Cameroun - Finance. Modification de la loi de finances 2018: Paul Biya fait les yeux doux au Fmi

cameroun24.net Vendredi le 08 Juin 2018 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Les réajustements opérés revoient à la hausse le niveau d’endettement du pays, ainsi que les subventions, permettant à l’Etat du Cameroun d’avoir un budget 2018 plus réaliste lit-on dans les colonnes du quotidien Mutations.

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14 mai 2018. Le Fonds monétaire international (Fmi) assombrit le ciel de Yaoundé. Au terme de la deuxième revue du programme appuyé par la facilité élargie, conclue en juin 2017, l’institution de Bretton Woods menace de ne plus verser au Cameroun 95 milliards Fcfa attendus cette année. Corinne Deléchat, chef de mission du Fmi, relève que ce scénario catastrophe pourrait se réaliser si le Cameroun n’ajuste pas son budget. « Les montants envisagés dans la catégorie dépenses du budget 2018 ne sont plus réalistes », prévient-elle face à la presse.

Ces inquiétudes ont trouvé un début de réponse appropriée depuis le 04 juin dernier. Le chef de l’Etat, Paul Biya, vient en effet de signer une ordonnance qui modifie et complète certaines dispositions de la loi de finances 2018. Les retouches concernent les articles 14, 17, 18, 36 et 37. Globalement, l’on apprend que les produits et revenus applicables au budget général du Cameroun sont évalués à 4689,5 milliards Fcfa contre 4513,5 milliards Fcfa de budget voté. Soit une hausse de 176 milliards Fcfa. Par ailleurs, le gouvernement « est autorisé à négocier et, éventuellement, à conclure au cours de l’exercice 2018, à des conditions sauvegardant les intérêts de l’Etat (…), des emprunts concessionnels et non concessionnels de montants respectivement de 245 milliards Fcfa et de 436 milliards Fcfa » (Art. 14, nouveau). Dans la loi de finances votée au Parlement, ces montants étaient respectivement de 150 milliards Fcfa et 500 milliards Fcfa.

Subventions
Destinées à contribuer au bon fonctionnement des organismes et établissements publics, les subventions et contributions ont également été revues à la hausse. Elles sont ainsi passées de 148,140 millions à 245,140 millions Fcfa. Un relèvement qui épouse les fluctuations des cours mondiaux du pétrole brut, caractérisés par une remontée des prix. Dans ses observations, le Fmi faisait remarquer au gouvernement que les dépenses courantes devaient justement prendre en compte ce facteur. Lequel concerne explicitement les subventions du prix du carburant. Sur un autre aspect, l’enveloppe allouée au paiement de la dette intérieure progresse de 670 milliards à 713 milliards Fcfa. Une autre recommandation du Fmi à laquelle le gouvernement donne une suite favorable.

L’inflation du budget de l’Etat s’explique aussi par l’octroi d’un budget au ministère de la Décentralisation et du Développement local et au Conseil constitutionnel. Créé à l’issue du réaménagement ministériel du 02 mars dernier, ce département ministériel bénéficie d’une enveloppe de 11,477 milliards Fcfa. Le Conseil constitutionnel quant à lui obtient 2,5 milliards Fcfa.

En plus de faire grimper son plafond d’endettement, l’ordonnance du président de la République fait envisager de meilleures recettes fiscales afin de satisfaire aux nouvelles charges. L’objectif de ces recettes passe ainsi de plus de 2645 milliards à plus de 2712 milliards Fcfa. Courbe ascendante également pour les recettes propres. Le cap à atteindre est désormais de 3324 milliards contre 3175 milliards Fcfa. Et enfin, l’Etat envisage d’aller plus loin dans le paiement de sa dette intérieure. L’enveloppe allouée pour l’acquittement de ces créances progresse en effet de 670 milliards à 713 milliards Fcfa.

 

Lucien Bodo

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