeur des jeux vidéo World of Warcraft, Starcraft et Diablo 3, a suspendu les comptes des joueurs de Crimée.

 

Plusieurs cas curieux et incidents se sont déjà produits en Russie à cause des sanctions occidentales, causant du tort à de simples citoyens et même à des animaux parfaitement innocents.

Sergueï Ivanov, journaliste du quotidien Metro de Saint-Pétersbourg, est une autre victime des sanctions malgré lui, à cause de son nom très répandu en Russie. En commandant des chaussures dans un magasin en ligne américain, il s'est vu refuser la livraison de la marchandise sous le prétexte qu'il "figure sur la liste noire du gouvernement américain". Le personnel du magasin ignorait probablement que le nom Ivanov était aussi répandu en Russie que Smith aux USA.

 

Le chef de l'administration présidentielle Sergueï Ivanov (qui, lui, figure bien sur cette liste noire) a écrit une lettre à son homonyme pour lui assurer que le problème serait réglé. La société américaine a finalement proposé de réétiqueter le colis et de l'envoyer à un autre destinataire, après quoi il a été expédié en Russie.

 

Le cheval Zazou, appartenant au dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov, s'est aussi retrouvé malgré lui sur l'échiquier politique. En octobre dernier, les organisateurs des courses hippiques à Baden-Baden, en Allemagne, ont refusé de payer pour sa victoire prétextant que son propriétaire faisait partie des Russes concernés par les sanctions décrétées par les Etats-Unis, l'UE et certains autres pays.

 


L’Ukraine refuse de rembourser 3 mds USD à la Russie

L’Ukraine a refusé de façon unilatérale de rembourser une dette de trois milliards de dollars à la Russie, conformément à une liste gouvernementale de dettes soumises à une restructuration, rapporte le journal Telegraf.lv.

Le gouvernement ukrainien a dévoilé le 4 avril une liste de dettes dont il compte modifier les conditions d’emprunt. La liste comprend les euro-obligations ukrainiennes achetées par la Russie fin 2013, soit avant le coup d'Etat de début 2014.

Selon Telegraf.lv, le gouvernement ukrainien a précisé que la liste avait été présentée par le ministère des Finances sur proposition du conseiller financier Lazard Frères SAS. Kiev compte obtenir un accord de restructuration de sa dette avant juin, pour obtenir sa deuxième tranche de prêt du FMI.

La restructuration de la dette publique est une révision des conditions de service de la dette. Celle-ci est généralement utilisée quand l’emprunteur est au bord du défaut de paiement, ne pouvant pas rembourser selon les conditions initiales d’octroi du crédit.

L'Ukraine, qui fait face à une grave crise socio-politique, est au bord d'un défaut de paiement. Le Conseil des gouverneurs du Fonds monétaire international (FMI) a adopté un programme qui prévoit l'octroi à Kiev de 17,5 milliards de dollars à condition que l'Ukraine relève les prix de détail du gaz et du chauffage pour les utilisateurs finaux.

 

 


Russie-UE: les relations énergétiques en crise 

Les relations entre la Russie et l’Union européenne dans la sphère énergétique sont en crise, a déclaré le ministre russe de l’Energie Alexandre Novak.

"Si l’on regarde les choses objectivement, on voit que l’équilibre des relations énergétiques élaboré pendant plusieurs décennies entre la Russie et l’UE est aujourd’hui en crise. L’UE ne souhaite pas maintenir le système de relations, ce qui augmente les risques pour la sécurité énergétique de l’Europe en premier lieu", a indiqué M. Novak lors d’une conférence organisée par le club de discussion Valdaï intitulée "Europe et Eurasie: vers un nouveau modèle de sécurité énergétique".

Le PDG de Gazprom Alexeï Miller, intervenant lors d’une conférence du club Valdaï à Berlin, a menacé les Européens d’une coupure des livraisons s’ils cherchaient à maintenir le transit de gaz russe via l’Ukraine. Il a en outre indiqué que si l’UE obtenait la mise en place d’un prix unique du gaz russe pour les clients européens de Gazprom, il s’agirait du "prix fort".

