Une marche des Travailleurs contre la corruptionDe part et d’autre du Boulevard du 20 Mai à Yaoundé, les projecteurs étaient braqués sur la grande procession des travailleurs. Trois heures de défilé d’hommes et de femmes heureux d’afficher leur appartenance à une entreprise privée ou à la fonction publique. Avant la grande parade de cette 127e édition de la Fête du travail sur le thème : « Travail décent et lutte contre la corruption »

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Grégoire Owona, ministre du Travail et de la Sécurité sociale qui présidait la cérémonie au Boulevard du 20 Mai, a remis des médailles en or, en argent et en vermeil, comme pour rappeler à tous les travailleurs l’importance de ne pas se tourner les pouces au bureau. Le mérite ça se récompense, et les décorations fièrement épinglées sur les torses des récipiendaires en étaient la preuve. Sous les regards envieux de leurs collègues, mais admiratifs de leur famille, ils ont rejoint les autres à la tribune, pour suivre la série de discours toujours aussi engagés et un tantinet théâtraux des syndicalistes.

S’en est suivi, le discours de Grégoire Owona, dans lequel la corruption en milieu professionnel a été fustigée. Il a également mentionné l’élaboration d’un avant-projet de code du travail, la loi sur les syndicats et la relecture de l’arrêté qui fixe les modalités de l’élection des délégués du personnel dans les entreprises et les organisations. Des dizaines de carrés de travailleurs de différents secteurs ont alors déferlé sur le Boulevard. Les syndicalistes, toujours fidèles à leur esprit de revendication, ont ouvert le bal, en arborant des pancartes avec pour couplet général, le respect des droits des travailleurs. La « marche des travailleurs » comme l’ont baptisée les commentateurs de l’événement a offert en tableaux, un aperçu de la diversité des secteurs professionnels au Cameroun.

Tant qu’à défiler devant un parterre de membres du gouvernement et de personnalités, sans oublier les nombreux curieux, pourquoi ne pas montrer à tous une esquisse de son savoir-faire ? Que ce soient les agents d’une société de gardiennage accompagnés de leurs chiens muselés ou les esthéticiennes d’un centre renommé de la capitale avec leurs perruques multicolores et leurs talons aiguilles. Des travailleurs heureux, mais qui n’oublient pas pour autant leurs difficultés.

Les messages sur les banderoles sont là pour le rappeler. Un défilé comme celui là n’en serait pas vraiment un s’il n’y avait pas des « à-côtés », et des phénomènes aussi étranges que des mascottes déguisées en poulet géant ou des employés de sociétés distributrices d’eau et d’énergie conspués par des mécontents dans la foule. A 14h, le carré des agents du ministère du Travail et de la Sécurité sociale a clos le défilé, sous les ovations d’un public visiblement enchanté.

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