Cameroun - Musique. Were Were Liking: une autre vision de l’art

Alain MAZDA | Cameroon-tribune Mercredi le 12 Avril 2017 Culture Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
L’artiste autodidacte ivoirienne d’origine camerounaise a rencontré la presse le 7 avril dernier à Yaoundé

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Cantatrice ? Plasticienne ? Ecrivaine ? Dramaturge ? Enseignante ? Ou prophétesse ? L’inclassable autodidacte ivoirienne d’origine camerounaise ne finit pas d’étonner et de détonner. « Face à un monde où prédominent la violence et la terreur, l’Afrique ne s’est jamais aussi bien manifestée comme l’avenir du monde », s’empresse de relever Were Were Liking d’entrée de jeu, le 7 avril dernier, au cours de sa rencontre avec le réseau des journalistes culturels camerounais (RJ2C). C’était à Yaoundé, à AFRICREA à Bastos, en présence de Malet ma Njami Mal Njam, directeur général de cet espace culturel. « Son peuple, grâce à sa jeunesse, regorge pourtant du potentiel. Mais depuis peu, ses enfants rêvent d’Outre-mer. Ils se voient ailleurs que sur le continent berceau du genre humain. Ils croient aux chimères », poursuit-elle, car pour Were Were Liking, les échanges sur la crise d’identité empruntent plusieurs voies, que ce soit dans l’Afrique d’hier, ou celle d’aujourd’hui.
Depuis les années 1970 en effet, Were Were Liking est sur le devant de la scène sur plusieurs fronts : la poésie, la dramaturgie, le récit, l’épopée, etc. Ce sont aussi des textes riches et denses, nerveux et percutants. Elle touche aussi à la musique, notamment avec des compositions, des arrangements... Were Were Liking, c’est la scène. C’est le théâtre. Bien évidemment, actrice elle-même, elle a créé de nombreuses compagnies pour aider le théâtre africain à évoluer. Elle a déterminé cette évolution dans l’espace du temps. Were est aussi une artiste plasticienne. Elle a contribué à la rédaction de l’anthologie de l’art contemporain au Cameroun. Ce capital d’expérience, de vécu, d’aventure, d’exploration qu’elle capitalise lui confère une densité toute particulière. Elle a donné une cohérence au passé, au présent et au futur en trouvant la force dans la spiritualité profonde. Certains la présentent comme la spiritualité profonde de l’Afrique. Aujourd’hui, elle… continue d’irradier l’Afrique et le monde de son génie unique.
 

 

Were Were Liking: « Je prépare une série de spectacles »

Artiste

Dans quelle catégorie artistique doit-on vous classer, car il y en a tellement ?


Je suis autodidacte. J’ai fait l’école primaire en trois ans. Et puis c’est tout. Le reste je l’ai appris au gré des nécessités, de mes soifs personnelles. Si votre soif est dans le domaine des savoirs, il est évident que vous vous y investissez. Ce que je sais, je l’ai appris très jeune de mes grands-parents. C’est une école qui avait des techniques d’éveil intérieur de l’être. Ces techniques pédagogiques, initiatiques de nos ancêtres m’ont permis de me forger et par l’occasion, d’apprendre et de continuer mon chemin aujourd’hui dans différents domaines de l’art, y compris dans les savoirs occidentaux. Je me définis surtout comme une panafricaniste.


Par quoi se justifie ce bref passage au berceau de vos ancêtres, le Cameroun ?


Je suis venue assister à la cinquième rencontre de la confrérie initiatrice panafricaine. Elle s’est ébauchée avec des personnes travaillant déjà à la renaissance et à la réhabilitation des cultures, des spiritualités de la religion africaine, et se tenait à Douala. Je suis venue aussi travailler sur un album avec André Manga, et finaliser un recueil de poèmes accompagnés de tableaux qui paraîtra très bientôt. Je prépare un évènement qui offrira un grand panel de spectacles aux Camerounais et ceux qui vivent ici. Bref, je suis venue transmettre ce que je fais depuis de longues années afin que ce que je fais puisse toucher le plus grand public. Qui sait, ça peut révéler des talents, aider des universitaires et faire grandir l’art au sens large du terme.


Dans vos œuvres on perçoit cette quête d’identité. Pourquoi cette fixation ?


Pour transmettre un trésor à un individu, il faut au préalable l’identifier. Le problème de la jeunesse aujourd’hui, c’est qu’elle n’a plus envie de recevoir. C’est ainsi qu’elle se retrouve de nos jours face à la crise d’identité. La peur les habite. Pourtant, dans nos valeurs africaines, il y a le secret de la survie de l’humanité. C’est ce message que je transmets dans tout ce que je fais. Ce n’est pas une fixation, mais une évidence. J’ai pour mission de transmettre par l’art, les savoirs originels de l’Afrique à la jeune génération en perte de repères.
 

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