Cameroun - Santé. Contraception : Ces pratiques dangereuses pour la santé

Yvette MBASSI-BIKELE | Cameroon-tribune Lundi le 25 Avril 2011 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le corps médical en service dans la région de l’Extrême-Nord vient de tirer la sonnette d’alarme sur un phénomène rampant : la surconsommation de la pilule dite du lendemain. Au regard des ventes et de la rapidité avec laquelle s’épuisent les stocks disponibles dans les pharmacies, les autorités sanitaires n’ont pu que tirer les conclusions qui s’imposaient. La population féminine installée dans le coin use et abuse de la contraception d’urgence. L’une d’elle a-t-elle fait des galipettes au mauvais moment ? Une autre a-t-elle eu un accident de préservatif ou oublié plus d’une pilule de sa tablette classique ? Hop, le petit comprimé est vite avalé. Certaines, en dépit des avertissements de la notice, forcent même sur la dose, allant à au moins deux prises par mois plusieurs fois dans l’année. Pourtant…

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« Appelée aussi contraception de rattrapage ou occasionnelle, ce médicament ne doit être utilisé que de façon exceptionnelle. Et trois semaines après la prise, il faut passer une visite médicale pour s’assurer que tout est en ordre. Cette méthode est faite pour protéger des effets des rapports qui ont eu lieu dans les 72 heures avant la prise. Pour la suite, il faut utiliser une protection mécanique (préservatifs) ou pratiquer l’abstinence jusqu’aux prochaines menstrues », explique Dr C. Zintchem, pharmacienne. C’est que l’absorption de progestatifs de synthèse n’est pas sans conséquences sur l’organisme. Dans l’immédiat, la pilule du lendemain peut produire de nombreux effets secondaires dont des nausées, vomissements, céphalées, douleurs dans le bas ventre, saignements, tensions dans les seins. Une addiction à ces produits peut entraîner des effets encore plus graves.

Depuis 2005, les risques sont officiellement reconnus. Le Centre international de recherche sur le cancer (Circ), dépendant de l’Organisation mondiale de la santé (Oms), a classé la pilule contraceptive parmi les produits cancérogènes du « groupe 1 ». Ceux dont l’action est « certaine ». Il est donc désormais établi que « la pilule diminue le risque de cancer de l’endomètre et de l’ovaire, mais elle augmente celui du cancer du sein, du col utérin et du foie ». Des millions de femmes continuent cependant d’utiliser des contraceptifs sous forme de comprimés, de patchs, d’anneaux vaginaux, d’implants ou d’injections. Mais, l’on sait aujourd’hui que les effets d’une telle contraception se font sentir dans tout le corps et qu’ils persistent même après l’arrêt de la consommation.

Des études sérieuses démontrent les effets secondaires de ces contraceptifs : hausse du taux sanguin de vitamine A et baisse de celui des vitamines C et Bl2, allergies diverses, problèmes hépatiques et biliaires, diabète, risques multipliés d’accidents vasculaires, syndrome anxieux... Les deuxième et troisième générations desdits médicaments devaient amender les choses, mais le tableau reste effrayant : risques augmentés d’hypertension et de maladies coronariennes, gain de poids, nausées, migraines, dépression, vaginites, douleurs aux seins, etc. Et bien d’autres nuages noirs ne cessent de s’amonceler sur les têtes des utilisatrices.

Les recherches ne cessent de révéler d’autres effets dévastateurs. Ainsi, des chercheurs américains et britanniques ont découvert une présence très élevée d’un type rare de désordre chromosomique, chez les embryons avortés des femmes ayant conçu dans les trois mois suivant l’arrêt de la pilule. Ils ont aussi noté, chez les enfants des mères ayant pris des contraceptifs synthétiques, une prédisposition plus grande que la moyenne à des anormalités des systèmes hormonal et reproducteur allant jusqu’à la stérilité, ainsi qu’une incidence accrue de cancers, tant chez les filles que chez les garçons.

Alors que les gynécologues ont tendance à minimiser ces données, le Circ conseille : « Chaque femme qui utilise ces produits devrait discuter des risques et bénéfices globaux avec son médecin ». Reste à préciser lequel.
 

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