Côte d'ivoire. À Grand-Bassam, les terroristes ont visé l'ancienne capitale coloniale française

Slate Afrique Mardi le 15 Mars 2016 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Des assaillants lourdement armés ont attaqué la station balnéaire de Grand-Bassam, dimanche 13 mars, à une quarantaine de kilomètres à l'est d'Abidjan, faisant 16 morts.

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Depuis l'attaque terroriste de Ouagadougou le 15 janvier, où 26 personnes avaient trouvé la mort, Abidjan était en état d'alerte maximale. Les autorités craignaient d'être la prochaine cible en Afrique de l'Ouest. Mais ce n'est pas la capitale économique ivoirienne qui a été visée par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui avait déjà revendiqué les attaques sanglantes du Mali et du Burkina Faso. C'est à Grand-Bassam, une situation balnéaire située à une quarantaine de kilomètres d'Abidjan, qu'un commando composé d'au moins six terroristes à ouvert le feu sur la plage, tuant 14 civils puis deux militaires.

«Les terroristes ont frappé un angle mort», a écrit Le Monde. Mais Grand-Bassam n'a pas été visée au hasard. Haut lieu du tourisme en Côte d'Ivoire et classé au Patrimoine mondial de l'Unesco pour ses vestiges coloniaux, cette station balnéaire est prisée par les Ivoiriens et les expatriés.


Une histoire oubliée en Occident

Et Grand-Bassam est aussi un symbole lourd de sens. De 1893 à 1900, cette ville de 90.000 habitants était la capitale coloniale de la France en Côte d'Ivoire. Les terroristes «pourraient aussi avoir été attirés par cette idée en frappant Grand-Bassam, l'ancienne capitale des colons français, haïs, analyse le média britannique The Guardian. L'histoire, qui a été oubliée par beaucoup en Occident, n'est pas toujours aussi effacée dans la tête de certains ailleurs, et notamment chez les combattants djihadistes».

Environ 15.000 ressortissants français vivent aujourd'hui en Côte d'Ivoire. «La Côte d'Ivoire est par ailleurs une base arrière de l'opération anti-terroriste française Barkhane permettant l'acheminement d'une partie des troupes et du matériel lourd. Près de 600 militaires français sont stationnés en Côte d'Ivoire», rappelle Radio France Internationale. Comme au Mali ou au Burkina c'est donc aussi la France qui a été visée.
Les Ivoiriens, premières victimes

«Les pays de l'Afrique de l'Ouest alignés sur la France seront les prochaines cibles. C'est une stratégie construite. Ils veulent tuer le tourisme dans ces pays comme le Sénégal, la Côte d'Ivoire, le Burkina Faso et le Niger, comme Daech l'a fait en Tunisie», analysait déjà dans Le Parisien au lendemain de l'attaque au Burkina Faso revendiquée par Aqmi, Mathieu Guidère, professeur agrégé d'islamologie et de la pensée arabe.

Mais à Grand-Bassam, ce sont d'abord des citoyens Ivoiriens qui sont tombés sous les balles. Comme à Bamako ou Ouagadougou, ce sont les locaux qui payent le plus lourd tribut.

 

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