Lutte contre Boko Haram. « Les populations gardent un moral haut »

Patrice MBOSSA | Cameroon-tribune Jeudi le 14 Janvier 2016 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Midjiyawa Bakari, gouverneur de la région de l’Extrême-Nord

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Quel est le bilan de l’attentat-suicide qui a eu lieu hier à Kouyapé ?

Merci pour cette occasion que vous me donnez de faire le point sur cette attaque de la mosquée de Kouyapé dans l’arrondissement de Kolofata, département du Mayo-Sava le mercredi, 13 janvier 2016 à 5h30 mn. Le bilan que nous avons à notre possession est de 13 morts et un blessé grave qui a été transporté à l’hôpital de Koza.

Dans quelles circonstances est survenu cet attentat ?

Dans la tradition musulmane, il y a les prières matinales, celles qui commencent entre 5h et 5h15 mn ; celles-là qui rassemblent beaucoup de fidèles. C’est à cette occasion que le kamikaze s’est infiltré en pleine prière dans la mosquée et a fait exploser sa charge. C’était une très forte déflagration puisque l’édifice de la mosquée construit en dur s’est retrouvé en cendres. C’est dire l’ampleur et la puissance de cette explosion. Il vous souvient que vendredi passé 8 janvier c’était le cas de la mosquée de Ganissé qui avait également été ciblée et, Dieu merci, le kamikaze qui avait fait exploser la charge était le seul qui avait péri. Dans le Mayo-Tsanaga également, c’était un mois avant. Je le dis parce que nous sommes partis d’un constat ; après analyse, nous avons compris que les kamikazes ciblent maintenant les lieux de prière et à l’aube. Des heures où il est difficile de dévisager les gens. Ils se faufilent grâce à cette pénombre. Parce que pour le reste, les comités de vigilance tiennent au millimètre près les différents territoires, les entrées et sorties des marchés et autres lieux. Vous savez que c’est une situation qui évolue. Ces assaillants ont trouvé une autre faille, cette cible que sont les lieux de prière, et à des heures où il ne fait pas encore jour, à la faveur de la pénombre puisqu’ils ne sont pas facilement dévisageables.   

Quel est l’état d’esprit des populations de Kouyapé ?

Ce sont des populations au moral haut. Nous les avons vues à l’œuvre dans le cadre des comités de vigilance. Elles n’ont pas baissé la garde. Elles ont tout mis en œuvre pour barrer la route à ces fauteurs en eau trouble. Elles ont entendu l’appel du chef de l’Etat qui les a outillées de matériels de travail, qui les a félicitées lors du discours du 31 décembre dernier, qui les a citées en modèles ; ce sont là des éléments galvanisateurs, des éléments de motivation. Les kamikazes ne peuvent plus évoluer que la nuit, en rasant les murs pour venir dans les lieux de prière.

Quel message en direction des populations de l’Extrême-Nord ?

Nous saisissons cette occasion pour adresser les condoléances du couple présidentiel à toutes ces familles éprouvées par ces actes barbares et lâches, ces Boko Haram. Nous demandons à la population de ne pas baisser la garde, de redoubler plutôt de vigilance parce que Boko Haram est en permanente mutation. Etant donné que toutes les autres issues sont bouchées, ils rencontrent un rideau de fer devant eux. Ce qui est fait par les comités de vigilance doit être copié pour être implanté dans les mosquées. Les prières doivent désormais être supervisées par les mêmes membres des comités de vigilance. Ce qui est fait dehors doit également être fait à l’intérieur des mosquées. Que les gens s’organisent ; qu’un premier groupe prie pendant que l’autre veille, et vice versa. Que les gens soient vigilants pour ne plus admettre des visages étrangers dans les lieux de prière. Ceci, pas seulement dans les zones rurales, mais aussi en zones urbaines.

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