Cameroun - Revue de presse. Le congrès du principal parti de l’opposition passionne les journaux camerounais

cameroun24.net Vendredi le 23 Février 2018 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le congrès électif du Front social démocratique (SDF), le principal parti de l’opposition parlementaire du Cameroun, ouvert la veille dans la ville sous couvre-feu de Bamenda (Nord-Ouest) retient l’attention des journaux camerounais parus vendredi.

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«SDF : congrès dans une ville morte» est la principale manchette du quotidien à capitaux privés Le Jour, dont l’envoyé spécial décrit l’état de siège, dans un contexte de couvre-feu décrété par les autorités à la suite de nombreux cas de violences et d’assassinats contre des civils et des éléments des forces de défense et de sécurité.

Afin de se parer contre des risques d’attentats sécessionnistes, le SDF, acquiesce The Post, a dû déplacer ses assises initialement programmées dans une concession confessionnelle pour le Palais des congrès de la cité entièrement verrouillé par les forces de maintien de l’ordre lourdement armées.

Ce sont des assises sous haute sécurité qui se tiennent dans cette ville en proie à la terreur sécessionniste, renchérit The Guardian Post qui rapporte des cas de fouille au corps des participants aux assises et une tension palpable alentour, les activistes de la partition du Cameroun ayant juré, par voie de tracts, de s’en prendre physiquement à tous qui oseraient violer leur mort d’ordre de «ville morte».

En dehors de la renonciation du leader du parti, Ni John Fru Ndi, à faire acte de candidature pour la prochaine élection présidentielle, la publication a également noté la présence, dans la salle, non seulement du gouverneur de la région du Nord-Ouest, Adolphe Lele Lafrique, de l’ambassadeur des États-Unis au Cameroun, Peter Henry Barlerin et, surtout, d’un ancien proche collaborateur et confident du chef de l’État, Titus Edzoa.

En effet, jadis présenté comme le médecin personnel de Paul Biya, la «super star» des assises du SDF, prolonge Mutations, fut également tout-puissant secrétaire général de la présidence de la République puis éphémère ministre de la Santé publique avant de démissionner avec fracas pour se déclarer candidat à la magistrature suprême et de purger 17 années de prison, suite à des accusations de détournement de deniers publics.

Le Messager, qui lui non plus ne manque pas de souligner cette présence insolite, s’attèle par ailleurs à décrypter le discours bilan de celui que ses militants appellent affectueusement «The Chairman» : une formation politique née dans la répression et le sang, le 26 mai 1990 à Bamenda, au moment où personne n’osait défier le monopartisme régnant et qui, en dépit des écueils d’un régime autocratique a permis d’obtenir des avancées en matière de libertés.

Il s’agit donc d’une sorte de testament politique, constate La Nouvelle Expression au moment où celui que Le Quotidien de l’Économie qualifie de «non partant», John Fru Ndi justement, a décidé de passer le flambeau : «Je ne présenterai pas ma candidature à l’investiture du parti pour la présidentielle. J’ai décidé de céder ma place à mes jeunes cadets dans le parti, et je me tiens ici pour dire clairement que je passe le flambeau à la personne que vous allez choisir.»

«Biya n’infligera pas une 4ème défaite à Fru Ndi», résume InfoMatin qui évoque un «petit séisme dans la ville de Bamenda» : le Chairman du SDF s’est présenté à trois scrutins présidentiels, se classant chaque fois à la deuxième position, avec des scores se réduisant comme peau de chagrin au fil des épreuves, un éternel second dont la prouesse aura été de conserver le titre honorifique de leader de l’opposition.

Passé la surprise, il convient de rester lucide, avertit la publication qui pressent comme un retrait tactique d’un homme qui, jaloux de son pouvoir, pourrait être à la manœuvre pour observer la bataille d’appareil qu’immanquablement se livreront ses dauphins pour l’investiture du principal parti d’opposition à l’élection présidentielle.

C’est un contexte d’animosité qui, insiste InfoMatin, est susceptible de favoriser l’émergence de clans et de laisser planer le spectre d’un SDF en rangs dispersés, Fru Ndi intervenant alors en garant de l’unité et, sous un tombereau de supplications, consentira à conduire le parti à la bataille pour la magistrature suprême : une belle revanche pour celui que les jeunes loups ont poussé à la sortie.

 

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