Cameroun - Politique. CAMEROUN : L’ÉLECTROCHOC QUI FERA BOUGER LES LIGNES !

cameroun24.net Mardi le 02 Juillet 2019 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le Cameroun, comme cela arrive souvent à un ordinateur pourtant bien huilé, est « planté » ou plutôt s’est « planté » par lui-même. Mais comment procède-t-on quand une telle situation survient ?

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Il  y a des exemples dans la vie de tous les jours, qui permettent de comprendre(I) ce que d’autres à la faveur des recherches parfois très coûteuses, ont pu théoriser et qui aident à entrevoir les solutions (II)aussi difficiles qu’elles paraissent.

I-    La compréhension de ce qui arrive au Cameroun

Très peu de personnes, ici, gardent encore leur sang-froid en faisant abstraction de quelques strapontins, pour analyser sans fioritures ce qui nous arrive. Et pourtant, chez les peuples de la forêt, il y a un adage qui dit à peu près ceci : « Ne regarde jamais là où tu es tombé, mais attardes-toi sur ce qui t’as fait trébucher ». Qui peut nier que le Cameroun, en raison d’un manque de vision de ses dirigeants et de l’audace de ses citoyens, est véritablement « planté » ? Même les pays, « nains » d’hier, osent narguer le pays des « Lions indomptables », puisqu’ils sentent qu’en face, il n’y aurait que des mots et rien en dessous ou par-dessus tout que des mots. Avec ses immenses richesses du sol et du sous-sol, sa population dynamique et percutante dans tous les domaines, il peine à décoller. Et à titre personnel, un Burkinabé, rencontré à l’occasion d’une conférence à Yaoundé, nous a, il n’y a pas longtemps, demandé comment est-ce qu’en pleine saison de pluie du reste interminable, les robinets à l’hôtel restaient désespérément secs ? La réponse à une telle question, évidemment coulait de source…Mais, cette peinture est-elle la cause de l’impérialisme blanc ou le fait d’une absence et/ou d’une mauvaise vision de ceux-là même qu’Ahmadou Kourouma désignait comme « ces noirs » qui ont juste remplacé « les blancs » et veulent faire comme les blancs à la place des blancs ? Les deux sans doute.

A)    L’impérialisme d’abord

Avec l’abondance de ses richesses, comme les pays qui lui sont proches, les appétits en effet ne manquent pas de la part des puissances industrielles qui n’ont de cesse d’orienter des politiques dans leur unique intérêt. C’est ainsi qu’ils font tout pour maintenir au pouvoir des hommes lièges pour autant qu’ils acceptent de « jouer le jeu ». Le franc des Colonies Françaises d’Afrique encore usités ici, 59 ans après son « indépendance », et dont la France en assure la garantie, est la face visible de l’iceberg. Par ailleurs, quelques fois, en raison du non-respect du « périmètre » de chacun, prolongement de la conférence de Berlin oblige, ces derniers en viennent à se « battre » pour le respect de l’espace vital de chacun. Ce qui, hélas ! causedes manques à gagner de toutes sortes et des dommages collatéraux dus à une absence de vision.

B)    L’absence de vision et de patriotisme des dirigeants ensuite

Faire reposer tous nos échecs sur l’impérialisme est inexacte et à la limite paranoïaque. Car, aucun pays, fut-il le plus cynique au monde, n’a jamais demandé à nos dirigeants de priver ses propres citoyens du minimum vital. La preuve, lorsque les « aides » et les prêts nous sont octroyés par ces mêmes pays, un peu pour payer le tribut de la justice des prix qu’ils nous auraient par ailleurs imposés, nous sommes les premiers à le leur renvoyer sous la forme des détournements massifs et incompréhensibles ! Quel pays occidental, en effet pourrait conseiller à ses partenaires de traiter de manière aussi dégradante (comme le relatent les gazettes tous les jours) ses propres enfants au seul motif de les faire taire ? Enfin, comment et pourquoi, au  nom de la sagesse africaine, ces derniers ne s’appuieraient-ils pas sur leur peuple pour faire face à cet impérialisme comme a su le faire la Chine en son temps ?

Face à ce spectacle tout simplement incroyable, indescriptible et absolument surréaliste, les camerounais de tous bords, ont adopté une expression bien camerounaise « on va faire comment ? » ; une autre façon de laisser pourrir la situation et attendre selon leur propre mot que la nature fasse le reste. Or, la manne ne tombera plus du ciel ! Pour beaucoup d’autres, les jeunes en particulier, ils se sont laissés entrainer par l’aventure de « mbeng » : partir, partir à tout prix, à tous les prix. C’est cela le résumé du film « Paris à tout prix », de Joséphine Ndagnou, la camerounaise qui a bouleversé les cinéphiles il y a quelques années. Et, une fois là-bas, après avoir perdu leur nationalité d’origine, non sans être vraiment reconnu par ceux qui les hébergent, ils n’ont de choix que de garder une dent dure, très trèsdure contre ceux qu’ils considèrent comme la cause leurs malheurs. D’où le pourquoi de leurs actions, parfois incompréhensibles…Là est la cause de la trébuche qui a heureusement une solution…

II-    La solution des problèmes du Cameroun

Fort des problèmes aussi graves, au sens latin s’entend, la solution viendrait, ne nous voilons pas la face, d’un électrochoc. Mais qu’est-ce à dire et pourquoi ?