Selon lui, le blocage de la construction de South Stream visait uniquement à "conserver le statu quo lié au transit via l’Ukraine". "Si quelqu’un imagine qu’en bloquant Turkish Stream, il atteindra les buts fixés, c’est une erreur grossière", a-t-il indiqué.

 

La Russie a annoncé en décembre dernier qu'elle renonçait au projet de gazoduc South Stream qui devait acheminer du gaz par le fond de la mer Noir vers la Bulgarie et de là, vers la Hongrie, l'Autriche et l'Italie. Le projet a été abandonné en raison de la position hostile de l'Union européenne.

En contrepartie, Moscou a décidé de construire un gazoduc qui relierait la Russie à la Turquie également par le fond de la mer Noire. D'une capacité de 63 milliards de mètres cubes de gaz par an, ce pipeline baptisé Turkish Stream doit aboutir à la frontière turco-grecque pour alimenter un hub gazier dont la construction est également prévue.

 

Le nouveau gazoduc sera opérationnel à partir de décembre 2016.

 


Ukraine: les médias priés de ne pas évoquer les livraisons d’armes 

Les médias ukrainiens ne doivent pas évoquer les livraisons d’armes à l’armée ukrainienne tant que Kiev mène des négociations avec ses partenaires occidentaux.

 

Les médias ukrainiens ne doivent pas évoquer les livraisons d’armes à l’armée ukrainienne tant que Kiev mène des négociations avec ses partenaires occidentaux, a déclaré le porte-parole de la diplomatie ukrainienne Evgueni Perebiïnis devant les journalistes.

Le représentant du ministère a expliqué que le traitement de ce sujet dans les médias était gênant pour certains participants aux négociations dans ce domaine.

 

« Les armes, tout comme l’argent, aiment le silence », a dit M. Perebiïnis dans une interview à la TV ukrainienne, refusant de discuter des projets du gouvernement concernant le réarmement de l’armée.

 

Selon le diplomate haut placé, plusieurs pays, dont les Etats-Unis, participent aux négociations appropriées. « L’Ukraine, qui n’est pas frappée par un embargo ou des sanctions, est un Etat indépendant et a le droit d’acheter ou de recevoir des armes offertes par qui que ce soit ».

Le président ukrainien Piotr Porochenko a signé en mars dernier des contrats pour importer des armes létales avec onze pays de l’Union européenne.

 


Le président polonais reçoit une "gifle" en Ukraine 

Seulement quelques heures après le discours du président polonais Bronislaw Komorowski au parlement ukrainien, appelant au pardon et à la réconciliation, l'Ukraine a adopté une loi glorifiant l'activité de l'Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA) de Stepan Bandera, qui a massacré 100 000 Polonais pendant la guerre, écrit Gazeta Wyborcza.

Pour le milieu politique, c'est une gifle de Kiev au président ainsi qu'à tout le peuple polonais.

 

"La loi adoptée par le parlement ukrainien, qui glorifie entre autres l'UPA, est une gifle pour la Pologne et son président Bronislaw Komorowski", indiquent les représentants de l'Alliance de la gauche démocratique.

 

La porte-parole du président polonais Joanna Trzaska-Wieczorek a souligné qu'en intervenant au parlement ukrainien, Komorowski avait mentionné des thèmes douloureux dans l'histoire des relations entre la Pologne et l'Ukraine. "En tant que président, il a fait ce que son statut lui imposait. Il a appelé au pardon et à la réconciliation", ajoute-t-elle.

Le secrétaire général de l'Alliance de la gauche démocratique, Krzysztof Gawkowski, a rappelé dimanche dans une conférence de presse que Komorowski avait dit, lors de sa visite en Ukraine, que la Pologne lui tendait la main. "C'est très bien, parce que le peuple ukrainien a besoin aujourd'hui d'un soutien dans la lutte pour le retour de la Crimée. Il faut mettre un terme à l'effusion de sang inutile dans l'est de l'Ukraine, mais la main que le président Komorowski souhaite tendre ne doit pas être tendue inconditionnellement", dit-il.

Et de poursuivre: "La réconciliation dont le président parlait est souhaitable, mais ce souhait doit s'appuyer sur la vérité, sur la vérité historique. On ne peut donc pas permettre le déni de la vérité sur le massacre de Volhynie. On ne peut pas laisser le parlement ukrainien oublier ce qui s'est produit à Volhynie, car c'est comme si le président Komorowski acceptait que l'Allemagne puisse nier l'holocauste".

