Crise Anglophone. Ces suspectes offres de médiation sur la crise anglophone au Cameroun

cameroun24.net Jeudi le 14 Mars 2019 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Il y avait d’abord l’offre du Vatican d’aider à la résolution de la crise anglophone au Cameroun, puis celle du président Suisse, des Nations Unies et maintenant celle des États-Unis.

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A travers Tibor Nagy, le Secrétaire d’Etat adjoint aux affaires africaines, les États-Unis proposent un forum international pour le règlement de la crise anglophone.

Personne ne va peut penser sérieusement que les États-Unis qui sont en train de diviser et déstabiliser le Venezuela en ce moment-même par convoitise pour ses biens soient devenus des faiseurs de paix au Cameroun qui dispose lui aussi de biens non moins importants. Tout comme on ne peut croire que la France qui entretient des réseaux terroristes islamiques au Sahel pour assurer sa survie soit subitement devenue soucieuse du bien-être des Africains dans le cas de la crise anglophone au Cameroun, pays qui ne doit pas lui échapper. Eux qui aiment et vivent de la guerre, comment peuvent-ils apporter la paix ?

Que dire du Vatican ou de la présidence Suisse qui ne sont pas officiellement connus pour être des prédateurs ? Commençons d’abord par dire qu’ils font partie du système de la prédation internationale à travers notamment leurs réseaux bancaires et de communication.  Ils jouent simplement un rôle discret et d’arrière-garde. Par exemple, c’est le représentant du Vatican en Libye qui pendant la crise qui conduisit au renversement du Colonel Kadhafi diffusa de fausses nouvelles sur sa fuite dans le but de créer la panique dans le camp de la résistance à l’agression. Le “Saint” siège se félicita d’ailleurs par la suite de la chute de ce “dictateur”.

Le Vatican contribua aussi à la capture du président Noriega au Panama. Alors qu’il était traqué par les troupes américaines, le général Noriega se réfugia dans la représentation diplomatique du Vatican au Panama. Après avoir promis de ne pas le livrer, le Nonce apostolique du Panama demanda au général de quitter les lieux dix jours après, sous l’effet officiel des “pressions’ américaines, mais en réalité, de convergence d’intérêts. Il fut arrêté, jugé et mis en prison.

Le Vatican est loin d’être cette institution bénigne au service de Dieu travaillant pour le bien de l’humanité. Sous des apparences religieuses et bienfaisantes, Il travaille avec les maîtres de la finance mondiale dans laquelle il investit grandement.  Le Vatican opère au cœur même de la prédation mondiale selon certains auteurs. Il n ya qu’à aller regarder sur You Tube la vidéo de la rencontre du Pape avec les Rothschild. Évidemment, nous parlons ici de l’institution et non pas des catholiques en général dont certains sont sincères dans leur foi.

Quant à la Suisse, bien qu’elle n’ait pas de troupes sur le sol Africain, elle n’en fait pas moins partie de la prédation. Pour commencer c’est en Suisse que Félix Moumie a été assassiné avec la complicité de leurs services de renseignement. Elle n’est absolument pas neutre et fait partie du monde Occidental dont elle défend les intérêts même si elle n’est pas aussi agressive que ce que l’on appelle la (mal) saine trinité. Elle a choisi d’œuvrer dans l’argent. C’est un peu comme si dans la mafia, pendant que les uns assassinent, organisent la prostitution, le racket et le trafic de drogue, d’autres employés de la famille criminelle comptent les rentrées dans le sous-sol du casino. La Suisse est donc celle-là qui s’occupe de l’argent volé.

Si ce sont les responsables suisses, ceux du Vatican (et non des responsables français ou britanniques) qui ont d’abord été envoyés sur la scène camerounaise, c’est parce que les leaders Occidentaux qui tirent profit de la crise anglophone croient que leur apparence bénigne pourrait inspirer confiance et tromper le peuple Camerounais. Après tout, quand un “homme” de Dieu s’immisce dans une affaire c’est pour y apporter la sagesse de Dieu et la paix.

Pendant qu’ils prônent la paix, leurs médias présentent à leurs opinions publiques une situation exagérément dramatique et faussement alarmante du Cameroun pour préparer celle-ci à l’ingérence de leur pays dans notre pays. C’est dans cette perspective qu’il faut interpréter les propos de Yves le Drian, le ministre français des Affaires Étrangères, ceux de Michèle Bachelet, représentante des droits de l’Homme aux Nations-Unies, celle de Tiber Nagy, le Monsieur Afrique américain et ceux des parlementaires américains, français et canadiens qui décrivent la situation au Cameroun comme au bord de la guerre civile. Ce scénario ressemble beaucoup à la fausse campagne humanitaire qui a précédé la scission du Sud-Soudan et à laquelle ont participé des acteurs comme George Clooney qui vous pouvez l’imaginer ne s’y est jamais réellement intéressé. On a simplement utilisé sa célébrité pour atteindre un objectif stratégique.

La réalité est que, tout ce beau monde se fout du sort des populations anglophones, du professeur Kamto, des dirigeants du MRC et de leurs militants comme il se fout des femmes et enfants qui meurent tous les jours au Yémen, en Iraq ou en Syrie. Ce serait naïf de croire que parce qu’ils parlent la même langue et qu’ils y ont des ONG faisant dans l’humanitaire dans les zones anglophones, les États-Unis ou l’Angleterre se soucient de la communauté parlant Anglais au Cameroun.

Pas plus que la France d’ailleurs. Cette dernière fait simplement un double-jeu. Elle essaye d’utiliser cette situation (qui met le Cameroun sur la défensive) à son avantage dans ses relations avec le gouvernement Camerounais mais évite en même temps de l’effaroucher car elle sait qu’il s’y bouillonne un fort sentiment anti-français. Ce n’est que son intérêt qui la motive. Si le gouvernement camerounais accordait à la France et à ses alliés tout ce qu’ils veulent au Cameroun, leurs discours changeraient immédiatement en faveur du gouvernement camerounais.

Les dirigeants de ces pays veulent simplement utiliser la difficile situation des membres de l’opposition camerounaise et celle des activistes anglophones pour atteindre leurs objectifs géostratégiques. Le but de toutes ces sollicitudes est d’entrer dans le jeu, s’imposer comme partenaire important et en prendre le contrôle en tant que médiateur pour orienter les événements selon leurs intérêts. Une fois qu’ils auront été admis dans le règlement de la crise anglophone, ils vont manipuler les événements pour la lier à la succession du président qu’ils aimeraient contrôler. Et c’est cela leur objectif ultime.

Dans leurs offres de médiation, ils jouent sur deux tableaux : Si la porte leur est ouverte, ils en profiteront pour imposer la partition du pays ou à défaut, si le Cameroun rejette leur offre, ils auront quand même gagné quelque chose en présentant son gouvernement aux yeux de l’opinion publique mondiale comme intransigeant et peu disposé à la paix. C’est cet argument qu’ils utiliseront pour justifier une intervention de la communauté internationale.

Nous ne remettons évidemment pas en question la nécessité de régler de façon définitive, humaine et juste cette crise et mettre fin aux souffrances des populations des régions affectées mais admettre ces “faiseurs de paix” dans ce processus est l’équivalent d’admettre un renard dans le poulailler pour aider à résoudre un problème entre poulets. Le gouvernement Camerounais a donc raison de les rejeter en gardant à l’esprit qu’une offensive majeure est en préparation contre le Cameroun.

Gabriel Makang pour le Sphinx Hebdo

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