Le technicien allemand a décidé de chasser les journalistes camerounais de l’entourage des Lions indomptables. Les journalistes camerounais qui ont effectué le déplacement de l’Autriche ont tenté de contester cette entorse à la liberté de la presse malgré quelques confrères qui ont refusé de plaider la cause commune.

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Jusqu’à dimanche matin les journalistes camerounais qui sont à Walchsee pour suivre les Lions indomptables travaillaient sans soucis. Les joueurs de l’équipe nationale qui répondaient jusque là spontanément aux questions de la presse ne cachaient pas leur joie d’avoir près d’eux ceux là qui informent leurs compatriotes sur leur situation au quotidien. Certains joueurs ont d’ailleurs rappelé avec plaisir que certains journalistes qui sont en Autriche en ce moment ont guidé leur premier pas lorsqu’ils jouaient pour des catégories inférieures.

Hier matin, tout est parti d’un autrichien apparemment chargé de la sécurité qui est venu dire aux journalistes qu’il a été envoyé par le Team Press officer Raphael Nkoa pour leur dire qu’ils ne doivent plus venir à l’hôtel des Lions, même pas à l’annexe de cet hôtel qui se trouve de l’autre côté de la route. Sur le coup, les journalistes ont pensé que c’était une mauvaise blague d’un flic en mal de sensation. Mais Raphaël Nkoa, lors de la séance d’entrainement va le dire de vive voix aux journalistes. Le Team Press des Lions a laissé entendre qu’il a reçu un coup de fil du ministre de la communication qui dit qu’il ne veut plus voir les journalistes camerounais à l’hôtel des Lions. Le Team Press a par ailleurs affirmé que le porte parole du gouvernement ne lui a pas donné les raisons d’une telle mesure qui consacre le recul de la liberté de la presse dans notre pays. Sur le coup, Raphael Nkoa va même demander aux journalistes de suivre les entrainements hors de la grille alors que depuis le début du stage, c’est à l’intérieur de la grille qu’entoure le stade d’entrainement que les journalistes et les photographes suivaient l’entrainement des Lions. Après la séance d’entrainement les journalistes seront surpris d’apprendre que même à l’annexe de l’hôtel des Lions, de l’autre côté de la route, ils ne peuvent plus s’asseoir pour saisir leurs articles. Le responsable de l’hôtel qui vient passer l’information donne d’ailleurs mois de cinq minutes aux journalistes pour vider les lieux. Dans la même veine, les responsables de l’hôtel ont affiché un communiqué à l’entrée de l’hôtel en trois langues où il est écrit que l’hôtel est interdit aux journalistes.

Blessés dans leur amour propre, les journalistes vont donner de la voix, ce qui va pousser Raphael Nkoa à venir tenter une médiation. Devant ce manque de respect et de considération, les journalistes vont décider qu’ils ne prendront plus part aux conférences de presse des Lions indomptables tant qu’une solution à ce problème n’est pas trouvée. Raphaël Nkoa, débordé par la réaction des hommes de presse va appeler Volker Finke au secours. Le coach des Lions indomptables va effectivement venir parler aux journalistes. « Vous ne pouvez plus rester avec les Lions en haut parce qu’ils doivent se reposer, c’est comme çà qu’on prépare une Coupe du monde, sans bruits. Ici en bas aussi c’est un Hôtel et ici en Allemagne [Nous sommes en Autriche en fait, bien qu’à la frontière avec la Bavière allemande, Ndrl] on ne laisse pas les journalistes flâner à l’hôtel. Je ne sais pas qu’est ce qu’on peut faire, mais l’hôtel ne peut pas accepter de vous recevoir ». Une fois qu’il a finit de parler, Finke va laisser la parole aux journalistes. Steve Djouguela de Mboafootball.com et par ailleurs président de l’association des journalistes sportifs du Cameroun coordination du Centre va prendre la parole pour demander à Finke si c’est normal qu’il prive les camerounais des informations sur leur équipe. Finke va se tourner pour repartir, c’est alors que Steve Djouguela lui rappelle que les journalistes l’ont écouté lorsqu’il parlait et que la politesse recommande qu’il écoute aussi les journalistes. Le représentant des journalistes lui demandera s’il cache son équipe parce qu’il a peur de quelque chose et c’est alors que le technicien allemand sort de ses gonds. Un autre journaliste va lui demander si un seul joueur s’est plaint de ce qu’il est perturbé par la presse. Il ne répondra pas là non plus. Volker Finke va prendre congés des journalistes sur cette tension pour aller au stade de Kufstein où les Lions reconnaissaient la pelouse.

Le mot d’ordre des journalistes de boycotter la conférence de presse donnée par le coach des Lions n’a pas été suivi par certains confrères qui ont préféré se laisser marcher dessus et ont brisé la belle solidarité qui caractérise les médias depuis le début de ce stage. Une attitude qui ne devrait pas leur valoir plus de respect à l’avenir. Après la conférence de presse Volker Finke va retrouver Steve Djouguela dehors et lui dira « chaque jour désormais, je vais offrir une bière aux journalistes camerounais » et ce dernier dira au coach des Lions devant Emmanuel Wonyu, le représentant du ministre des Sports, qu’il a l’argent pour s’acheter la bière et que ce qu’il lui demande pour lui et ses confrères, c’est de les laisser informer les Camerounais.

Aux dernière nouvelles nous avons appris que le coach a finalement décidé que les journalistes peuvent rester à l’hôtel qui est de l’autre côté de la route tous les jours de 13 h à 17 h. C’est peut être déjà çà, mais le coach des Lions ne doit jamais perdre de vue que le contribuable camerounais qui le paye ainsi que ses cinq amis qu’il a amenés dans la tanière ont besoin d’informations sur leur équipe nationale en route pour une Coupe du Monde.

Guy Nsigué à Kufstein (Autriche)

Crédit photo: JP Esso

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