Cameroun - Politique. Cameroun : Les 12 coups d’Atanga Nji

cameroun24.net Vendredi le 13 Décembre 2019 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Voici les 12 coups du ministre de l'Administration territoriale Paul Atanga Nji résumé par le quotidien Le Jour.

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Coup de théâtre
Homme au passé brumeux et à la réputation belliqueuse, Paul Atanga Nji, 59 ans, occupe depuis des lustres le tout aussi mystérieux poste de Conseil National de Sécurité. Personne ne sait vraiment ce qu’il y mijote ni qu’elles sont ses réelles compétences. Et quand son mentor Paul Biya décide de le porter au très sensible poste de Ministre de l’Administration Territoriale le 02 mars 2018, plusieurs y voient une surprenante radicalisation et un durcissement du pouvoir de Yaoundé. Atanga Nji n’était pas attendu à pareille fête. Mais comme il y a été convié il s’est fait un devoir de venir avec de petits cadeaux pour les autres convives.

Coup de gueule
« Qui emprunte le chemin de je m’en fous va se retrouver au village de si je savais ». La phrase a fait le tour des chaumières avant de devenir virale sur les réseaux sociaux. Dans un propos digne d’un musicien en mal d’inspiration, le Minat tance l’opposant Maurice Kamto qu’il menace de jeter en prison s’il s’obstine dans ses marches blanches. Des voix se sont élevées pour décrier cet abaissement de la fonction ministérielle doublée d’une dérive dictatoriale quasiment inédite. Ils n’avaient encore rien vu. Le golden boy ne faisait que boucler son tour de chauffe.

Coup de force
On ne lui attribuera pas à lui tout seul cette arrestation spectaculaire des leaders du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun ( Mrc) et de ses alliés qui a provoqué un tollé mondial au point de susciter l’hilarité de la communauté internationale vis-à-vis du Cameroun. Mais il est constant que le Minat a été à la manœuvre pour l’exécution de la sale besogne. Il l’avait promis, il l’a fait. Parlez encore…

Coup de bluff
Jusqu’où peut-il aller ? Les questions n’ont cessé de fuser depuis que l’actuel ministre de l’Administration Territoriale a enclenché son rouleau compresseur. Des décisions arbitraires aux menaces formelles, tout y passe. Ainsi, des informations tirées à bonne source font état de ce que le Minat avait quasiment acté la dissolution du Mrc dont il s’apprêtait à signer la mise à mort formelle. Tout comme il a expressément pris conseil pour dissoudre les médias
« d’opposition » que sont Le Jour et Radio Equinoxe. Plusieurs fois il a menacé sans passer à l’acte. La déflagration aurait sans doute été trop forte. Ah bon vous pensez ? Attendez de voir…

Coup franc
Le Premier Ministre avait annoncé un grand dialogue national où on parlerait de tout y compris de la forme de l’Etat. Paul Atanga Nji l’a sèchement repris sur une chaine de télévision internationale arguant que la forme de l’Etat était non négociable. Certains ont voulu le tourner en dérision en soutenant qu’il se voyait plus beau que le Roi. Silencieux, Atanga Nji souriait. Il savait de qui il tenait cette parole. Reconnaissons au moins qu’il a joué franc jeu sur ce coup-là.

Coup de cœur
La scène avait de quoi surprendre. Elle venait d’un autre monde, celui du Ciel, toujours aussi insondable. Le ministre de l’Administration Territoriale, « himself », remettait des bibles et des chapelets aux « Ambazoniens repentis ». L’idée, bien noble, était de conjurer le démon qui sommeille en ces combattants égarés, afin qu’ils se réinsèrent définitivement dans la République bienfaisante. Le folklore est consensuel, il est même à la mode. Les piétés religieuses « passent le marché », le nom de Dieu est dans toutes les bouches, à toutes les sauces. Pourquoi pas dans la marmite d’un catholique pratiquant comme Atanga Nji ?

Coup de pouce
Paul Atanga Nji aime la presse. Il aime encore plus celle qui lui est favorable et porte les couleurs de son parti, le Rdpc. Il finance sans coup férir plusieurs journaux et aurait même créé tout un pôle de communication pour arroser ceux qui jouent le jeu. La générosité faite homme.

Coup dur
C’est son grand échec. Malgré un volontarisme de tous les instants, le Minat (originaire de Bamenda) que certains présentaient comme le sapeur-pompier du Noso s’est clairement cassé les dents. En dehors des menaces réitérés et des vœux pieux, le fils de de Marceline et de Joseph Atanga n’a jamais sur inverser la tendance sur un terrain fortement miné. Ce qui remet fortement en cause son aura et la capacité de mobilisation dont il s’est toujours vanté.

Coup lisse
A quelques jours des élections présidentielles de 2018, un sondage est publié par plusieurs Tabloïds locaux. L’étude est signée d’une ténébreuse organisation dénommée Ennovative Solutions prétendument basée à Houston aux Etats-Unis. Elle révèle des résultats prémonitoires : Paul Biya : 79%, 80%, ou 81% des suffrages selon les tabloïds. Joshua Osih : 7%. Maurice Kamto : 5%. Cabral Libih : 2,5 %. La presse est mise à contribution et des billets de banque circulent. Tapis dans l’ombre un homme est à l’initiative. Sans tambours, avec trompettes.

Coup d’éclat
Un temps considéré comme « jeune opérateur économique », Atanga Nji a soutenu Paul Biya pendant les années de braise (1990-1992), et la légende nous dit qu’il aurait offert 100 taxis à l’Etat pour lutter contre les villes mortes à Douala. C’est encore lui qui, en février 2016, lance à la surprise de tous, l’idée de la présidentielle anticipée alors que les fameux appels à la candidature du chef de l’Etat battent leur plein. Cet avant-gardiste n’a jamais raté une occasion de nous en boucher un coin sur son indomptable champion.

Coup de sang
Le zèle à revendre. Il fallait être sacrément avisé pour décider de la destitution du chef de 3ème degré du quartier Messa Nkoba’a des Mvog Tsoung Mballa, Sa Majesté Biloa Effa. Coupable d’être militant du Mrc, ce dernier paie son entêtement à naviguer en vent contraire. Mais dans sa lubie rédemptrice Atanga Nji en est arrivé à oublier que le pouvoir traditionnel est avant tout et exclusivement une affaire de sang. Un chef hérite, il n’est pas nommé. Il ne saurait être destitué.

Coup de trop
Avec la destitution de Biloa Effa, Atanga Nji a fait le coup de trop. Jamais la réprobation de son action n’a été aussi grande y compris au sein même de sa famille politique. « Oserait-il la même chose avec le Roi des Bamon », s’interrogent certains. « Pourquoi laisse-t-il faire le Lamido de Rey Bouba qui a créé un Etat dans un Etat », ajoutent d’autres. Ce dernier coup signerat-il la fin de la course du « fou de Biya » ? Rien n’est moins sûr. L’enchanteur peut encore surprendre.

 

Hiondi Nkam IV

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