Cameroun - Revue de presse. Politique et économie en couverture des journaux camerounais

APA Jeudi le 13 Juin 2019 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
La surchauffe du front politique, sur fond de crises socio-sécuritaires, préoccupe les journaux camerounais parus jeudi, qui n’en oublient pas moins d’évoquer les tergiversations du gouvernement par rapport à la future Zone de libre échange continentale africaine.

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Divisée depuis des années par des batailles d’ego, l’opposition camerounaise semble, à en croire l’hebdomadaire Baromètre Communautaire, avoir retrouvé son unité à la faveur de la crise sécessionniste anglophone.

Ainsi, à la faveur de l’ouverture le 10 juin de la 2ème session parlementaire de l’année, des représentants du Front social démocratique (SDF), de l’Union démocratique du Cameroun (UDC) et de l’Union des populations du Cameroun (UPC), interrogés par cette publication, ont dessiné les contours du dialogue inclusif annoncé par le gouvernement.

Comme pour résumer les avis des élus desdites formations, l’ancien journaliste Élie Smith, coordonnateur de la Conférence générale anglophone annoncée par le cardinal Christian Tumi, évoque, dans les colonnes du bihebdomadaire Défis Actuels, les causes profondes de la crise anglophone, les préalables au dialogue prôné par Yaoundé, le profil du médiateur idéal ainsi que ce qui est attendu du président Paul Biya pour un retour à la paix durable.

Pour lui, l’erreur la plus importante est que le gouvernement central refuse toujours de reconnaître est que la cause principale de la crise dite anglophone, qui dure depuis trois ans, repose sur le non respect de la Loi fondamentale qui a créé le Cameroun moderne en 1961 : «C’est le Cameroun occidental et le Cameroun oriental qui se sont assis et ont signé un contrat en 1961 pour créer le Cameroun moderne. Tous ceux qui ne veulent pas reconnaître cela ne sont pas honnêtes et ne veulent pas la paix ; parce que les Anglophones ont été abusés. Le dire ne signifie que nous faisons une promotion du séparatisme.»

Pour qu’il y ait la paix dans un pays, il faut d’abord faire preuve d’honnêteté et de vérité parce que, quand il y a la vérité, il y a la justice et quand il y a la justice, il y a la paix, résume-t-il, estimant que le dialogue n’est pas compatible avec le folklore qui se déroule actuellement au Cameroun.

La preuve que même le gouvernement ne donne pas la preuve de son sérieux, dans son approche est apportée par la Commission nationale des droits de l'homme et des libertés (Cndhl), qui dans les colonnes de The Guardian Post dénonce le ton divergent de l’exécutif sur les préalables au dialogue qu’il compte organiser.

La tension persistante dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest constitue une préoccupation de tous les instants pour le président Paul Biya, dont on connaît le farouche attachement pour la préservation et la consolidation des acquis de paix et d’unité nationale, répond en écho le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, notant, pendant que la réflexion se poursuit au sujet dudit dialogue, des offres de paix parallèles notamment au sein de la société civile, dont il faut espérer qu’elles contribueront au renforcement de la dynamique enclenchée par le pouvoir.

Et, pendant qu’on en est encore aux prémices du dialogue inclusif sur la crise anglophone, Mutations rappelle, fort à propos, que 2019 est l’année électorale de toutes les incertitudes : après le scrutin présidentiel d’octobre 2018 qui joue les prolongations dans la rue et les officines, le Cameroun s’apprête à vivre un nouveau cycle en forme de bourbier électoral, selon les dispositions de la Loi fondamentale et les prévisions du gouvernement, une équation improbable aussi, au vu du climat sociopolitique délétère marqué, notamment, par la crise dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest.

Pendant ce temps, relève l’hebdomadaire La Météo, le combat des sécessionnistes a fini par virer au terrorisme sur le terrain, les phénomènes de mutilations et de barbarie tous azimuts se banalisant dans cette partie du pays.

«Passés des revendications indépendantistes, les Ambazoniens se sont désormais installés dans une logique bestiale qui s’abat au quotidien sur tous ceux qui ne sont pas de leur bord, ou qui refusent de s’arrimer à leur terreur rampante. Désormais, dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, il ne suffit plus d’avoir le malheur d’être d’une autre communauté culturelle. Le seul fait de ne pas souscrire aux mots d’ordre, ou d’être soupçonné de vouloir déserter les rangs des milices, fait de vous une cible de choix pour les sécessionnistes. Lesquels sont désormais aidés, dans leur sale besogne, par des bandits de grand chemin qui se sont engouffrés dans la brèche de l’insécurité.»

Et il ne faut pas croire que c’est l’entente cordiale, chez les sécessionnistes eux-mêmes, prévient Aurore Plus : le président de la république autoproclamée d’Ambazonie, Sisiku Ayuk Tabe, a été destitué depuis le 8 juin par un «conseil de restauration» qui l’accuse de conduite déloyale visant à compromettre la révolution et ses institutions, d’avoir provoqué de profondes divisions, de la confusion et des conflits parmi le peuple sécessionniste, autant d’actions qui, selon ses désormais anciens frères d’armes, envoient des signaux contradictoires à la communauté internationale à propos de la détermination des indépendantistes.

Le leadership anglophone se fissure, confirme La Nouvelle Expression : dans les rangs des séparatistes, certains pensent que l’acceptation du dialogue par le leader Ayuk Tabe, extradé du Nigeria depuis janvier 2018, en attente de jugement devant le tribunal militaire pour terrorisme, sécession, insurrection, révolution, hostilité contre la patrie, bande armée, propagation de fausses nouvelles, atteintes à la sureté extérieure et intérieure de l’État et défaut de carte nationale d’identité, mais aussi les conditions de dialogue qu’il pose au gouvernement, constituent une trahison de la cause indépendantiste.

Passant aussitôt à la sphère économique, la même publication annonce que le pouvoir de Yaoundé s’est, «enfin», décidé à déposer devant le Parlement un projet de loi portant création de la Zone de libre échange continentale africaine (Zlecaf), pour laquelle il a signé l’Accord de mise en place depuis le 11 mars 2018.

Ledit texte a été présenté la veille en session plénière, précise Cameroon Tribune, pendant que Le Quotidien de l’Économie annonce le dernier virage, avant la ratification de cet instrument, pour lequel le pays a traîné les pieds avant de finir par céder depuis avril 2019 grâce au plaidoyer de la Commission économique pour l’Afrique des Nations Unies.

Et Mutations de regretter cette valse-hésitation du gouvernement, pour un outil de partenariat Sud-Sud ouvrant la voie à la conquête d’un marché de 1,2 milliard de consommateurs, pour un chiffre appelé à évoluer pour atteindre 2,5 milliards à l’horizon 2050, une expansion économique qui sera rendue possible avec le démantèlement des barrières non-tarifaires et la facilitation des échanges et du transit.

Félix Cyriaque Ebolé Bola

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