Cameroun - Santé. Vanessa Tchatchou : Cas d'un vaste trafic d'enfants au Cameroun

Thierry Amouhou | Camerpress Lundi le 06 Février 2012 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le point de presse organisé la semaine dernière par le ministre de la Communication porte-parole du gouvernement du Cameroun ne semble pas avoir eu l’effet escompté à savoir rassurer et calmer l’opinion. En dépit des formules du genre « nul n’est au dessus de la loi »,les nombreux paradoxes et incongruités qui se font de plus en plus jour dans cet imbroglio, inclinent plutôt une bonne frange de l’opinion publique à penser que l’affaire du «bébé de Vanessa » est en réalité la face visible d’une vaste filière de trafic d’enfants volés, dans laquelle pourraient être impliquées de hautes personnalités tapies dans l’ombre.

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Vincent Sosthène Fouda Essomba, Homme politique et enseignant d’université, dont on connait du reste l’engagement dans cette affaire a déclaré sur les antennes de Canal 2 International au cours de l’émission « Canal Presse » d'hier dimanche 5 février 2012 qu’une petite enquête menée par son organisation a permis de découvrir qu’au cours de l’année écoulée, pas moins de 93 bébés ont disparu des hôpitaux publics camerounais. L’affaire dite du «bébé de Vanessa » ne serait que le petit grain de poussière qui est venu gripper cette mécanique bien huilée, la gaffe qui aura permis de donner un grand coup dans la fourmilière.
L’universitaire et Homme politique a également révélé que la magistrate impliquée dans ladite affaire, aurait obtenu des documents d’adoption d’un enfant abandonné, signés du ministre des affaire sociales, Catherine Bakang Mbock au bout de deux mois seulement, au lieu des 12 mois requis par la Loi et que le bébé enterré et exhumé à Nkoteng non loin de Nanga-Eboko dans la région du Centre serait en réalité de sexe masculin contrairement au bébé de Vanessa et à celui adopté par la magistrate, qui sont eux de sexe féminin.
Pareil modus opérandi, s’il était avéré ne manquerait pas de laisser tout le monde perplexe, quand on sait combien est délicate la question de l’adoption des enfants qui plus est abandonné. Cette  célérité voire cette précipitation dans la délivrance des documents y afférents est pour le moins suspecte. Nul  n’ignore que dans  le cas d’un abandon de bébé, il n’est pas exclu que la personne l’ayant abandonné, prise de remords se repente et cherche à récupérer sa progéniture. C’est pourquoi le législateur a fait montre de beaucoup de prudence dans le cadre de cette procédure.  Si la magistrate a pu obtenir ses documents de façon si expresse, combien d’autres personnes y compris étrangères ont pu bénéficier d’une telle « célérité » ?
Le malaise, les atermoiements et les maladresses perceptibles dans la classe dirigeante camerounaise et au sein du management de l’hôpital  gynéco-obstétrique et pédiatrique de Yaoundé, incitent  à penser qu’il y a véritablement anguille sous roche, car à bien y regarder, si cela avait été une affaire isolée ne concernant au demeurant qu’une magistrate, elle aurait déjà été liquidée sans qu’on ait eu besoin de mettre des gants.
La réalité semble  plus complexe que cela et fait penser au phénomène de la piraterie des œuvres musicales au Cameroun, business dans lequel il se susurre dans les milieux en général bien informés, que des pontes de l’administration seraient impliqués, raison pour laquelle les autorités n’osent pas intervenir de façon décisive.
Et si cela était aussi le cas dans l’affaire du bébé de Vanessa ?
Dans tous les cas, grâce à la mobilisation générale de l’opinion qui crie au ras-le-bol et au scandale, cette affaire est entrain de prendre une envergure internationale, avec notamment l’intervention des chancelleries occidentales qui veulent y voir plus clair. Dans la même veine, Vincent Sosthène Fouda Essomba affirme également que des démarches auprès de certains Etats européens et américains ont été initiées, afin que des investigations soient effectuées, à l’effet de dégager une traçabilité certaine des enfants adoptés au Cameroun et se trouvant sur leur sol ; il ne serait pas du reste superfétatoire, d’engager les mêmes démarches auprès des consulats de ces Etats au Cameroun, dans le même but.
L’Etat du Cameroun est on le sait, très jaloux de l’acquis important qu’est la paix et il ne fait aucun doute que sous la direction du Président de la République Paul Biya déjà informé de cette affaire, toute la lumière soit faite non seulement sur le cas de Vanessa Tchatchou, mais aussi sur toute la filière si tant il est que ce n’est pas un cas isolé. La paix c’est bien, encore faut il l’entretenir car souvent elle ne tient qu’à un fil, un fait même apparemment anodin, peut mettre le feu aux poudres.

 

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