Cameroun - Nécrologie. Cameroun : le célèbre producteur de musique Jean-Pierre Saah est mort

cameroun24.net Mardi le 02 Avril 2019 Culture Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Jean-Pierre Saah, fondateur du célèbre label JPS Production, a été tué au cours d’une agression à son domicile. Un premier suspect aurait déjà été identifié après l'ouverture de l'enquête. L'homme d'affaires, qui avait notamment produit Manu Dibango ou le groupe Magic System, était à la tête d'une fortune aux origines douteuses relate le panafricain Jeune Afrique.

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Jean-Pierre Saah, producteur de musique réputé à travers le continent africain, a été retrouvé mort dans la nuit du 31 mars au 1 avril à la suite d’une agression perpétrée par des individus non identifiés, dans sa résidence située au quartier Bonabéri, dans le 4e arrondissement de la ville de Douala. Sa belle-mère et son fils, présents au moment des faits, sont eux sains et saufs.

Le natif de Bangangté (région de l’Ouest), âgé d’une soixantaine d’années, aurait été ligoté par ses assaillants, qui attendaient son retour à son domicile aux alentours de 22 heures, selon des sources chargées de l’enquête et des proches du défunt interrogés sur les lieux par Jeune Afrique.


Un premier suspect identifié

Les téléphones portables, des biens de valeur et une importante somme d’argent ont notamment été dérodés. Selon les premiers éléments de l’enquête, le producteur aurait été étouffé.

L’enquête, qui a immédiatement été ouverte pour retrouver les auteurs, a été confiée au commissariat central N3. Un suspect a déjà été identifié : il s’agit du vigile du domicile du producteur, qui est porté disparu depuis l’agression.


Producteur de Manu Dibango ou Magic System

Le décès de Jean-Pierre Saah a suscité une vague d’émotion dans l’opinion publique, et en particulier au sein du milieu artistique. « C’est une terrible perte pour la famille des artistes, car c’est vers lui que nous allions lorsque nous rencontrions des difficultés. Vers qui irons-nous maintenant ? C’est écœurant », a déploré l’artiste Nicole Mara, contactée par Jeune Afrique. « Chaque artiste passé sous son label a connu un suivi incomparable et un traitement inoubliable », a également réagi sur Facebook la chanteuse camerounaise Lady Ponce.

L’homme était l’une des grandes figures de la production musicale sur le continent. De Manu Dibango au groupe ivoirien Magic System, en passant par l’artiste congolais Werrason, les Sud-Africains du Makoma, les Camerounais Grace Decca, Lady Ponce ou encore Petit Pays, le fondateur du label JPS Production était devenu un incontournable des milieux de la musique à la fin des années 1990 et 2000.


Une fortune aux origines obscures

Si ces investissements artistiques sont considérables et caractéristiques de la fortune de cet homme d’affaires, ses activités auraient parfois été plus obscures. Il a de ce fait longtemps été considéré comme l’un des « feyman » camerounais – ces hommes d’affaires passés maîtres dans l’arnaque -, du fait de l’opacité qui entourait l’origine de sa fortune. Des doutes renforcés par d’anciens collaborateurs, qui estiment que la musique n’était qu’un paravent, masquant des business secrets. « JPS ne vivait pas que de la musique. Il y a investi beaucoup d’argent, mais je suis sûr, ayant travaillé avec lui, qu’il n’en a pas récupéré autant », a confié à Jeune Afrique un de ces anciens partenaires, qui a requis l’anonymat.

Plus discret depuis la crise du disque ayant entraîné la chute de son empire, Jean-Pierre Saah n’était pourtant pas à l’abri de rumeurs, parfois des plus étranges. La dernière, datant de 2015, l’annonçait emprisonné dans un pays arabe, les yeux crevés et les doigts mutilés, à la suite d’une opération d’arnaque qui aurait mal tourné. L’homme d’affaires avait réussi à démentir ces fausses informations, en faisant plusieurs apparitions publiques quelques semaines plus tard.

Franck Foute - à Yaoundé

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