Elections Côte d ivoire. Uemoa, menace d’attaque, Ecomog etc : la grosse colère du gouvernement Gbagbo

Propos recueillis par Kapolodjo, Koaci.com Abidjan Vendredi le 21 Janvier 2011 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le porte-parole du gouvernement, Ahoua Don Mello, a animé une conférence de presse au terme du Conseil des ministres qui s’est tenu, hier au Palais de la Présidence.

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Quels sont les points saillants sur lesquels le Conseil des ministres de ce jeudi 20 janvier s’est penché ?

Le Conseil des ministres d’aujourd’hui a traité d’abord de la situation socio-politique mais aussi de quelques mesures individuelles. Comme vous le savez, la Côte d’Ivoire a eu la visite du Premier ministre Odinga. Le ministre des Affaires étrangères nous a fait un exposé exhaustif sur cette visite. En réponse, le Président de la République a réaffirmé son ouverture au dialogue pour trouver une issue pacifique à la crise post-électorale. Mais en même temps a récusé la médiation du Premier ministre Odinga, compte tenu des positions partisanes qu’il a affichées. Parce qu’on ne peut pas être arbitre et joueur en même temps. Et le Président de la République a souhaité que la médiation soit neutre pour qu’une issue pacifique soit trouvée à la crise post-électorale.

Nous avons aussi été informés des problèmes économiques, des relations entre la Côte d’Ivoire et les Institutions financières. Ces relations sont bonnes. Mais aussi le gouvernement a été informé de la décision de l’Union européenne concernant le blocage de certains comptes de certaines sociétés de la place, surtout de sociétés nationales en Europe. Prenant acte de cette décision, le gouvernement a instruit les différents ministres concernés pour que des voies de contournement soient déterminées pour venir à bout des problèmes qui se posent pour que la Côte d’Ivoire puisse sortir grandie de cette crise-là en diversifiant ses relations avec tous les pays du monde y compris les pays africains. Comme vous le savez, l’Europe n’est pas le centre du monde et aujourd’hui, le développement se propage de l’est à l’ouest et aussi dans les pays africains. Il est donc bon de saisir cette opportunité pour diversifier nos relations économiques.

Le gouvernement a été aussi instruit de la pénurie de sucre sur le marché. Il a donc autorisé, temporairement, l’importation d’une quantité assez limitée de sucre pour faire face à cette pénurie-là. Comme vous le savez, les usines de production de sucre se trouvent au nord du pays et beaucoup de camions y ont été bloqués par les rebelles. Cela a causé quelques pénuries. C’est donc pour faire face à cette situation que des mesures ont été prises pour autoriser l’importation d’une quantité réduite de sucre et trouver les voix et moyens pour acheminer la production du sucre dans la partie sud du pays.

Concernant la sécurité, le Conseil des ministres a pris bonne note de la communication du ministre de l’Intérieur et celle du ministre de la Défense. Concernant le couvre-feu, tout se passe très bien, la situation est bien maîtrisée. Concernant l’opération «pays mort», c’est plutôt l’inverse. On a constaté un pays vivant, sauf à quelques endroits, notamment Abobo et quelques localités isolées. Mais tout rentre dans l’ordre ; par conséquent, la situation est bien maîtrisée par les forces de l’ordre et nous n’avons pas constaté de grands dégâts par rapport à cette situation.

Nous avons aussi abordé les problèmes au niveau de l’éducation. Parce que, vous savez, il y a beaucoup d’élèves qui descendent de la partie nord vers le sud, mais aussi quelques enseignants. Le Conseil des ministres a donc décidé de mettre en place des écoles relais pour pouvoir absorber ces élèves et étudiants mais aussi utiliser les enseignants qui sont venus de la partie nord de la Côte d’Ivoire.

D’autres mesures individuelles ont été prises notamment la nomination du nouveau directeur de l’Office national d’identification, en la personne de M. Topka Etienne, mais aussi la nomination du directeur des ressources humaines de l’administration du territoire, M. Koffi Koffi Kanh Innocent ; celle du directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur. Voilà grosso modo, ce qui s’est passé lors de ce Conseil des ministres.

M. le porte-parole, trois faits préoccupent les Ivoiriens en ce moment. Des rumeurs de plus en plus persistantes font état d’une réunion de la Cedeao à Bouaké. En avez-vous entendu parlé ? Si oui, quelles sont les dispositions que prend l’Etat de Côte d’Ivoire ? En outre, s’agissant de la question de l’Uemoa, les Ivoiriens pensent de plus en plus que la Côte d’Ivoire doit battre sa propre monnaie. Est-ce que le gouvernement y pense ? Quelles sont les dispositions qu’il prend ? Par ailleurs, M. le ministre, aujourd’hui, il ne faut pas se leurrer, la Côte d’Ivoire est en guerre. Et dans cette situation, il y manifestement une certaine presse qui met de l’huile sur le feu. Par rapport à cela, le gouvernement se sent-il interpellé ? Qu’est-ce qu’il prend comme mesures ?
Merci. Le gouvernement n’a pas été informé d’une réunion de la Cedeao à Bouaké. On n’a aucune information par rapport à cette réunion. Et je ne comprends pas du tout qu’il ait une réunion de la Cedeao à Bouaké. Cela ne se justifie pas. Concernant la question de la monnaie, comme vous le savez, la Côte d’Ivoire est membre de l’Uemoa et à ce titre-là reste pour le moment dans la zone Uemoa. Mais en tout état de cause, toutes les dispositions sont prises pour faire face à toutes les éventualités. Je crois que je n’en dirai pas plus par rapport à cette situation.

