Alors que la situation politique est plus que jamais confuse en Côte d’Ivoire, que la vie sociale peine à reprendre son cours normal et que les Etats Unis et la France ne jurent qu'en Ouattara, le président Gbagbo a donné à son tour la liste de son gouvernement ce mardi après midi après une longue attente au palais de la présidence à Abidjan.

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En effet, prévu pour 11h c’est aux alentours de 15h que le nouveau secretaire de la présidence, Désiré Tagro est venu diffuser devant la presse la liste complete du gouvernement du premier ministre Gilbert Marie N’Gbo Aké. Aucun membre de l’ancienne équipe a été reconduit, les cadors du FPI, Affi Nguessan en premier, auraient été mis en attente selon nos informations, et c’est un gouvernement « nouvelle tendance » composé de trente trois membres qui est sorti du chapeau de Laurent Gbagbo. Notons l’entrée du, aussi charismatique que contreversé, Charles Blé Goudé, de la candidate déchu du premier tour Jacquelin Oble et plus surprenant, du fils de l’ancien chef d’Etat Robert Guei, Franck Guei. Le stratégique poste de la défense a été confié à Alain Dogou, les affaires étrangères à l’ancien ambassadeur de la Côte d’Ivoire à l’ONU, Alcide Dje Dje, les finances à l’ancien directeur du port de San Pedro, Charles Désiré Dallo et l’interieur à Emile Guirieoulou. A signaler aussi l’entrée de l’ancien président du conseil constitutionel, Yanou Yapo, à la justice.

A sa sortie le nouveau premier ministre a tenu à souligner que la priorité du président Gbagbo était de tout faire pour mettre en oeuvre la "bonne gouvernance" tout en rappelant que compte tenu du contexte de crise qui prédomine à cette heure en Côte d'Ivoire, il allait être difficile d'entamer avec efficacité ce chantier politique.

Dans l’autre camp, celui de Ouattara, Guillaume Soro a tenu son deuxième conseil des ministres en deux jours à l’hotel du Golf dans un quasi "huit clos". Aucune information ne filtre, le secret semble être au rendez vous du côté du candidat du RHDP.

Ce mardi soir, les ivoiriens semblent se rejoindre sur une chose, le raz le bol général. Ce dernier est de plus en plus palpable à travers la Côte d’Ivoire, l’enthousiasme qui a accompagné la campagne semble s’être dissipé et le peuple a de plus de mal à comprendre ce qui se passe. La destiné de la nation de plus en plus hypothéquée dans ce contexte d'observation d'une rupture progressive avec la classe politique, et ce, tout parti confondu. Pas sûr que la nomination de ce gouvernement inverse à court terme cette tendance, l'évolution de la situation dans les prochains jours contredira peut être, au bonheur de tous, ce pessimisme.

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