Cameroun - Emploi. SUD,Carrefour de métiers : un pétard mouillé pour les chercheurs d’emploi.

Jacques Pierre SEH | Cameroun24.net Mercredi le 08 Novembre 2017 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
La première édition du concept carrefour des métiers et bourse régionale de l’emploi du Sud (Camebe-sud) s’est tenu le 25 octobre dernier à l’esplanade du collège régional d’agriculture (Cra) d’Ebolowa, une initiative de la délégation régionale de l’emploi et de la formation professionnelle sous le haut patronage du gouverneur de la région du sud, un rendez-vous qui n’a pas attiré du beau monde.

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Les chercheurs d’emploi attendaient trouver leurs comptes à travers ce carrefour de métiers, et de la bourse régionale d’emploi, plusieurs sont restés sur leur faim. Les quelques structures ayant effectué le déplacement au Cra d’Ebolowa ont confondues d’événement. La preuve, certaines ont passé le temps à vanter leurs structures, qu’à présenter les offres d’emploi aux chercheurs. Pour Roger Olinga chercheur d’emploi, diplômé  d’une prestigieuse école d’informatique, il ne faut pas être naïf. Le Feicom, ou Eneo pour ne citer que ces exemples ne recrutent pas dans la « rue ». C’est tout dire, mais on peut plutôt trouver un emploi d’ouvrier agricole dans une plantation, de servant dans un bistrot, ou alors de conducteur de mototaxi plus aisément. Ces foyers d’emplois  existent ici, les ouvriers se tuent à la tâche et sont mal rémunérés. C’est bien ce que capitalisent les structures d’insertion socio professionnelles en termes de statistiques, pour nourrir les discours politiques sur le problème de l’emploi.  Ces pales copies contribuent à fausser les données réelles sur le taux criard de chômage tenez pour exemple, le pôle emploi en France donne des chiffres du chômage mensuellement. Ce qui permet d’avoir une idée nette sur le nombre d’inscrits, de formés et enfin ceux qui ont trouvé du boulot. Dans le discours solennel, il a été dit selon l’institut national de statistiques (Ins), que le Cameroun abriterait entre 4,5% et 5% de chômeurs pour une population d’environ 20 millions d’habitants soit 1 million de personnes qualifiées en quête d’emploi. L’idée des organisateurs était juste de mettre en présence, les chercheurs d’emploi et de qualifications professionnelles avec les structures pouvant offrir des emplois et des formations qualifiantes. Il faut noter que cette première édition du Camebe-sud s’articulait autour de la thématique, « comment renforcer l’employabilité des jeunes face aux opportunités d’emplois existants dans la région du Sud ». Nous pensons que la visite guidée des stands a permis à l’autorité administrative de comprendre que les discours sur l’accès à l’emploi sont dépassés,  qu’il est urgent d’être concret et ingénieux. Car, les problèmes de l’emploi ne  peuvent se résumer à quelles heures, le temps d’un carrefour de métiers dont la cérémonie d’ouverture et celle de la clôture étaient presque  confondues.


Réaction
1°- Yannick Mbom
Diplômé  en quête d’emploi.

yannick_Mbom
« …ces responsables proposent des actions publiques en faveur de la jeunesse, même lorsqu’eux-mêmes savent que ça ne peut pas prospérer,.. »


Quel peut être votre sentiment à la fin de ce carrefour de métiers et de la bourse de l’emploi ?
Mon sentiment est mitigé dans les faits, je suis resté sur ma faim. Un carrefour de métiers et une bourse d’emploi, c’est une tribune au sein de laquelle on peut trouver de l’emploi pour les profils requis et recherchés par les employeurs. Rien n’a été présenté comme offre d’emploi.  Dans ce genre de rendez-vous ailleurs, les chercheurs d’emploi déposent les CV, passent des entretiens d’emploi. On a eu à faire à une espèce de foire des entreprises triées sur le tas, qui sont venues exposer leurs images. Pas  d’offre concrète d’emploi, quel est le chômeur qui a trouvé de l’emploi.


De telles initiatives constituent elles un  saupoudrage ou une action concrète selon vous ?
Je pense que c’est la démotivation des demandeurs d’emploi, je pense qu’il est temps d’arrêter ce type de pratiques qui ne constituent que de l’instrumentalisation pure et simple. Voilà ce qui se passe, ces responsables proposent des actions publiques en faveur de la jeunesse, même lorsqu’eux-mêmes savent que ça ne peut pas prospérer, et c’est bien le cas.  Un carrefour de métiers pour venir faire connaissance avec des entreprises comme Eneo, le port autonome, etc.. je ne pense pas que c’est opportun pour une jeunesse dévorée par le chômage. Il y a à scruter d’autres aspects du problème de l’emploi, ailleurs on réussi à vous donner des statistiques d’insertion mensuellement,  là où c’est mieux pensé. Dans un carrefour de métiers on arrive à trouver au moins des offres effectives d’emploi, où des chercheurs trouvent de l’emploi ou alors rentrent avec des rendez-vous d’entretien en entreprise fermes.


Le secteur informel est souvent cité en exemple comme niche d’emploi que pensez-vous de cela ?
Ce secteur est un gisement d’emplois précaires, c’est le sous emploi, c’est de la débrouillardise. Je ne sais pas si vous appelez ça emploi lors que vous gagnez 1000 voire 1500 FCFA hasardeusement par jour, vous parlez d’emploi. Vous ouvrez un bar, on vient coller une plaque Fne (fonds national de l’emploi), où une cordonnerie on vient coller Piaasi, c’est de la blague, c’est une pratique qui vise à endormir la jeunesse et il faut le condamner.
 

Propos recueillis/ Jacques Pierre SEH

 

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