A)    L’électrochoc en question

Lorsqu’une situation est sérieuse, on emploie les moyens sérieux « à circonstances exceptionnelles, mesures exceptionnelles » dit-on en droit. Et en médecine, on dit que « lorsque ça pu, le chirurgien fend ». Qui ne se souvient pas de l’adage selon lequel « qui tue par l’épée périra par l’épée » ? C’est dire si les remèdes à administrer aujourd’hui « au patient Cameroun » doivent être des plus dures pour lui permettre de se relever et de se relever vite, parce qu’il s’agit tout de même d’un « patient » qui a la responsabilité d’une masse importante de citoyens, 25 millions environ, qui attendent des solutions, pas de subir ses pérégrinations. Que l’on ne se fasse pas d’illusion, cette solution devra faire vaciller le pouvoir en place ainsi que ses suppôts et il ne faudra pas s’attendre à ce qu’il soit caressé dans le sens du poil ou qu’il soit de ceux qui décideront de la thérapie à administrer. Car, le patient en état d’urgence ne choisit plus celui qui l’opère…Au surplus, lorsque l’ordinateur plante, on doit l’arrêter et le redémarrer, c’est connu ! Et qu’est-ce à dire pour le cas Cameroun ? Il faut tout simplement un électrochoc et pour cause…

B)    L’électrochoc, le seul langage que comprend le pouvoir de Yaoundé

Quatre exemples permettent de comprendre l’état d’esprit du pouvoir de Yaoundé.
-    En 1990, le Cameroun a connu l’une des crises majeures de son histoire. C’était la lutte pour l’avènement de la démocratie. Alors que les autres pays francophones refondaient leur pays autour d’une conférence nationale, sans casse, les autorités de Yaoundé décidaient que «  la conférence nationale est sans objet pour le Cameroun ». Deux camps antagonistes se formèrent : le gouvernement et l’opposition. Pendant pas moins de 6 mois, les seconds imposèrent un blocus dans les principales villes du pays, baptisé « villes mortes ». Selon Jeune Afrique Economie, outre les pertes en vies humaines dont le nombre exact est resté inconnue, ce blocus fit perdre au trésor public près de 600 milliards. Se sentant acculé, M. Biya accepta finalement d’organiser la tripartite, une sorte de conférence nationale qui ne porta pas son nom. Et au sortir de là, la situation se décanta.
-    En 1993, l’université de Yaoundé fait face à une sévère grève estudiantine. Des morts et des disparitions sont dénoncés (même si M. Kontchou ; ministre de la communication d’alors, déclara « zéro mort »), ces derniers ne se laissèrent pas conter. Ils poursuivirent leur grève : ce fut l’électrochoc qui poussa le président à agir. Même s’il y a lieu de se questionner sur leurs pertinences, des solutions furent tout de même trouvées avec notamment l’éclatement de cette unique université en plusieurs…
-    En 2000, une forte criminalité s’empare de la ville de Douala. Conscient de la place stratégique de cette ville pour le Cameroun, des renseignements militaires font croire au président qu’il s’agit des opposants qui tentent de s’emparer du contrôle de la ville et subséquemment de la plateforme économique afin de paralyser son pouvoir. Ses conseillers demandent et obtiennent que des mesures fortes soient prises afin de mettre hors d’état de nuire ces bandits d’un autre genre. Le général Mpayfut nommé en février. Mais très vite, l’on se rendit compte que des bavures étaient enregistrées tous les jours, avec des exécutions extrajudiciaires. La pression, sous l’instigation du Cardinal TUMI, alors archevêque de Douala, monta pour demander l’arrêt immédiat de cette surenchère inutile. Le président maintint sa décision jusqu’à ce qu’éclata au grand jour les 9 jeunes gens disparus de Bépanda pour avoir courant 2001, volés une bouteille de gaz, dans un pays où les détournements de deniers publics se chiffrent en centaines de milliards de nos francs. Ce fut le branle-bas qui aida à pousser M. Biya dans son dernier retranchement et, finalement à l’obliger à lever la pédale.
-    Enfin, aujourd’hui, certains anglophones, sous un prétexte stratégique de revendications corporatistes (avocats et enseignants), ont entrepris de faire sécession afin de créer un État dit « Ambazonien ». Négligeant la détermination des tenants d’un tel projet, le pouvoir de Yaoundé a cru devoir faire comme souvent, laisser pourrir la situation afin qu’elle meurt de sa propre mort ; arrêtant au passage les leaders, y compris en violation de toutes les règles procédurales tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Mais ce fut le début de l’escalade. Les anglophones prirent les armes, essentiellement de chasse, puis depuis lors, en dépit de leur infériorité à tous égards, maintiennent la pression sur le pouvoir de Yaoundé qui a fini par accéder sous la pression de toute la communauté internationale, à ouvrir des négociations en Suisse, d’où M. Biya a de grandes fréquentations.

C’est la preuve même qu’en l’absence d’une réelle pression, le pouvoir ne bougerait pas. C’est du moins ce que laisse entrevoir les maigres avancées sur le plan démocratique, maintenant qu’il a repris la main depuis la roublardise enregistrée à l’issue des travaux de la tripartite évoqués supra.

Que cela soit bien dit, « il existe, Ahmadou Kourouma, deux sortes de cécité sur cette terre : les aveugles de la vue et les aveugles de la vie». Beaucoup d’entre nous, y compris le rédacteur des présentes lignes, sommes dans l’un ou dans l’autre cas ; il convient pourtant de frapper fort afin que les choses bougent…Mais là, cela pourrait choquer parce que politiquement incorrecte, la thérapie ne sera rien d’autre que l’électrochoc.

Emmanuel Mimbè.
 

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