Kenya. Kenya: agents israéliens et forces kényanes au secours des otages

AFP Dimanche le 22 Septembre 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Nairobi (AFP) - Des agents israéliens sont intervenus dimanche aux côtés des forces kényanes dans le centre commercial Westgate de Nairobi, où au moins 59 personnes ont été tuées dans l'assaut d'un commando islamiste, toujours retranché sur place avec des otages.

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"Les Israéliens viennent d'entrer et ils secourent les otages et les blessés", au Westgate Mall, réputé être en partie la propriété d'Israéliens, a indiqué à l'AFP une source sécuritaire sous couvert d'anonymat.

Interrogé par l'AFP, le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Paul Hirschson, a indiqué n'avoir pas pour "habitude de commenter une quelconque opération conjointe de sécurité qui pourrait ou non être en cours". Un autre responsable israélien a laissé entendre qu'il pourrait ne pas s'agir d'une intervention armée à proprement parler, mais plutôt d'un appui logistique.

A l'intérieur du centre commercial, la confrontation dure depuis plus de 24 heures entre le commando islamiste et les forces kényanes.

Selon un militaire kényan sur place, une tentative pour reprendre le contrôle du bâtiment a échoué dans la journée, mais les forces de sécurité espéraient toujours mettre fin à la crise avant la nuit.

L'attaque islamiste, qui a fait au moins 59 morts selon le gouvernement kényan, a débuté samedi alors que le centre commercial était bondé de Kényans et d'expatriés venus faire leurs courses du week-end ou qui étaient attablés aux terrasses de cafés.


Deux Françaises, trois Britanniques, un ressortissant sud-africain, une Sud-Coréenne, et deux Indiens sont décédés, ainsi qu'un célèbre poète et homme d'Etat ghanéen, Kofi Awoonor. Des Américains et de nombreux autres Occidentaux -cibles privilégiés des assaillants- figurent parmi les blessés, estimés à 175 par Nairobi.

Le président kényan Uhuru Kenyatta a annoncé que son neveu et la fiancée de ce dernier figuraient parmi les tués. Les responsables de l'attaque "devront payer pour leurs actes ignobles et bestiaux", a-t-il menacé.

Selon le ministre de l'Intérieur, Joseph Ole Lenku, 10 à 15 agresseurs étaient encore retranchés dimanche dans le centre commercial, cernés par les forces de sécurité et détenant un nombre indéterminé d'otages. "Nous pensons qu'il y a des personnes innocentes dans le bâtiment, c'est pourquoi l'opération est délicate", a-t-il expliqué.

Les blessés continuaient eux d'affluer dans les hôpitaux des alentours.

"Notre hôpital est complètement plein, nous avons été contraints d'envoyer des patients vers d'autres établissements", a indiqué, sous couvert d'anonymat, un médecin de l'hôpital M.P. Shah.

"Les assaillants tiraient dans le tas"

Le commando islamiste a pénétré samedi en début d'après-midi dans le centre commercial, ouvrant le feu à l'arme automatique et à la grenade sur la foule d'un millier de clients et d'employés du centre.


Jusque dans la soirée, alors que les affrontements se poursuivaient, clients apeurés et employés traumatisés, piégés dans le centre, ont continué d'en émerger par petits groupes, au fur et à mesure de la lente progression des forces de l'ordre. Blessés et cadavres ensanglantés ont été évacués par les services de secours.

Egalement épaulés par des membres en civil des services de sécurité des chancelleries occidentales, policiers et militaires kényans ont tenté prudemment de cerner les assaillants dans un labyrinthe de boutiques en tout genre où il est aisé de se cacher ou de se retrancher.

Il s'agit de l'attentat le plus meurtrier à Nairobi depuis une attaque-suicide d'Al-Qaïda en août 1998 contre l'ambassade américaine, qui avait fait plus de 200 morts.

Des intérêts israéliens au Kenya ont déjà été la cible d'attaques revendiquées par Al-Qaïda: en 2002, un attentat suicide mené par trois kamikazes contre un hôtel fréquenté par de nombreux touristes israéliens avait fait tué 12 Kényans et trois touristes israéliens près de la ville côtière de Mombasa. Presque simultanément, un avion israélien avec 261 passagers à bord avait échappé de peu aux tirs de deux missiles à son décollage, également à Mombasa.

L'attaque du Westgate a été revendiquée samedi soir par les shebab somaliens, liés à Al-Qaïda, qui l'ont présentée comme une opération de représailles à l'intervention des troupes kényanes en Somalie.

Une employée du centre commercial, Zipporah Wanjiru, qui a réchappé à l'attaque en se cachant sous une table, a raconté en larmes que les agresseurs "tiraient dans le tas. "C'était comme un film de voir les gens sous des pluies de balles comme ça".

"Je servais des clients quand ces hommes sont arrivés," a renchéri un autre employé, Titus Alede. "Ils ne voulaient pas d'argent, ils tiraient sur les gens sans rien demander... Ils ont dit +vous avez tué notre peuple en Somalie, c'est à votre tour de payer+".

Une cible idéale et facile

Ouvert en 2007, le Westgate abrite restaurants, cafés, banques, un grand supermarché et un cinéma multiplexe qui attirent des milliers de personnes chaque jour.

Dans une capitale connue comme le "hub" de l'Afrique de l'Est, où vivent de nombreux expatriés rayonnant dans toute la région, l'endroit était régulièrement cité par les sociétés de sécurité comme une cible possible de groupes liés à Al-Qaïda comme les shebab.

Washington a dénoncé un acte "ignoble", la présidence française un "lâche attentat", également condamné unanimement par les quinze pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU.

Samedi en fin d'après-midi, le président Kenyan, Uhuru Kenyatta, a annoncé avoir perdu un neveau dans l'attaque et répété que son pays ne se laisserait pas "intimider".

Le vice-président William Ruto a lui demandé un ajournement de son procès devant la Cour pénale internationale pour revenir gérer la crise -- M. Ruto est jugé pour son rôle présumé dans les violences post-électorales kényanes de fin 2007 et début 2008, qui avaient fait plus de 1.000 morts.

Samedi, les shebab ont expliqué sur le compte Twitter, fermé depuis, que "ce que les Kényans voient à Westgate, c'est de la justice punitive pour les crimes commis par leurs soldats" en Somalie "contre les musulmans".

Entrée fin 2011 en Somalie, l'armée kényane se maintient dans le sud du pays dans le cadre d'une force africaine soutenant le gouvernement somalien qui a infligé de nombreuses défaites aux islamistes.

"Seuls les infidèles ont été tués", ont prétendu les shebab, affirmant que leurs "moujahidines" avaient épargné les musulmans présents sur place en les "escortant" hors du centre.

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