 

"La glorification de l'UPA et la loi reconnaissant le statut particulier de ce mouvement dans l'histoire de l'Ukraine, qui implique des poursuites contre ceux qui le contesteraient en affirmant que l'UPA est une organisation criminelle complice de génocide. C'est une gifle adressée au gouvernement polonais et au président Komorowski", souligne le politicien polonais Tomasz Kalita. Ce dernier appelle le président à condamner cette initiative.

 

Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'UPA combattait aussi bien contre l'URSS que contre l'Allemagne. A partir du printemps 1943, elle menait également des opérations contre les habitants polonais de Volhynie, de Polésie et de Galicie orientale pour les éradiquer entièrement. Selon les estimations, l'UPA est responsable de la mort d'environ 100 000 Polonais, conclut Gazeta Wyborcza.

 


L'Otan coordonne la guerre de l'information en Ukraine 

Des documents publiés sur internet confirment l'implication des pays de l'Alliance atlantique dans la "guerre hybride" en Ukraine.

Les pays de l'Otan sont derrière l'offensive de propagande menée du nom de Kiev par des organisations non-gouvernementales ukrainiennes dans le sud-est du pays, révèle drakulablog.com.

 

L'auteur du blog a mis en ligne des documents de l'Otan dont le contenu indique clairement que l'Occident est en pleine "guerre hybride" contre Moscou et ne cesse d'injecter des fonds dans sa campagne de propagande antirusse.

 

Selon ces documents, dont la provenance n'est cependant pas indiquée, une réunion consacrée au problème ukrainien a été organisée par le Centre d'excellence (CEO) de l'Otan à Riga le 19 février dernier. Les participants à la réunion ont notamment évoqué "l'incapacité des médias ukrainiens d'obtenir un accès suffisant aux régions du sud et de l'est du pays", "le vaste accès aux médias russes" et "le manque de confiance populaire envers les autorités de Kiev".

 

 

Dans ce contexte, les spécialistes de l'US Strategic Command (STRATCOM) ont proposé une série de moyens destinés à contrer l'influence russe dans le sud-est de l'Ukraine.

 

D'autres documents publiés par le blogueur dévoilent l'existence d'un projet baptisé Conflict Pool, dont le coût s'élève à plus de 350.000 USD. Ce programme, supervisé par le Foreign Office, a pour objectif de faciliter "la réconciliation nationale en Ukraine" et de "contrecarrer l'influence médiatique russe".

 

Selon drakulablog.com, ce projet est réalisé par des organisations ukrainiennes, dont l'Institut ukrainien pour la politique internationale (UIIP), le Centre analytique des études géopolitiques Borisfen, et le Département pour la coopération militaro-civile.

 

Des sources au sein du département britannique pour le Développement international et de l'ambassade britannique à Kiev ont confirmé à l'agence Sputnik l'existence de ce projet, qui prévoit de "rétablir le dialogue avec les communautés de l'Est et du Sud ukrainiens" et de "promouvoir les idées de la réconciliation nationale", mais aussi de "réduire l'influence médiatique russe en Ukraine" ainsi que de "discréditer les leaders politiques et militaires russes".

 

Outre les activités informationnelles en Ukraine, un des documents appelle à déstabiliser la situation politique en Russie, notamment en soutenant les mouvements séparatistes, et en discréditant les autorités du pays. Parmi les personnalités à dénigrer figurent notamment le chef du Kremlin Vladimir Poutine, le ministre de la Défense Sergueï Choïgou ou bien le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.

 


La propagande à l’européenne : comment les médias occidentaux sauveront l’Ukraine 

L’UE a recherché l’instrument de régler le conflit ukrainien intérieur, à savoir : la propagande d’une guerre civile.

Il faut expliquer aux médias comment interpréter correctement ce qui se produit. Cela est traditionnellement attribué aux bonnes intentions et à la nécessité de faire face à la « désinformation de la part de la Russie ». La chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini est en train d'élaborer le plan de lutte.

