Cameroun - Réligion. La surenchère voulue des prix du Hadj 2019 au Cameroun

cameroun24.net Vendredi le 24 Mai 2019 Culture Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
D’après des sources bien introduites, des individus auraient profité de l’augmentation du cours de change pour faire mousser le prix de la participation au cinquième pilier de l’Islam révèle le journal Intégration.

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Les fidèles musulmans maugréent depuis longtemps au Cameroun. Et pour cause, le prix du Hadj ne cesse de croitre au fil des années. Certains musulmans ne cachent pas leur indignation à la suite de la récente augmentation du prix du voyage. Les plus introduits de cette communauté pensent que le Hadj 2019 a connu une surenchère sans précédent. Effectivement les pèlerins déboursent régulièrement 2.242.000 FCFA chaque année pour effectuer le cinquième pilier de l’Islam. Mais cette année le prix est passé à 2.529.000 FCFA. Soit une augmentation de 287.000 FCFA.

D’après le ministre de l’Administration territoriale Paul Atanga Nji, cette inflation est la résultante de l’augmentation du prix du transport interurbain et du cours de change. «Le transport interurbain en Arabie Saoudite a connu une hausse de 1000 Ryals ; les frais de visa sont passés à 623 Riyals, soit 109 000 FCFA ; le cours du dollar est passé de 590 FCFA en 2018 à 630 FCFA en 2019. Bien que nous n’avons rien augmenté (côté camerounais Ndlr) il y a plus de 1000 Riyal d’augmentation, soit au total 315 000 FCFA», indique en substance le ministre camerounais en charge du Hadj. Ces justifications du ministre suscitent des réactions au sein de la communauté musulmane.

«Le prix du transport n’a pas augmenté». Cette révélation est celle d’un dignitaire musulman. Pour lui, cet argument est un subterfuge pour justifier la distraction des fonds publics dans cette affaire. Quant à l’augmentation du prix du Visa, il n’en est rien. «Le Visa arabo-saoudien est gratuit pour le Hadj. Il y a une affiche à l’entrée du consul d’Arabie saoudite qui le dit», révèle un convoyeur. En revanche, il y a un ensemble d’avantages qu’il faudrait payer. Et, précise un autre encadreur, ce sont ces avantages qui ont certainement augmenté.

Pour ce qui est du cours de change, il a bel et bien augmenté. D’après Aboukar, convoyeur, l’augmentation du cours de change a eu un impact sur le prix du Hadj pour une raison : le manque de suivi de la procédure financière. Pour le membre de la commission du Hadj, «normalement, c’est Afriland First Bank que le gouvernement a choisi comme partenaire exclusif sur le plan financier. C’est donc cette banque qui aurait dû acheter le dollar avant l’augmentation du cours de change». Chose qui n’a pas été faite, déplore-t-il.

Polémique
Des fidèles musulmans rencontrés disent que l’augmentation du cours de change est un prétexte pour augmenter le prix du Hadj. Dans le but de distraire des fonds publics. «C’est l’entourage du ministre Paul Atanga Nji qui est derrière cette mascarade», affirme une source ayant requis l’anonymat. Une autre source relativise : «le ministre a donné le prix et il a clairement énoncé les raisons, on s’en tient à cela. C’est chaque pays qui organise son voyage pour le Hadj. Le prix dépend du niveau de confort et de la proximité par rapport au lieu de pèlerinage».

Il faut rappeler qu’à la suite de l’augmentation du prix du pèlerinage, des dignitaires musulmans ont exprimé leur désarroi. Ils ont fait appel à l’arbitrage du chef l’État camerounais. Pour répondre favorablement à cette demande, le président de la République a offert un milliard de franc CFA pour couvrir les frais supplémentaires. À l’issue de ce coup de cœur présidentiel, le ministre de l’Administration territoriale annonçait que le prix du Hadj reste inchangé.

Joseph Julien Ondoua. O, stagiaire

 

Soupçons de détournement du milliard de Paul Biya

Des fidèles musulmans disent que le prix du Hadj n’a pas augmenté. Ils estiment que l’appui du président de la République servira à enrichir certaines personnes mal intentionnées.

 

L’augmentation du Hadj cette année est l’arbre qui cache la forêt d’un détournement des fonds publics. Au-delà d’un simple coup de communication, il s’agit d’un moyen pour certaines personnes de se remplir les poches. C’est ce qu’ont révélé plusieurs personnes proches du dossier Hadj au Cameroun. Selon nos sources, le processus aurait consisté à annoncer une vraie- fausse augmentation du prix du Hadj.

