Cameroun - Transport. Le chiffre d’affaires de Sitrafer chute de 88% après l’arrivée de concurrents sur le chemin de fer camerounais

Investir au Cameroun Mercredi le 09 Avril 2014 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Elle est désormais lointaine, l’époque où la Société internationale des travaux ferroviaires (Sitrafer), créée en 2001 pour un contrat d’exclusivité sur la maintenance du réseau du chemin de fer camerounais, affichait un chiffre d’affaires annuel de 2 milliards de francs Cfa. Fort de sa position et de son expertise au Cameroun, Sitrafer avait même réussi à décrocher deux contrats d’un montant total de 6 milliards de francs Cfa chez Railways à Madagascar, en 2005, afin d’assurer la maintenance du réseau ferroviaire malgache pendant 4 ans.

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Mais depuis bientôt 3 ans, cette véritable success story a cédé la place à des grèves à répétition des employés de Sitrafer. A l’origine de ce malaise permanent, confesse l’administrateur directeur général (ADG), Jacques Bimaï, la réduction drastique des montants des contrats avec Camrail, le concessionnaire du chemin de fer camerounais, suite à l’arrivée de concurrents sur le marché de la maintenance du réseau ferroviaire au Cameroun, qui fut pendant des années la chasse gardée de Sitrafer.

Aussi, révèle l’ADG de Sitrafer, le chiffre d’affaires de cette entreprise est-il passé de 2 milliards de francs Cfa en moyenne au départ, à 282 millions de francs Cfa de nos jours, soit une baisse d’environ 88%. Ce qui a abouti à un amaigrissement des effectifs, qui sont passés de 400 à 200 employés, et à l’accumulation d’arriérés de salaires, pour lesquelles l’Etat a souvent dû délier les cordons de sa bourse.

A l’origine des difficultés de cette entreprise, des sources internes à Sitrafer pointent du doigt la gestion de l’ADG. L’on parle, par exemple, d’une ligne budgétaire annuelle de 100 millions de francs Cfa, destinée «aux opérations marketing» de ce dernier. Cette mauvaise gestion de l’entreprise, apprend-on de bonnes sources, serait d’ailleurs à l’origine de la décision de l’Etat camerounais, prise au terme d’un conseil d’administration tenu le 10 mai 2013, de se retirer du capital de Sitrafer, qu’il détenait déjà à 40% à travers la Société nationale d’investissements (Sni).

Mauvaise gestion ou règlement de comptes ?

Des accusations de mauvaise gestion que rejette en bloc M. Bimaï, pour qui les malheurs de Sitrafer viennent plutôt du groupe Bolloré, maison-mère de Camrail, qui aurait décidé de faire payer à l’ADG de Sitrafer son ambition de catalyser une relecture du contrat de concession entre l’Etat du Cameroun et Camrail, afin d’obtenir du gouvernement camerounais une scission nette entre l’exploitation du réseau ferroviaire, qui demeurerait alors dans l’escarcelle du groupe Bolloré, et la maintenance du réseau, qui devrait tout aussi contractuellement être confiée à un autre partenaire, opérateur national de préférence, à l’instar de Sitrafer.

Selon les tenants de cette thèse, c’est dans cette optique de renforcer la position de Sitrafer dans le secteur du chemin de fer camerounais, que le ministre des Finances d’alors, Essimi Menyé, avait acquis en juin 2010, pour le compte de l’Etat du Cameroun, 25% d’actions supplémentaires (4167 actions exactement) dans le capital de Sitrafer, pour un montant de 83,3 millions de Francs Cfa, afin de porter à 40% les prises de participation de l’Etat dans cette entreprise privée.

Une opération qui n’a pas réussi à sortir l’entreprise du gouffre, après la période faste 2001-2010, au cours de laquelle Sitrafer a payé «plus de 6 milliards FCfa de salaire aux employés, plus de 2 milliards de FCfa d’impôts au Trésor public, plus de 600 millions FCfa de cotisations sociales à la Cnps et réalisé près de 3 milliards d’investissements», énumère Jacques Bimaï, qui ne manque pas souvent d’accuser Camrail d’avoir orchestré l’arrivée de concurrents sur le marché de la maintenance du réseau ferroviaire camerounais, afin de «casser Sitrafer».

BRM

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