Combien simple était la vie de l'Occident civilisé quand il existait sur la carte politique du monde l'immense pays incompréhensible: l'Union soviétique. On avait peur mais au plan idéologique tout était clair. L'Europe et les Etats-Unis savaient exactement que l'URSS était coupable de tout, l'exemple de tout ce qui était mauvais, de ce qu'il n'y aurait jamais en Occident.

 

Après la désintégration du pays dangereux et pour une large part inconnu il a été décidé de le civiliser: on y apporte du chewing gum, des hamburgers, des jeans et on a l'impression de tout contrôler. Il n'y a plus, semble-t-il, de discorde idéologique. Cependant, la situation change brusquement l'année dernière et les eurocrates estiment à nouveau nécessaire de mettre en marche la machine de propagande qualifiée de « lutte contre la désinformation russe ». Le directeur de l'Institut d'études politiques appliquées Grigori Dobromelov estime:

Les événements liés à la Crimée, la confrontation avec l'Occident ont donné matière à réflexion: l'espace informationnel russe s'est avéré assez efficace. L'Occident ne voit pas d'autre moyen se s'opposer à l'influence russe que d'interdire les films russes. C'est l'initiative de l'Occident plutôt que de l'administration ukrainienne. Il est nécessaire de construire le système de contre-propagande.

Tous les problèmes ukrainiens sont dus à l'information idéologiquement incorrecte en provenance des sources russes. C'est pour ça, à ce qu'il paraît, que Féderica Mogherini est chargée d'inventer un plan génial de lutte contre la propagande russe toute puissante. Il s'agira sans doute comme toujours du financement et Mogherini devra distribuer correctement les flux financiers, dit le directeur de l'Institut de développement contemporain Dmitri Solonnikov:

L'UE et ses Commissions insisteront sur le financement supplémentaire. Il est peu probable que de nouveaux médias soient fondés et de nouvelles brigades télévisées soient envoyées dans la zone du conflit. Des bourses seront, le plus probablement, accordées aux médias pour qu'ils poursuivent telle ou telle politique dans le cadre de l'agenda déclaré. Au lieu de commenter le conflit, ils devront créer l'image de la Russie en la présentant comme un ennemi, un agresseur.

La confrontation affecte divers domaines, notamment le sport qui doit être au-delà de la politique. Les sénateurs républicains américains ont exigé que la FIFA interdise le championnat mondial de football en Russie. Ils n'y ont pas, heureusement, réussi: la FIFA se montre toujours réaliste. Une nouvelle politique informationnelle sera appliquée pour exercer l'effet sur ceux qui ne haïssent pas la Russie.

 


L’Ukraine de Porochenko par les yeux d’un politologue français

La guerre en Ukraine paraît être jugulée, mais le spectre de la reprise des hostilités hante les bureaux bruxellois. Quant à la diplomatie ukrainienne, elle cavale par monts et par vaux, avec une nouvelle approche du Quai d'Orsay effectuée sans anicroche par le Ministre des Affaires Etrangères ukrainien M.Klimkine.

En fait, il y a gros à gagner, car le président Porochenko a fait monter les enjeux: il veut cette fois-ci que les Casques bleus soient présents sur la ligne de démarcation. Le Kosovo à l'envers un peu!

Georges Estievenart se préoccupe beaucoup des problèmes de la sécurité en Europe. Voici ce qu'un chercheur chevronné, ancien haut-fonctionnaire à Bruxelles, pense de la conjoncture actuelle d'un conflit qu'il suit de près. 

Question. Vous êtes un haut spécialiste des problèmes sécuritaire en Europe, vous avez collaboré avec Bruxelles… Vous travaillez dans le cadre des deux think tanks parisiens d'une importance stratégique pour la France. Que pensez-vous de la situation actuelle en Ukraine, surtout dans le cadre de la visite à Paris de M.Klimkine, ministre des Affaires Etrangères d'Ukraine?

 

Georges Estievenart. Evidemment je ne suis pas sur place. Je suis donc obligé d'avoir mon jugement à travers surtout l'information qui me vient de là-bas. Je constate surtout que malgré les difficultés de l'Ukraine qui sont grandes — économiques et puis celles de trouver aussi un consensus à l'intérieur du pays sur le sort à réserver dans l'avenir aux provinces de l'Est. Malgré tout cela et à la suite de la signature de l'accord de Minsk du 12 février dernier, je dois constater que la situation est bien moins mauvaise qu'elle ne paraît l'être encore aujourd'hui.

