Grand dialogue national. Les recommandations du GDN diversement interprétées à Bamenda

cameroun24.net Lundi le 14 Octobre 2019 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Sur fond double d’entière satisfaction et d’arrière-goût d’inachevé, les populations de la capitale régionale du Nord-Ouest ont leurs compréhensions des grandes décisions des travaux de Yaoundé.

ADS

«Grand dialogue national? Cela ressemble à la discussion de la dernière chance». Rencontré ce 5 octobre 2019 à Up Station, Sylvanus Ayang Fru insiste, à plusieurs reprises, sur le sens qu’il donne à l’expression «dernière chance». «Pour moi, c’est tout pour tout», dit-il. Comme lui, beaucoup bâtissent des raisonnements proches. Cela est perceptible lorsqu’ils s’étalent par exemple sur le «statut spécial» accordé aux régions anglophones du pays. «Une autre grande distraction», tranche Ambe Cletus. Pour le reprendre, Dingana Babila croit comprendre que «désormais le Nord-Ouest et le Sud- Ouest pourront enfin jouir d’une personnalité morale, de moyens et de compétences propres, donc d’une certaine autonomie locale». Vu sous ce prisme, Chongsi Joseph Ayeah résume le statut spécial en partage équitable du gâteau national: «je suis persuadé que si ce statut spécial est bien appliqué, le Nord-Ouest et le Sud-Ouest y trouveront leur compte».

Si cela leur paraît encore enchevêtré, c’est davantage à cause du temps que le gouvernement compte prendre et sur sa méthode d’implémentation. Là, Robert Nsom Ngam est direct: «Ayant évité de discuter le fédéralisme au Grand dialogue national, j’espère qu’une attention a été accordée à la dévolution rapide des pouvoirs et ressources aux régions et collectivités territoriales décentralisées». Et Nelson Tebo de s’interroger: «pourquoi ne peut pas choisir une fois le fédéralisme et arrêter la comédie?». Toutefois il a peur que ces recommandations ne servent que d’effet d’annonce: «ce pays a des manières pour contourner des choses», regrette-t-il. «Les recommandations ont reflété les attentes des modérateurs. Il revient au président de la République de prendre en main ses responsabilités pour que la paix retourne au Nord-ouest et au Sud-Ouest», abrège Chongsi Joseph Ayeah, activiste de la société civile. Pour lui, le Premier ministre Joseph Dion Ngute a conforté la méfiance légitime suscitée par sa nomination comme maître d’oeuvre du GDN, à travers le choix des personnalités et des organisations consultées. «Il a réduit ce qui devait être une consultation nationale en une simple concertation entre lui et ses camarades du Rdpc. La méthodologie qu’il a retenue pour ces consultations a elle aussi contribué à faire douter sérieusement de la capacité du GDN à être à la hauteur des attentes légitimes des populations camerounaises», peste Chongsi
Joseph Ayeah. À l’en croire, l’espoir vient du fait que le GDN intervienne après une très longue période de déni de l’existence d’un problème anglophone, le choix irresponsable de la réponse militaire à une crise politique et la criminalisation de tout appel au dialogue.

Jude Verinyi marque son inquiétude quant à l’après- GDN. «Les Ambazoniens n’ont pas de coeur. J’ai peur qu’ils n’intensifient les attaques pour frustrer l’implémentation des résolutions du Grand dialogue national. Ma préoccupation c’est porté sur les moyens de stopper ceux qui sponsorisent, depuis l’étranger, cette guerre ici», craint-il. Néanmoins, conclut-il, la responsabilité incombe au président de la République de veiller le plus tôt possible à l’implémentation des recommandations du Grand dialogue national, et ramener la paix dans les régions anglophones. Paul Biya est un président de la République qui fait ce qu’il dit, et dit ce qu’il fait. Il a promis de convoquer un dialogue national, ceci pour solutionner les problèmes des régions anglophones et ceux qui préoccupent tous les Camerounais.

Zéphyrin Fotso Kamga

ADS

 

ADS

ADS

Les plus récents

Rechercher un article

ADS

ADS