Cameroun - Sport. Sports: Dixiades 2012 ou Jeux nationaux de l’impréparation ? - Hammad Kalkaba Malboum: Un colonel d’armée dans la caserne de l’amateurisme

Le Messager Jeudi le 20 Décembre 2012 Sport Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Débuts laborieux pour la troisième édition des jeux nationaux qui s’est ouverte au village des jeux à l’Université de Douala lundi 17 décembre 2012. Les 12 délégations de près de 2000 athlètes qui défendront leurs régions ou pays dans 12 disciplines en lice jusqu’au 22 décembre 2012 broient du noir.

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Spécial Dixiades 2012

1-Sur le terrain: Dixiades 2012 ou Jeux nationaux de l’impréparation ?

Débuts laborieux pour la troisième édition des jeux nationaux qui s’est ouverte au village des jeux à l’Université de Douala lundi 17 décembre 2012. Les 12 délégations de près de 2000 athlètes qui défendront leurs régions ou pays dans 12 disciplines en lice jusqu’au 22 décembre 2012 broient du noir.

C’est parti pour la troisième édition des Dixiades. Après Yaoundé et Ngaoundéré, c’est au tour de la capitale économique d’allumer la flamme olympique. Du 17 au 22 décembre 2012 à l’université de Douala, le village des jeux, les athlètes venus des dix régions du pays vont célébrer la joie des retrouvailles et de partage. Les Dixiades à en croire le ministre des Sports et de l’éducation physique, Adoum Garoua dans son discours d’ouverture consistent à encourager les fédérations à développer leur sport. « L’accent doit être mis sur la détection des jeunes et la formation des encadreurs », a expliqué Adoum Garoua. Cerise sur le gâteau, pour cette troisième édition, deux délégations venues de la sous région Afrique centrale sont en lice pour défendre leur couleur. Il s’agit notamment de la République Centrafricaine et de la Guinée équatoriale.

Au total, 2000 sportifs qui vont porter les couleurs de leurs localités dans 12 disciplines que sont le judo, l’haltérophilie, le handball, la lutte, le tennis de table, le volleyball, l’athlétisme, le basketball, la boxe, le cyclisme et la gymnastique. Les différentes compétitions vont se dérouler sur plusieurs sites parmi lesquels le collège Libermann, stade Ngodi, complexe Ksa, lycée polyvalent de Bonaberi, maison du parti de Bonanjo, collège de la Salle, parcours Vita et Camrail. Les premières compétitions ont démarré lundi peu avant la cérémonie d’ouverture officielle présidée par Grégoire Owona, Coordonnateur général des jeux. A l’université de Douala le kick off a été donné en handball au cours d’un match opposant les dames de la région du Sud à celle du Centre. Un match remporté de haute lutte par l’équipe de la région de l’Ouest sur un score de 21 contre 19.

La deuxième rencontre qui a opposé l’équipe masculine du Nord à celle du Centre a vu la victoire de l’équipe du Centre. L’athlétisme, le cyclisme, l’haltérophilie et le judo sont entrés dans la danse hier mardi 18 décembre. Pour l’instant, la Région du Centre est en tête du pelleton avec deux médailles en or gagnées en 100 mètres dame et en saut en longueur monsieur. La région du Nord-Ouest a remporté la médaille en or sur les 5 000 mètres hommes.


Mécontentement

Mais cette apparente (bonne) organisation cache mal le malaise qui couve. A peine la troisième édition des jeux olympiques nationaux lancés, les plaintes des athlètes fusent. Insuffisance de site d’hébergement et de moyen de transport, manque d’infrastructures sportives, restauration qui laisse à désirer constituent le chapelet de complaintes égrainés par les athlètes à l’aube de cet acte III des Dixiades. Lundi 17 décembre pendant de la cérémonie officielle d’ouverture, les athlètes ont d’ailleurs exprimé leur mécontentement. La région de l’Ouest a brandit une pancarte lors de son passage sur laquelle était écrit en gros caractère « logez nous ». A sa suite, la délégation de la région du Sud pour les même raisons a manifesté son indignation par un passage sans banderole, sous le regard hagard des autorités administratives. « Nous avons dormi sur les gazons et certains sur les planches. Nous n’avons pas mangé depuis notre arrivée à Douala », explique Ruphine Saah, entraîneur Hand-ball fille de la Région du Sud.