Concernant la presse, comme vous le savez, nous voulons une presse responsable, une presse digne, mais aussi une presse qui respecte les lois et règlements de la République. Nous tenons à rappeler que toutes les formes de délits de presse, eh bien à partir de maintenant, seront sanctionnées par la loi de République de Côte d’Ivoire. C’est donc le lieu d’interpeller les journalistes qu’il y a un seul Président en Côte d’Ivoire qui a été élu par le peuple de Côte d’Ivoire et qui a été investi par le Conseil constitutionnel selon les lois et règlements de la République de Côte d’Ivoire, il y a un seul gouvernement dirigé par le Premier ministre Aké N’Gbo, et il n’y a pas d’autres gouvernements. Il faut donc que cela soit bien compris et que nous puissions, dans la paix, régler les problèmes post-électoraux parce que là, il s’agit véritablement d’une crise post-électorale.

M. le ministre, qu’est-ce que le gouvernement ivoirien attend de la réunion de l’Uemoa qui a lieu en fin de semaine à Bamako ? Par ailleurs, la France a accrédité M. Aly Coulibaly nommé par M. Alassane Ouattara à Paris comme ambassadeur de Côte d’Ivoire. Cela a-t-il interpellé le gouvernement ce matin ? Si oui, qu’est-ce que le Conseil des ministres en a dit ?
Concernant la réunion de l’Uemoa, nous attendons que les règles qui régissent l’Uemoa soient respectées ; à savoir la séparation stricte entre les positions politiques et la gestion de la monnaie commune. C’est tout ce que nous attendons de cette réunion. Il faut que l’Institution financière soit protégée parce que ce serait un mauvais signal à tous ceux qui seraient intéressés par adhérer à l’Union que de voir une confusion entre des problèmes politiques qui se posent dans un pays et la décision d’appartenance à cette union-là. L’autre problème que vous avez évoqué qui concerne la nomination de M. Aly Coulibaly, pour le moment, le gouvernement n’en est pas officiellement saisi et notre ambassadeur reste pour le moment en poste. Mais en tout état de cause, le principe que nous avons adopté est celui de la réciprocité. Ce principe sera donc affirmé dans ce cas.

Le Président Laurent Gbagbo a été invité pour la réunion de l’Uemoa à Bamako. J’aimerais savoir si le Président se rendra effectivement dans la capitale malienne. Deuxième question, des informations annoncent la présence de mercenaires étrangers à Bouaké. Et lors de notre rencontre avec le ministre des Affaires étrangères, il a plus ou moins confirmé cela. Ces mercenaires seraient prêts à attaquer. Est-ce que le gouvernement s’est penché sur la question ? Si oui, quelles sont les mesures qui ont été prises ?

Le Président a été effectivement invité à Bamako. Eh bien, vous saurez s’il y ira ou pas dans quelques jours. Concernant l’attaque par Bouaké, il est bien évident que les rebelles y sont toujours et ont toujours tenté d’attaquer la Côte d’Ivoire avec des aides et des soutiens multiples, ça aussi on le sait. Mais en tout état de cause, sachez que l’armée ivoirienne est vigilante et prête à défendre le territoire de Côte d’Ivoire.

Le Conseil de sécurité de l’Onu vient de prendre une résolution qui envoie 2 000 casques bleus supplémentaires et trois hélicoptères armés en Côte d’Ivoire. Selon vous, qu’est-ce qui justifie cette résolution ? Pourquoi la Chine et la Russie ont-elles levé leur veto pour que la résolution passe ? En outre, je voudrais savoir si les fonctionnaires, à la fin de ce mois, seront tranquilles, auront leurs salaires.
Je vais commencer par la dernière question. Comme je l’ai indiqué, nos relations avec les Institutions financières sont bonnes. Les opérations financières de l’Etat de Côte d’Ivoire se déroulent normalement, les salaires seront donc effectivement payés en bonne date. Pour la première question portant sur la résolution de faire venir 2 000 casques bleus supplémentaires en Côte d’Ivoire, il faut savoir que c’est une décision qui a été âprement discutée. Puisque le projet de résolution prenait en compte la reconnaissance de M. Ouattara comme président de la République. Eh bien cet aspect politique a été nettoyé de la résolution. La résolution qui est donc sortie met l’accent sur les questions humanitaires qui étaient déjà prévues comme mesures post-électorales par les Nations unies. Cela ne change pas de la toute la position de la Côte d’ Ivoire sur les forces onusiennes. Comme vous le savez, le 16 décembre, on a constaté une alliance objective entre les rebelles du Golf et les forces de l’Onuci. Et depuis cette date, eh bien nous ne faisons plus confiance à la neutralité et à l’impartialité de l’Onuci quant à la crise ivoirienne. Nous souhaitons donc que cette décision-là qui est prise ne soit pas mise en œuvre. En tout état de cause, nous ne reconnaissons plus du tout l’Onuci comme interlocuteur impartial dans la crise ivoirienne et nous aviserons au moment opportun. Je vous remercie.

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