Cameroun - Energie. coupures d'électricité à répétition

Afrique Actualité Mardi le 24 Mars 2015 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Chaque jour, à Yaoundé et à Douala, les principales villes du Cameroun, sont régulièrement privées d'énergie électrique.

ADS

 

 

A Yaoundé et à Douala comme dans tout le pays, les Camerounais vivent au rythme et dans l'angoisse des «délestages». Dans ces grandes métropoles, cela peut durer quatre à six heures, et, en zones rurales, les populations peuvent être plongées dans le noir pendant plusieurs mois. Les désagréments sont, bien entendu nombreux tant sur le plan humain que matériel et financier.

 

De nombreux ménages et entreprises utilisent les moyens de bord pour palier l'absence ou le rationnement de l'énergie électrique. Ampoules rechargeables, bougies, lampes-tempêtes et autres groupes électrogènes sont autant de solutions qui ne mettent pas toujours à l'abri de désagrément.

 

Flammes

 

Des dizaines d'incendies ont été déclenchés à cause de l'utilisation des bougies dans des ménages. Le distributeur d'énergie électrique se dégage de toute responsabilité en arguant l'imprudence de ceux qui utilisent les bougies.

 

Même si ces familles n'avaient pas été privées d'électricité ces drames ne seraient pas survenus. Sans oublier les courts-circuits qui surviennent lors des retours brusques d'électricité. Récemment à Douala, c'est un homme qui perdait sa femme et ses sept enfants à cause d'une coupure d'électricité.

 

Des dizaines de morts ainsi que de nombreux biens emportés par les flammes. Des maisons entières calcinées. Les populations harassées ne se plaignent plus de tous ces désagréments.

 

Les raisons des délestages ont fini par varier en fonction des saisons. Pendant la saison sèche, c'est, «l'étiage», la baisse des eaux. Et en période des pluies, d'autres prétextes sont avancés: la pluie, la foudre, les orages...

 

Les autorités publiques n'ont jamais tapé du poing sur la table ni contraint la société de distribution de l'électricité à résoudre définitivement le problème. En retour, les populations ont ainsi droit à tout type de sornettes. Près de 80% d'entre elles n'ont pas régulièrement accès à l'électricité. Pire encore, leur facture augmente régulièrement.

 

Chaque ménage se débrouille comme il peut. « Ce sont des moments difficiles, non seulement ça fait des dépenses supplémentaires, mais aussi toutes les solutions palliatives ne résolvent pas les problèmes. On peut avoir des lampes rechargeables, mais cela ne résout pas le problème des aliments qui se gâtent par exemple dans les congélateurs. Mais que pouvons-nous faire ? Le Cameroun c'est le Cameroun » se lamentent certaines femmes résignées et dépitées.

 

Incidences

 

Les élèves et les étudiants ont du mal à réviser le soir sans électricité. Les PME et PMI tournent au ralenti. A la simple évocation du terme délestage Laraï Aïssatou gestionnaire d'un cybercafé a les larmes aux yeux. Ses journées de travail sont presqu'inexistantes. Tout comme les gérantes de salons de coiffure ou encore les chefs d'entreprise de micro-finances qui enregistrent d'énormes pertes financières. « Une journée sans électricité peut faire perdre à une structure des dizaines de millions, aujourd'hui nous utilisons des groupes électrogènes pour éviter les désagréments, » explique Julienne Zanga, chef d'entreprise à Yaoundé.

 

Outre la perte directe en termes de FCFA, les délestages entraînent d'autres dégâts matériels. Ils ont très souvent fait voler en éclats le matériel de travail dans la plupart des entreprises et détruit des appareils électroménagers dans les maisons. Depuis le départ des Américains de AES Sonel qui ont laissé la place aux Britanniques d'Energy of Cameroon, ENEO, la donne a plus ou moins changé. ENEO continue cependant de rassurer ses abonnés du travail fait pour améliorer la situation.

 

Selon les responsables d'ENEO, ils ne seraient pas les seules coupables. Le véritable responsable est le gouvernement camerounais qui, pendant des années, a laissé s'installer une situation alambiquée sans prendre des mesures concrètes pour y faire face. « Alors que la population croissait rapidement, que les besoins en énergie électrique augmentaient au fil des années, les pouvoirs publics et les politiques sont restés fermés. A telle enseigne que même certaines centrales de secours sont aujourd'hui obsolètes, utilisées un ou deux mois sur douze, » explique-t-on.

 

Le gouvernement quant à lui estime avoir dégagé les moyens nécessaires pour améliorer la situation, comme avec la construction des barrages de Lom Pangar et Mem'velé. Seulement ces barrages vont tourner à plein régime d'ici 4 ou 5 ans. En attendant les coupures d'électricité vont continuer d'assombrir le quotidien des populations, sans oublier des pans de l'économie camerounaise.

 

Sylvie Mbia à Yaoundé

 

 

ADS

 

ADS

ADS

Les plus récents

Rechercher un article

ADS

ADS