Affaire Mimi Mefo. Reporters sans frontières demande la libération de la journaliste Mimi Mefo

cameroun24.net Vendredi le 09 Novembre 2018 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
COMMUNIQUÉ DE REPORTERS SANS FRONTIÈRES.

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La présentatrice d’Equinoxe TV a été placée en détention provisoire mercredi 7 novembre par un juge militaire après avoir couvert le meurtre du missionnaire américain en région anglophone. Reporters sans frontières (RSF) considère que cette arrestation est manifestement arbitraire et demande la libération inconditionnelle et immédiate de Mimi Mefo.

Convoquée en début d’après-midi mercredi 7 novembre, la journaliste Mimi Mefo n’est pas ressortie libre de son audition à la gendarmerie et se trouve depuis à la prison de New-Bell, à Douala. La célèbre présentatrice d’Equinoxe TV était auditionnée dans le cadre d’une enquête initialement ouverte pour diffusion de fausses nouvelles et cybercriminalité. Elle a été déferrée le soir même devant le Commissaire du gouvernement, Jackson Ahanda Yemego - l’équivalent du Procureur pour les tribunaux militaires - puis placée en détention provisoire. Contactée par RSF, l’avocate de Mimi Mefo, Alice Nkom n’a pas encore reçu les documents relatifs à sa nouvelle mise en accusation par le tribunal militaire. L’accusation d’atteinte à la sûreté de l’Etat a cependant été évoquée lors de l’audition.

A la suite du meurtre du missionnaire américain Charles Truman Wesco le 30 octobre dernier dans la région anglophone du Nord-Ouest, la journaliste avait relayé les informations d’un autre média suivant lesquelles l’armée camerounaise serait responsable. Mais Mimi Mefo avait également diffusé sur son propre site internet la version défendue par le gouvernement du Cameroun impliquant les séparatistes anglophones dans ce meurtre.

“Le septième mandat de Paul Biya commence par l’arrestation manifestement arbitraire d’une journaliste. C’est un acte grave, en parfaite violation de l’engagement pris la veille par le président lors de sa prestation de serment de respecter la Constitution, et une menace pour l’ensemble des professionnels de l’information au Cameroun, estime Christophe Deloire, secrétaire général de RSF. La couverture du conflit entre le pouvoir central et les régions anglophones est une mission essentielle des journalistes et ne constitue ni une forme de soutien ni un acte criminel relevant des tribunaux militaires. Mimi Mefo doit être libérée immédiatement et sans condition”.

Selon les informations obtenues par RSF, Mimi Mefo pourraient être présentée dès lundi devant le juge d’instruction militaire.

Dans un communiqué daté du 8 novembre, le Syndicat national des journalistes du Cameroun (SNJC) a annoncé le boycott de toutes les activités gouvernementales pendant 10 jours.

Un dangereux précédent

Le journaliste Ahmed Abba a été arrêté le 30 juillet 2015 à Maroua, détenu au secret pendant près de trois mois, torturé par les services de renseignement, menacé de peine de mort par un tribunal militaire, pour être finalement condamné en avril 2017 à 10 ans d’emprisonnement et à une amende de 85 000 euros pour “non-dénonciation d’actes de terrorisme” et “blanchiment du produit d’un acte terroriste”. Il effectuait alors un reportage sur Boko Haram dans le nord du pays. Au mois de décembre dernier, la Cour d’Appel Militaire de Yaoundé a réduit sa peine à 24 mois de prison, et une amende de près de 83 000 euros. Il a été libéré le 23 décembre dernier.

Le Cameroun (129e) occupe le bas du Classement mondial de la liberté de la presse 2018 établi par RSF.

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