Tout comme ceux de la région du Sud, les athlètes de l’Ouest, de l’Extrême Nord, du Nord attendent encore d’être logés. Pire, « les encadreurs ne sont ni logés, ni nourris, nous sommes obligés de nous prendre nous-mêmes en charge », explique Georges Beng, encadreur de l’équipe de l’Est. A en croire ce dernier, les organisateurs sont restés indifférents depuis leur arrivée au village des jeux.

En outre, les chambres mises à leur disposition sont insuffisantes et ne respectent aucun quota en fonction du nombre de compétiteurs par délégation. La preuve, « dans notre chambre certains de nos camarades sont obligés de dormir à même le sol parce que les lits sont insuffisants », s’indigne une athlète. A l’épineux problème d’hébergement vient se greffer celui de la faim. C’est avec le ventre vide que les sportifs ont passé la première nuit. « Nous sortons de l’argent de nos poches pour nourrir les enfants. Ils ont livré leur premier match avec le ventre affamé », tempête Roger Saïdou Badi entraîneur de l’équipe de hand-ball masculin de la région du Nord. Le transport ne sort malheureusement pas du lot. Les frais de déplacement de certains compétiteurs de leur site d’hébergement pour le village des jeux sont jusqu’ici supportés par les compétiteurs eux-mêmes. Dur dur…

Marie Louise MAMGUE (Stagiaire)


2- L’homme - Hammad Kalkaba Malboum: Un colonel d’armée dans la caserne de l’amateurisme

Malgré les efforts consentis pour le bon déroulement de cette 3e édition des Jeux nationaux, le président du Comité national olympique et sportif Camerounais (Cnosc) a maille à se défaire des démons de l’improvisation et de l’impréparation, éternels ennemis de la bonne organisation de cette compétition.
Catastrophe, calamité, fiasco, déconvenue… Il s’attendait à tout sauf à un flop aussi retentissant. Le président du Cnosc, figure de proue de cette 3e édition des jeux nationaux, rêvait sans doute de faire flotter le drapeau de l’olympisme au Cameroun. Mais c’était sans compter que son rêve irait se noyer dans les profondeurs du Wouri. Pourtant, en créant par une résolution de l’Assemblée générale du Cnosc du 3 mai 1996 à Kribi les Jeux nationaux du Cameroun, Hammad Kalkaba Malboum et les membres de l’Ag nourrissaient l’ambition de voir cet événement devenir un rendez vous majeur dans lequel le Comité olympique réaliserait ses objectifs qui sont entre autres d’assurer le brassage des populations de notre pays, de valoriser notre riche patrimoine culturel, de contribuer à l’intégration nationale à travers la pratique sportive et ainsi de favoriser une saine émulation de la jeunesse. Mal leur en a pris cette fois puisque après le fiasco des deux précédentes éditions, ils n’ont visiblement pas retenu la leçon. Celle de savoir que pour une compétition aussi importante, surfer sur la vague de l’amateurisme, de l’imprécision et de l’impréparation c’est foncer droit sur le mur de la désillusion. En témoigne le tableau noir de cet Acte 4.

A Ngaoundéré l’an dernier, le coup d’envoi a été donné par le premier ministre Philemon Yang, dans un stade Ndoumbé Oumar en cours de réfection. A ce retard à l’allumage venait se greffer les jérémiades des athlètes malmenés et traités comme des bêtes de somme. Sans autre forme de procès, on a tenté de maquiller ce bide pour conclure sur une note de gaieté. Cette année à Douala, le Cnosc a juré de corriger sa copie et offrir au public une compétition à la dimension du leitmotiv qui la soustend. Grosse erreur puisque au lieu de ramer vers l’amélioration, on a plutôt atteint le sommet de l’improvisation : les travaux de réhabilitation des sites retenus ont été bâclés faute de financement ; les athlètes qui se sont préparés dans des conditions drastiques dans leurs régions respectives souffrent le martyr au village des jeux. Abandonnés et affamés, ceux-ci dorment à la belle étoile. Suffisant pour attiser l’indignation et le ressentiment des encadreurs et responsables de délégations dépités par ces clichés avilissants. Tout se passe comme si les organisateurs ont été surpris par cet événement qu’ils annoncent pourtant depuis des mois à grand renfort de publicité.


