Cameroun - Musique. «Coller la petite»: Le préfet de la Mifi se rétracte en catimini

Vivien Tonfack | La Nouvelle Expression Samedi le 12 Décembre 2015 Culture Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Désavoué par sa tutelle, le chef de terre a cessé la guerre contre cette chanson. Sans plus faire de bruits.

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Bonne nouvelle pour les férus de musiques mondaines de Bafoussam. À l’orée des fêtes de fin d’année, ceux qui envisageaient quitter cette ville à l’effet de «coller la petite» ailleurs peuvent surseoir à leur projet. Car la décision de Joseph Tangwa Fover portant interdiction de la promotion et de la diffusion de cette chanson sur l’ensemble du département de la Mifi, semble avoir été abrogée. L’annonce a été faite par le Ministre délégué auprès du Ministre de l’administration Territoriale et de la décentralisation (Minatd) en charge des collectivités territoriales. Interpellé à l’assemblée nationale, Jules Doret Ndongo a été clair. «Le Préfet de la Mifi a opéré au  retrait de son acte. Cela veut dire que l’acte n’a jamais existé», a-t-il largué. A quand remonte ce retrait ? Personne ne peut le dire avec exactitude. Certainement pour éviter d’être ridicule, Joseph Tangwa Fover, n’a pas accompagné l’annulation de son acte par autant de publicité que  l’interdiction. Et il semble même ne plus vouloir en parler. Joint au téléphone mardi 8 décembre dernier, le préfet de la Mifi s’est d’abord montré courtois avant changer brusquement lorsque le sujet est abordé. «Je ne plus en parler», a-t-il tranché  avant de raccrocher au nez le reporter de La Nouvelle Expression.

Une position que l’on peut comprendre. Car lorsque son arrêté a été signé, une controverse voit le jour aussitôt. Cette mesure quoique justifiée par la nécessité de lutter contre la dépravation des mœurs, a été plus condamnée. Partout il se trouvait, Joseph Tangwa Fover était assailli comme une vedette. Certains pour le féliciter, d’autres pour le chambrer. Le comble, c’était le vendredi 27 novembre dernier, à la prison centrale de Bafoussam. Invité par une organisation de la société civile pour présider la cérémonie de clôture des activités culturelles de ce pénitencier, le préfet de la Mifi s’est retrouvé face à des interlocuteurs certes privés de liberté, mais au fait de l’actualité. Parmi les dernières informations qui semblaient s’être gravées dans leur mémoire, l’arrêté préfectoral portant interdiction de «la vente, la promotion, la diffusion de l’œuvre musicale de l’artiste Franko, auteur de la chanson ‘’coller la petite’’», sur l’ensemble du département de la Mifi. Visiblement cette décision n’a pas ému les habitants de «l’arrondissement de Bafoussam 4ème». Et ils ont profité de la présence du n°1 de la Mifi dans leurs murs pour le faire savoir de vive voix. En effet, toutes les prises de parole de Joseph Tangwa Fover, étaient accompagnées d’un tohubohu orchestré par les détenus. De tous coins de la prison, fusaient des «coller la petite», parfois accompagnés des «ça sort comme ça sort», une autre chanson dont le clip et les paroles suscitent également la polémique depuis sa sortie. Malgré la redondance de ce que d’aucuns ont qualifié de provocation, l’autorité administrative est restée lucide. Jusqu’à la fin de la cérémonie qu’il présidait, il n’a point fait allusion à ce surnom qui lui a été collé par les pensionnaires de la prison centrale de Bafoussam. Toutefois, ça sautait à l’œil qu’il se sentait outré.

Après le retrait de son arrêté, Joseph Tangwa Fover va peut-être soupirer. Après plus d’un mois de tourmente.

 

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