Cameroun - Agriculture. Agro-alimentaire : »nous voulons parvenir à l’autosuffisance alimentaire: » déclare Abba Kaka Dalil

cameroun24.net Mercredi le 21 Aout 2019 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le président de la Fondation Abba Kaka Bourkou fixe le cap de production rizicole dans le Logone et Chari écrit Mutations

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La Fondation Abba Kaka Bourkou a lancé le 31 juillet dernier les activités de la Fédération agro-industrielle et celle des Femmes dynamiques du Logone et Chari. Quel est le but de la Fondation que vous dirigez?

Le secteur agro-industriel privé est le moteur de la croissance dans le secteur agricole en ce sens qu’il établit une liaison entre les producteurs agricoles et les consommateurs. En regroupant les producteurs agricoles du Logone et Chari en Fédération agro-industrielle la Fondation veut changer le paradigme de leur fonctionnement. Ce sont en grande majorité des riziculteurs. Nous voulons que ces riziculteurs passent de La pratique  d’une agriculture de subsistance à une agriculture de transformation. Ils vont désormais produire le riz Paddy et le transformer eux – mêmes  en  riz  Blanc ou en riz commercial. Nous prévoyons que  sur une période de 10 ans, le labeur des riziculteurs de la fédération pourra  satisfaire la demande nationale de riz qui varie par an entre 300 000 et 600 000 tonnes. Pour atteindre cet objectif nous comptons aussi sur l’association des Femmes Dynamiques du Logone et Chari. Leur activité a été lancée par la Fondation Abba Kaka Bourkou le jour de la  célébration  de la 57e journée de la femme africaine.

Dans votre plan d’action vous vous intéressez uniquement à la culture du riz ?

Le riz n’est pas le seul produit des agriculteurs du département du Logone et Chari. Mais il se trouve que cette denrée est cultivée dans ses 10 arrondissements. On ne  peut pas l’évaluer pour l’instant bien que certains vous dirons que 20 000 riziculteurs sont en contrat avec la Semry. C’est bien mais est ce que la pauvreté de la population à reculer ? Je dirais non. Ce département fait face à un afflux de réfugiés et des déplacés internes du fait des attaques des éléments de Boko Haram, qui ont précarisé les populations et ont fragilisé le tissu économique.

La Fondation a fait un benchmark et a identifié les problèmes qui plombent l’éclosion de la filière riz dans le département du Logone et Chari. Ce sont l’accès aux pesticides et aux engrais, le manque de décortiqueuses et la désorganisation du circuit d’écoulement des produits agricoles. C’est fort de ce constat que nous avons créé cette fédération agro-industrielle qui regroupe les Gic, les riziculteurs indépendants entre autres. La Fondation regroupe environs 2000 Gic rien que pour l’arrondissement de Kousseri, sans parler de tout le département du Logone et Chari. A côté de la Fédération agro-industrielle on va créer une corporation qui va s’occuper du volet industriel. Nous avons déjà passé des conventions entre la Fédération agro-industrielle et toutes les Gic qui y adhèrent par le biais d’affiliation.

Vous voulez rendre dynamique la riziculture dans le Logone et Chari. Les déboires que connaît la Semry ne vous font-ils pas peur ?

La Société d’expansion et de modernisation de la riziculture de Garoua (Semry), créer en 1971  couvre, si je m’en tiens au dernier communiqué de son directeur général, à Yagoua une superficie de 5300ha. Cette superficie ne représente même pas les 1/3 de la superficie cultivable du Logone et Chari. Nous avons une  stratégie destinée à rendre dynamique de la riziculture dans ce département. Une stratégie que nous allons dévoiler ici.  Nous n ‘avons peur de rien. Avant de lancer les activités de la Fédération agro-industrielle et celle des Femmes dynamiques du Logone et Chari nous avons étudié les forces et faiblesses de cette activité. Les différents risques ont été aussi identifiés et solutionnés. Les riziculteurs n’arrivent pas souvent à décortiquer le riz paddy produit.

