Cameroun - Environnement. SUD,Exploitation forestière illégale : les chefs traditionnels se défendent

cameroun24.net Jeudi le 04 Avril 2019 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
C’est au cours de la réunion d’information et de sensibilisation sur les activités forestières tenue à la salle polyvalente du collège régional d’agriculture (Cra) d’Ebolowa le 29 mars dernier où étaient conviés les chefs traditionnels, les opérateurs économiques du secteur forestier, les élites et les forces vives présidée par le chef du département ministériel en charge des forêts et de la faune (Minfof) qu’assistait le gouverneur de la région du Sud.

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Accusés de nourrir l’exploitation forestière illégale, les chefs traditionnels ont ripostés face à toutes les accusations à eux adressées. C’était au cours d’une réunion tenue par le patron des forêts et de la faune. Pour majesté Bruno Mvondo porte-parole des chefs traditionnels, « nous avons bien peur que le discours du Minfof ne soit pas perçu par les autres sectorielles. Ce qui nous donne l’impression que le discours forestier soit en avance de celui de la décentralisation administrative. Pour nous chefs traditionnels, le premier goulot d’étranglement réside dans le non respect des dispositions réglementaires et légales. Les gens sillonnent nos forêts sans même que les populations moins encore le chef du village sachent de quoi il est question. On nous fait comprendre que c’est Yaoundé c'est-à-dire l’administration des forêts où tout se gère qui envoie des gens sur le terrain. Les exploitants ne respectent pas la réglementation qui demande à associer toutes les parties prenantes, les riverains  avant le début de l’exploitation, ce qui n’est pas souvent  fait, on voit seulement les grumes sortir des forêts. Ce qui arrive à la confusion totale, où les uns s’enrichissent sur le dos des populations qui croupissent dans la misère ». Une rencontre dont l’objectif a permis de  mettre tous les acteurs de l’exploitation forestière au même niveau d’information. Ceci en rapport aux bonnes pratiques souhaitées en vue d’une gestion transparente et durable de la forêt. Pour Jules Doret Ndongo ministre des forêts et de la faune, « les forêts de production du domaine forestier permanent sont constituées de 117 Ufa (unité forestière d’aménagement), 48 forêts communales ( Fc), 02 réserves forestières aménagées. La superficie des Ufa et Fc est de 7.135255 hectares. Ma présence à Ebolowa est la prise en compte des données de terrain qui signalent au quotidien, une importante activité d’exploitation illégale des forêts de la région du Sud. Il est question de sensibiliser les autorités administratives, traditionnelles, les opérateurs économiques de la filière bois, les élites et autres forces vives sur la nécessité d’exploiter légalement les forêts  à travers la réglementation forestière qui existante. Ce secteur forestier est le 3 ème au regard de sa contribution au Pib après l’agriculture et le pétrole, 1.5 millions de grumes sont transformées localement situant le chiffre d’affaire du bois d’œuvre autour 370 milliards de Fcfa. Dans la région du Sud, les emplois liés au secteur forestier avoisinent les 3000, pour 32 Ufa, 16 Fc, 122 forêts communautaires et 13 ventes de coupe opérationnelle, il est question d’en assurer une gestion durable ». Il noter que la superficie forestière du Cameroun est de 22 milliards d’hectares soit 46% du territoire national. La région du Sud connait une intensification des activités d’exploitation illégale qui bénéficient de nombreuses complicités de l’administration forestière, des élites, des autorités traditionnelles mais également les populations. Les revenus issus doivent bénéficier aux populations pour la création du bien-être à travers la réalisation des œuvres sociales. Pour Mathurin Evina Mbila exploitant forestier de la société forestière de l’équateur, « l’exploitation forestière coûte chère, nous versons beaucoup d’argent à l’état à travers le paiement des impôts et autres taxes. Mais ça coince beaucoup avec des lenteurs au niveau de l’administration forestière. Parfois c’est en pleine saison des pluies qu’on vous délivre les papiers pour commencer l’activité. Nous respectons la réglementation, j’entends qu’il y ‘a des pillages dans la forêt c’est avec beaucoup de complicités allant de l’administration à l’ensemble du village ». Les uns et les autres sont sensibilisés, les rôles clarifiés il ne reste qu’à évoluer dans la transparence afin que l’arbre ne puisse plus cacher la forêt.
 

Jacques Pierre SEH


Réactions.
1)- René Désiré Effa
Président régional de l’association des chefs traditionnels du Sud

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Je sais qu’il y’a une administration qui s’occupe des problèmes de forêts. Nous sommes davantage surpris de constater que nos forêts sont inondées des « coupeurs de bois », je préfère les appeler ainsi. Il y ‘a beaucoup de confusion entre les différentes appellations, forêt communautaire, forêt communale, assiette de coupe etc…Il est important de faire la lumière autour de l’exploitation forestière et savoir qu’est ce qu’on attend des chefs traditionnels pour ainsi voir clair. Ce qui est vrai, c’est que l’administration des forêts elle-même est fortement complice de ce qui se passe. On coupe le bois dans nos forêts, on transporte tous les jours et lorsque le chef essaye de s’interposer, c’est la gendarmerie qui arrive professer les menaces. C’est un problème réel, je ne sais pas pourquoi ce sont les chefs traditionnels qui sont indexés. Je sais que le chef est gardien des us et coutumes dans son village, mais la forêt appartient à l’état et elle est gérée par l’état. Le chef n’a aucun pouvoir d’empêcher l’exploitation forestière, que chacun prenne ses responsabilités et joue son rôle. Maintenant, si on vient à responsabiliser les chefs, qu’on dise exactement ce qu’ils ont à faire précisément. Pour l’instant, ce n’est pas le cas, ils assistent en observateurs dans un pillage systématique.
 

2)- Platini Evina
Exploitant forestier

evina_Platini_exploitant_forestier
Il est question d’améliorer les recettes issues de la gestion forestière. Pour cela, tous les acteurs de la filière d’exploitation forestière, le Minfof domaine technique de l’état, l’administration territoriale qui représente l’état dans les régions, les communautés, les exploitants qui prélèvent la ressources et créent la richesse en payant des taxes, et des populations qui trouvent des revenus de manière indirecte se mettent ensemble. Ceci, pour une sensibilisation de tous ces acteurs en vue d’une gestion durable. On a le problème d’exploitation illégale aujourd’hui, il y’a une nouvelle race des quidams qui sont des individus sans agréments, ni titre qui profitent de la naïveté des populations pour piller de la ressource faunique, forestière de l’état du Cameroun. Donc, privent l’état de ses revenus pour son propre développement économique. Etre déclaré comme exploitant c’est avoir son agrément, la race qui sillonne les villages avec les chinois et autres où les chefs traditionnels se font des attributaires de forêts est dans l’illégalité. Nous sommes pour la gestion durable des forêts, nous ne tirons pas encore les 20% des essences de nos forêts parce qu’il y en a plus de 350 essences qu’on peut exploiter.
 

Propos recueillis / Jacques Pierre SEH

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