Je crois que nous venons d'avoir la visite à Paris du Ministre des Affaires Etrangères de l'Ukraine M. Pavel Klimkine. Il s'est entretenu avec le Ministre français Laurent Fabius. Je dois constater que l'on a quand même réussi pour le moment de mettre en marche une mécanique qui inclut bien entendu la Russie, l'Ukraine, les forces dissidentes ou séparatistes en Ukraine. Cette espèce de nouvel instrument qui est le format des négociations normandes. Parce ce que ce n'est que grâce à lui qu'ont abouti les accords de Minsk. Et comme cet accord est en voie de réalisation, on constate évidemment que le cessez-le-feu, bien entendu, n'est pas parfait à 100%, loin de là! Mais enfin il est toujours là et il tient pour le moment.

Je crois encore une fois qu'un mécanisme de rencontre et de négociations se poursuit un petit peu partout — en Ukraine, mais aussi ici en Europe. Les passages fréquents à Paris en témoignent; Et bientôt il y aura d'ailleurs une rencontre très importante des ministres des affaires étrangères à Bruxelles.

 

Q. Quid des retombées pratiques de la visite de M. Klimkine, peut-on déjà se prononcer ou il est trop tôt pour cela?

Georges Estievenart. Il est un peu difficile de pouvoir juger les retombées concrètes immédiates de cette visite. Je crois d'ailleurs qu'elle avait surtout pour but de préparer les rencontres qui suivent. Et notamment la visite prévue du président Porochenko à Paris le 22 avril. Mais je crois aussi qu'ils discutent d'une mise en œuvre des 13 points des accords de Minsk qui est un accord quand même extrêmement complet. Et au fur et à mesure qu'on avance dans le temps et que les réalisations sont constatées, j'ai l'impression qu'on fait tout de même des progrès importants vers une stabilisation et peut-être une pacification du conflit;

Q. Pour ce qui est de la figure politique du président Porochenko, il s'est prononcé pour la révision des accords de Minsk en faveur de l'introduction des Casques bleus de l'ONU dans la zone du conflit. Que pensez-vous de la faisabilité de cette manœuvre?

Georges Estievenart. Je pense qu'effectivement c'est un thème difficile et acceptable à la fois par les séparatistes ukrainiens et par la Russie. Ca va être certainement l'un des sujets majeurs justement qui vont faire l'objet de la discussion des ministres à Bruxelles du format Normandie. Il y a derrière ça un problème qu'il ne faut pas nier! L'OSCE rencontre des difficultés dans le contrôle de la mise en œuvre de l'accord. 

Mais il y a peut-être d'autres moyens que le recours à une force internationale qui exige une décision du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Tout ça ne sera pas facile et forcément il faudra l'accord de la Russie. Si sans aller jusque là, il y a peut-être les moyens de renforcer le dispositif OSCE en place actuellement qui sont, eux, par contre négociables et qui ne reviendraient pas sur le principe même de ce contrôle exercé par l'OSCE tel qu'il est prévu dans l'accord de Minsk.

 

Moi, je crois, à titre de conclusion générale, bien difficile de bouger au cours de cette année-là par rapport au texte de Minsk 2. Le respect du texte de Misnk 2 et son exploitation maximale me paraissent vraiment une solution optimale dans l'immédiat.

 

Q. M. Porochenko s'est prononcé dernièrement sur le rôle joué par Staline. Il l'a comparé à celui de Hitler. Ce qui n'est pas sans être explicable par la jeunesse du pays. Christine Dugpoin-Clément a traité l'Ukraine de « pays jeune qui ne possède pas d'histoire démocratique et reste marqué par des tensions affectives et passionnelles énormes ». Alors peut-on dire que M.Porochenko est allé un peu trop vite en besogne pour cette comparaison historique?