La Fondation va-t-elle offrir des décortiqueuses aux riziculteurs du Logone et Chari ?

La Fondation Abba Kaka Bourkou a déjà̀ saisi depuis plus d’un an les ministères de l’Agriculture et du Développement rural (Minader), de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), pour exprimer l’état des besoins, pouvant permettre d’impulser une dynamique nouvelle dans le développement agricole. Nous avons espoir que nos doléances vont prospérer. En attendant, nous sommes en train de mettre sur pied un partenariat avec certains organismes, pour qu’ils puissent, avec l’aval et la caution du Minepat, fournir du matériel aux riziculteurs. L’un de nos objectifs est de mécaniser l’agriculture dans le Logone et Chari. Je pense qu’il est temps qu’on essaie de redéfinir des politiques qui puissent booster l’économie locale par des techniques de développement modernes en créant un cadre institutionnel pour former les populations et en fournissant des entités qui accompagnent ces populations dans ce qu’elles savent faire. En ce qui concerne le Logone et Chari c’est l’agriculture.

Comment comptez-vous faire  pour  labelliser le riz du Logone et Chari ?

Notre défi de base est de faire en sorte que ce département puisse parvenir à l’autosuffisance alimentaire. Si 70 % du riz qu’il produit  est labellisé et commercialisé, alors cela va résoudre  le problème de chômage et réduire la pauvreté.

Qu’attendez-vous réellement du Minepat et du Minader ?

Nous attendons que ces départements ministériels que nous avons saisis réagissent  favorablement comme ils l’ont déjà̀ fait ailleurs. Pour ne prendre que ce cas, le ministre Mbairobe qui a récemment donné à Garoua, sous forme de subvention, des tracteurs. Pourquoi il ne le ferait pas chez-nous, où il y a aussi de la ressource ? Concernant le Minepat, ce que nous attendons, c’est qu’il nous apporte la caution nécessaire lorsque nous allons requérir les subventions extérieures.

L’autre problème majeur est l’écoulement de la production rizicole du département. Quelles sont les mesures que vous allez prendre, pour aider les riziculteurs à évacuer leurs productions ?

Il y a un véritable problème infrastructurel. Des voies de communication sont au fil des ans de moins en moins appropriées. Mais, je pense que ces voies sont multiples, parce que nous avons le Tchad à côté́. Dire quand même que, depuis quelque temps, la route Maroua-Kousseri est en cours d’aménagement. Tout comme certaines routes, qui mènent à la frontière avec le Nigeria. En ce qui nous concerne, nous devons d’abord accomplir notre mission dans le cadre de cette fédération agro-industrielle, tout en espérant que nous allons voir poindre à l’horizon de bonnes choses. Nous avons deux possibilités. Soit on rachète leur production de manière à l’écouler, soit on les  aide à  écouler eux-mêmes leur production.

Ceci en créant un cadre institutionnel avec l’appui de l’État pour leur faire bénéficier des subventions sous forme de pesticides, d’engrais et autres. Nous allons crées des conditions afin que les riziculteurs passent d’une agriculture primitive à la mécanisation et à long terme à l’industrialisation de cette agriculture. Le plus difficile ce n’est pas d’aller chercher l’argent mais de créer ledit cadre institutionnel en fonction des besoins. L’argent on sait ou le trouver. Les subventions ne peuvent pas venir forcement sous forme d’argent. On peut subventionner l’achat des engrais, des pesticides, des décortiqueuses, les tracteurs, entre autres.  La décortiqueuse n’est qu’un aspect de la chose, puisque les producteurs sont complètement démunis. Comme il pratique  une agriculture tertiaire. Il leur faut aussi des tracteurs des pesticides, des engrais. La décortiqueuse ne vient qu’après la production. Pour écouler le stock de riz Paddy on est obligé de le décortiquer.
 

Pascal Dibamou

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