Présumant des réactions d’une telle annonce au sein de la communauté musulmane, les auteurs de la vraie – fausse augmentation du prix du Hadj ont prévu la mansuétude du chef de l’État Paul Biya. Et, on peut dire que tout a marché comme sur des roulettes. Puisque, le président de la République a subventionné le Hadj 2019 à hauteur d’un milliard de franc. Une situation mal vécue par certains fidèles et anciens pèlerins. «Cet argent est destiné aux poches des organisateurs de cette mascarade», déplore un fidèle musulman. Dans la même veine, l’on apprend que le Hadj cache d’innombrables malversations financières.

L’entourage du ministre Atanga Nji est indexé: «le ministre n’est pas musulman; il travaille sur la base des rapports de ses collaborateurs en charge du Hadj. Il prend des mesures à son niveau ; il ne gagnerait rien à augmenter le prix du hadj», précise un membre de la commission du Hadj, sous anonymat. Face à cette forte odeur de malversations financières, des fidèles musulmans interpellent le chef de l’État. Pèlerins, encadreurs et dignitaires religieux souhaitent qu’une commission indépendante soit créée pour faire la lumière sur la gestion du Hadj 2019 et notamment sur la gestion du fameux milliard.

Joseph Julien Ondoua. O, stagiaire
 

 

Subvention du Hadj: Le Cameroun prié d’écouter l’appel du muezzin

Les fidèles musulmans se plaignent que le prix du Hadj reste élevé au Cameroun par rapport aux autres pays comme le Tchad.

 

Les coûts de la participation au Hadj ne sont pas identiques d’un pays à l’autre dans la sous-région Afrique centrale. Au Tchad, le prix du voyage religieux est nettement moins élevé en comparaison avec le Cameroun. Dans ce pays voisin du Cameroun, le prix du Hadj est de 1.550.000 francs CFA, contre 2.242.000 F au Cameroun. Soit une différence de 692.000 FCFA.

En cette année 2019, l’augmentation du prix du Hadj varie selon qu’on est au Cameroun ou au Tchad. Au pays de Idriss Déby Itno, l’augmentation est estimée à 100.000 FCFA alors qu’au Cameroun, on parle de 287.000 FCFA, soit une différence de 187.000 francs CFA. Pourtant, le Tchad et le Cameroun partagent la même région géographique, puisque la majorité des pèlerins se trouvent dans le grand nord du pays. Par conséquent, estiment certains fidèles camerounais, les prix devraient être les mêmes, si la subvention était effective au Cameroun.

D’après des convoyeurs, cette différence de prix entre le Tchad et le Cameroun a tout son sens. Au Tchad, les pèlerins bénéficient de la subvention du gouvernement. C’est d’ailleurs ce que confirme Abdouraman, fidèle musulman de nationalité tchadienne vivant au Cameroun. Il en est ainsi dans plusieurs pays africains.

Au pays de Paul Biya, le pèlerinage ne bénéficie que de l’encadrement institutionnel du gouvernement. C’est-à-dire que l’État recense et fixe les prix du voyage, organise les vols et s’assure que le voyage se déroule dans de bonnes conditions. Sur le plan financier, l’implication du gouvernement camerounais est moindre. Certes, le gouvernement camerounais choisit le partenaire financier chargé d’acheter le dollar (monnaie est utilisée dans le cadre du pèlerinage) pour l’obtention des dirhams (monnaie de l’Arabie Saoudite). Mais cela ne vaut pas une subvention.

Celle-ci est un ensemble de procédures que les gouvernements mettent en place pour faciliter le voyage aux pèlerins. D’après Aboubakar, convoyeur et membre de la commission du Hadj au Cameroun, la subvention du Hadj ne consiste pas à offrir de l’argent. Pour lui, il s’agit plutôt d’assurer le préfinancement du fonds du Hadj. Pour le cas du Cameroun, le gouvernement ne peut pas subventionner le Hadj. Il doit prendre des dispositions pour assurer le préfinancement du fonds du Hadj. On peut donc comprendre pourquoi les dignitaires musulmans font des réclamations. À défaut d’un meilleur encadrement, les fidèles musulmans sollicitent la subvention du gouvernement pour le Hadj, comme c’est le cas dans d’autres pays tel que le Tchad voisin.

Joseph Julien Ondoua. O, stagiaire

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