Georges Estievenart. Je ne sais s'il y est allé un peu vite, mais il est sûr qu'il est allé un peu trop loin en tout cas dans ses comparaisons! (Rire) Tous les jours sur la scène politique entre des adversaires on a ce genre d'échanges. On peut bien que M.Porochenko est soumis à l'intérieur même de son pays à des pressions et des tensions énormes. Mais je crois que personne n'a intérêt à cautionner ou à prendre à son compte ce genre de propos.

 

J'ai l'impression encore une fois qu'il faut attacher beaucoup d'importance au rôle qui était joué par le tandem franco-allemand dans ce processus et au fait que la Russie semble en avoir tenu compte puisque bon an mal an la mise en œuvre de l'accord de Minsk progresse pour l'instant. Et on espère que ça va continuer ainsi. Du côté franco-allemand, à l'intérieur de l'UE à 28 partenaires, on a des positions qui sont intermédiaires entre ceux qui auraient plutôt une attitude dure et, le cas échéant, belliqueuse vis-à-vis de la Russie et puis ceux qui pensent qu'il vaut mieux être complètement passifs.

 

Les positions franco-allemandes ne sont pas celles-là. La traduction d'une position raisonnable et raisonnée et qui tient compte dans le processus des intérêts russes et qui va essayer de pousser à chercher avec l'UE à retrouver une relation vraiment constructive, indispensable entre l'UE et la Russie; Je crois beaucoup plus à ce genre d'attitude et certainement que ce tandem franco-allemand ne va pas du tout reprendre à son compte des comparaisons historiques que tout le monde peut faire et qui, en même temps, n'ont pas de substance.

 

Commentaire. Croire ou ne pas croire en bonne volonté de M.Porochenko relève de la quadrature du cercle. En attendant les émissaires de l'OSCE égrènent mélancoliquement et méthodiquement les exactions commises par la prétendue armée ukrainienne. On dit bien « prétendue », car elle n'obéit pas à son président, mais aux seigneurs de la guerre qui ont fait renaître le phénomène des mercenaires européens du temps des guerres de religion en France. Qu'importe! Le tout c'est de savoir qui est le bon et qui le méchant. Les troupes dites séparatistes ont beau se battre pour leur domicile et la survie de leurs enfants sous les bombes du Président Porochenko, ils resteraient toujours dissidents aux yeux de Kiev. Même s'ils ont cessé les hostilités et ne répondent même pas aux provocations de l'adversaire.

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur.

 


Washington prépare une offensive sur les réseaux sociaux russes 

La guerre de l'information avec Moscou engloutit plus d'argent que la lutte contre l'idéologie de l'Etat islamique.

Les Etats-Unis se préparent à lancer une guerre de l'information dans les très populaires réseaux sociaux russes Vkontakte (vk.com) et Odnoklassniki (ok.ru), ainsi que dans les segments russes de Facebook et de Twitter.

Selon le quotidien Izvestia, le Conseil américain des gouverneurs de la radiodiffusion (BBG) créera courant 2015, sur la base du bureau tchèque de la Radio Free Europe/Radio Liberty, un département baptisé DIGIM qui aura pour mission de "contrecarrer la désinformation dans les médias russes à l'aide de diverses plateformes sociales et médiatiques".

Le Conseil accuse la Russie d'avoir "actionné un mécanisme de désinformation omniprésente" dans l'objectif de "semer la discorde en promouvant des théories du complot" et de "propager les mensonges".

Outre les réseaux sociaux, le personnel du nouveau département utilisera le service de messagerie instantané WhatsApp en vue d'attirer de nouveaux lecteurs.

 

Parmi les principaux moyens de combattre l'influence médiatique russe, BBG cite des émissions originales et la satire politique. Une chaîne YouTube et le site Rus2Web seront créés pour servir de plateforme aux "journalistes et réalisateurs" russes dont le travail est aujourd'hui "bloqué par le Kremlin".

 

BBG compte également élargir sa coopération avec la chaîne de télévision russe RBK dont l'audience mensuelle est évaluée à près de 22,4 millions de personnes sur l'ensemble du territoire russe.

L'année prochaine, BBG envisage de débloquer jusqu'à 15,6 millions de dollars pour ses projets de lutte contre le "revanchisme russe". A titre de comparaison, la campagne visant à combattre l'idéologie de l'Etat islamique n'attirera quant à elle que 6,1 millions de dollars.

 

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