De sources introduites et sauf changement, le président français arrive à Yaoundé le 3 juillet à 17h et s’en retourne à 22h. Alternance, révision constitutionnelle, Cour constitutionnelle, coopération économique, accords de défense, remaniement ministériel, collaboration judiciaire… au menu du tête-à-tête avec Paul Biya.

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Selon le bulletin d’informations La Lettre du Continent, le chef de l’État français, François Hollande, ne se contentera pas d'un séjour au Bénin du 2 au 3 juillet pour son prochain déplacement en Afrique. D’après des sources à la Rue 89 à Paris, le locataire de l’Élysée fera une visite éclair en terre camerounaise le 3 juillet. D’après le chronogramme arrêté pour cette escale, indique-t-on, le chef de l’exécutif français arrive à l’aéroport international Yaoundé-Nsimalen aux environs de 17h. Il est accueilli au bas de la passerelle de l’Airbus A-330 qui l’accompagne, par le président Paul Biya. Les deux chefs d’État recevront alors, sur le tarmac de l’aéroport, les honneurs de la nation par l’armée et les corps constitués.

La suite du programme de la visite, soutiennent nos informateurs, prévoit une audience directe entre Paul Biya et François au Palais de l’unité à 18h. Audience durant laquelle, les deux hommes s’entretiendront sur plusieurs sujets. Dans les cercles où se prépare ce voyage (tant attendu ?), l’on indique que les chefs d’État camerounais et français feront le tour des relations entre les deux pays. Ils évoqueront notamment, les Accords de coopération économique et l’assistance militaire. Il sera également question au cours de cet entretien, apprend-on, de l’alternance à la tête de l’État, de l’affaire Lydienne Yen Eyoum et du remaniement ministériel tant attendu au Cameroun.

S’agissant des Accords de coopération économique, il y a lieu de relever que la France perd depuis peu, du terrain au Cameroun. Entre 2000 et 2011, les parts de marché de la France ont chuté de 10,1% à 4,7%, tandis que la Chine s'y est imposée en une vingtaine d’années comme le principal partenaire économique avec une part de marché passée de moins de 2% en 1990 à plus de 16% en 2011. François Hollande devra alors booster les relations économiques entre les deux pays, en négociant des contrats pour des multinationales françaises.

Convenance.

Pour l’assistance militaire, le Cameroun et la France n’ont pas signé des Accords de défense particuliers. Mais, les deux pays échangent régulièrement dans le domaine de la sécurité. Par contre, soutient-on, il sera possible pour François Hollande de renégocier les Accords de défense concernant les matières premières et produits stratégiques (hydrocarbures, uranium, lithium...) signé en 1958 et non reconduit par le Cameroun en 2010.

Dans les milieux diplomatiques faisant la liaison entre les deux pays, il se murmure que le chef de l’exécutif français tient à évoquer certaines affaires. D’abord le procès de Me Lydienne Eyoum, avocate française d’origine camerounaise condamnée à 25 ans de prison en octobre 2014 et dont la peine a été confirmée le 9 juin par la Chambre judiciaire de la Cour suprême. L’on plaide pour sa libération à l’hexagone. Évidemment, Paul Biya pourra bien rassurer son homologue quant à la libération prochaine de l’avocate qui sera très probablement graciée, comme son compatriote Michel Thierry Atangana. Il se susurre que le chef de l’exécutif français échangera avec «L’homme du 6 novembre», au sujet de la succession à la tête de l’État.

De ce fait, soutient-on, les milieux politiques de l’hexagone, s’activeraient pour que le remaniement ministériel intervienne avec au final, la réduction de l’équipe gouvernementale, pour plus d’efficacité. L’on évoque également une révision constitutionnelle en vue, non seulement de limiter le nombre de mandats à la tête de l’exécutif, mais aussi de ramener le bail présidentiel de 7 à 5 ans et d’introduire la vice-présidence pour régler les questions de succession à la magistrature suprême en cas de vacance du pouvoir. La nomination des membres du Conseil constitutionnel serait également inscrite dans les petites tablettes de la rencontre en tête-à-tête.

Départ.

À la suite de cet échange, le protocole prévoit une conférence de presse toujours au Palais de l’unité, aux environs de 19h15. Une heure après, le couple présidentiel offrira un dîner en l’honneur de leur invité de marque. Après le repas, Paul et Chantal Biya raccompagneront François Hollande au perron de la tour de marbre d’Etoudi. Le successeur de Nicolas Sarkozy se rendra à l’Ambassade de France. Le Premier ministre Philemon Yang l’accompagnera par la suite jusqu’à Nsimalen. Il serra exactement 22h, lorsque l’Airbus A-330 ayant à son bord, le N°1 français, s’envolera pour Paris. Des missions conjointes sont d’ores et déjà à pied d’œuvre entre le Cameroun et la France pour la réussite de cette visite.
 

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