Tunisie. Tunisie: mandat d'arrêt contre Ben Ali, remaniement reporté à jeudi

TUNIS (AFP) Mercredi le 26 Janvier 2011 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
La justice tunisienne a lancé un mandat d'arrêt international contre l'ex-président Ben Ali et son épouse Leïla Trabelsi, alors que le difficile remaniement de l'équipe de transition qui cristallise la colère de la rue a été reporté à jeudi.

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Annoncé comme imminent depuis deux jours, ce remaniement tarde et ne sera finalement annoncé que jeudi selon le porte-parole du gouvernement.

Mercredi le ministre du Développement régional, Ahmed Néjib Chebbi ne cachait pas la difficulté: il y a des "discussions intenses" pour "arriver à une composition finale du gouvernement qui soit convaincante pour l'opinion publique".

Car la pression est forte: des milliers de personnes campent chaque jour à Tunis sous les fenêtres du Premier ministre pour exiger le départ des sept ministres ayant servi sous Ben Ali, et celui du Premier ministre Mohammed Ghannouchi.

Selon des sources proches du gouvernement interrogées par l'AFP, les discussions achoppent en particulier sur les "ministères de souveraineté" -- Intérieur, Défense, Affaires étrangères-, actuellement tous aux mains de caciques de l'ancien régime.


Premier ministre de Ben Ali pendant pendant 11 ans jusqu'à sa chute le 14 janvier, M. Ghannouchi resterait toutefois en poste selon ces sources.

La justice tunisienne a par ailleurs lancé un mandat d'arrêt international contre l'ancien président et son épouse Leïla Trabelsi pour "acquisition illégale de biens mobiliers et immobiliers" et "transferts illicites de devises à l'étranger", a annoncé mercredi matin le ministre de la Justice Lazhar Karoui Chebbi.

Selon Interpol, son antenne de Tunis a émis une "alerte mondiale" pour localiser et arrêter l'ancien président, qui a trouvé refuge en Arabie Saoudite, et six de ses proches.

Leïla Trabelsi, dont la famille avait mis le pays en coupe réglée, a également quitté le pays pour une destination inconnue. Le frère de l'ex-première dame, Benhassen Trabelsi, est en fuite lui aussi et également visé par cette enquête tout comme huit autres membres de la famille détenus en Tunisie.

Six membres de la garde présidentielle, dont l'ancien chef de la sécurité de Ben Ali, le général Ali Sériati, sont pour leur part poursuivis dans le cadre d'une enquête sur des exactions contre la population et les forces de sécurité.


Homme clé de la sécurité de Ben Ali, le général Sériati est considéré comme le commanditaire de la campagne de terreur menée par des miliciens fidèles à l'ancien président dans les jours qui ont immédiatement suivi sa chute.

La puissante centrale syndicale UGTT continue quant à elle de peser de tout son poids pour faire chuter l'actuel gouvernement.

Elle a convoqué une grève générale et une manifestation jeudi à Sidi Bouzid, (centre-ouest), foyer de la révolte populaire, après celle de mercredi à Sfax (centre), la seconde ville du pays, où des milliers de manifestants ont réclamé la démission du gouvernement.

Les autorités ont annoncé un allègement du couvre-feu, désormais en vigueur de 22H00 à 04H00, "en raison d'une amélioration de la situation sécuritaire".

Le couvre-feu, auparavant de 20H00 à 05H00, est bravé depuis trois jours par des centaines de manifestants qui campent nuit et jour sous les fenêtres du Premier ministre, sur la place de la Kasbah de Tunis.

Au plan diplomatique, la France a relevé son ambassadeur à Tunis, Pierre Ménat, qui fait les frais des erreurs d'appréciations de la diplomatie française sur le mouvement qui a emporté le régime tunisien.

Quant au président Barack Obama, qui avait dépêché mardi à Tunis un diplomate de haut rang à Tunis, il a profité du traditionnel discours sur l'état de l'Union pour réaffirmer mercredi que les Etats-Unis "sont solidaires des Tunisiens".

Et depuis la Suisse, où il participe au Forum de Davos, le président russe Dmitri Medvedev a estimé que la chute du régime Ben Ali était une "leçon substantielle" mais qu'il ne souhaitait pas que cette leçon soit contagieuse.

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