Apaisement

Où est donc passé le budget alloué aux Dixiades 2012 ? A combien s’élève-t-il ? Comment s’est passée la répartition de cette cagnotte dans les différentes commissions mise sur pied au point où ce n’est que le jour j qu’on se rend à l’évidence qu’on fonce droit vers la déconfiture ? Nul ne sait par quelle alchimie la préparation méticuleuse qu’on vantait tant a fini par être biaisée.

En 2010 et 2011, le nombre de disciplines était fixé à 10. Cette année, on a voulu faire les choses en grand en augmentant deux autres disciplines. Question de prouver que le temps passe et que le projet grandit. Plus grave, aux dix régions du Cameroun dont la prise en charge n’est déjà pas des plus acceptables, le Cnosc s’est offert le luxe d’inviter quatre autres pays de la sous région. Excès de zèle, enthousiasme débordant ou mauvaise planification de la compétition ? A trop vouloir donner un caractère solennel et international à ce rendez vous, Kalkaba Malboum a fini par s’attirer les foudres des athlètes, des encadreurs, du public et même des médias qui estiment que cet amateurisme à ciel ouvert n’a que trop duré. On le voit bien, même le thème «Olympisme socle de notre émergence » n’a pu sauver ces Dixiades du chaos.

Même si au cours d’un point de presse qui a eu lieu lundi dernier, le président du comité local d’organisation a joué la carte de l’apaisement face aux journalistes présents. Fritz Ntonè Ntonè, pour se dédouaner a rappelé que «c’est la première fois que le comité national olympique expérimente la décentralisation de l’organisation, et c’est une édition spéciale car on est passé de 10 à 12 disciplines. On a eu besoin de 12 commissions spéciales que nous avons appelées départements». Se voulant rassurant au sujet des différents dysfonctionnements enregistrés dans l’organisation des jeux, le délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Douala reconnaît «qu’il y a eu quelques problèmes de coordination et de logistique dès le départ». Comme si cette belle excuse suffirait à calmer les délégations en furie et à réinventer des jeux plus professionnels. Après la déconfiture des Jeux olympiques de Londres en juillet dernier, le Cnosc vient là de prendre un sérieux coup à son image de marque qu’il ne sait malheureusement pas protéger.

Christian TCHAPMI



3- Coulisses: Jeux nationaux des sans abris

Les athlètes logés au Génie militaire ont abandonné le site dans la soirée de lundi 18 décembre 2012. Pour cause, selon ses sportifs, les locaux ne disposent ni d’eau, ni d’électricité. En plus explique ces compétiteurs, ils sont soumis à des conditions strictes imposées par les militaires qui vont jusqu’aux punitions. Pour éviter tous ces contraintes, les délégations logées dans cet endroit ont abandonné leur site de logement pour le village des jeux où ils sont désormais sans abris. D’autres ont du occuper la cités universitaire non aménagée en se servant des lattes comme lit. Certains jeunes par contre dorment en plein air. Désormais c’est la bataille pour avoir ne fusse qu’une goutte d’eau pour les toilettes.


Gabon et Tchad aux abonnés absents

Le Gabon et le Tchad ont posé un lapin aux organisateurs de ces jeux nationaux. Annoncés il y a de cela quelques semaines comme faisant partie des délégations de la Sous région Afrique centrale devant assister à cette 3e édition, les athlètes des deux pays n’étaient pas présents au village des jeux jusqu’à hier mardi 18 décembre. Aucune information cependant n’a filtrée sur leur participation effective ou non. Au cours du passage de la caravane des Dixiades lors de la cérémonie officielle, les volontaires camerounais ont défilés en lieu et place de la délégation équato-guinéenne sous prétexte que celle-ci était encore en chemin. Rendue à la deuxième journée, le doute plane encore sur leur présence.


Du bronze pour la Rca

La centrafricaine Iyonne Tama a remporté la médaille de bronze en 100 mètres dame. Elle fait partie de la délégation de 30 personnes dont 17 athlètes qui représentent la République Centrafricaine aux Dixiades 2012. Ces sportifs défendent leurs couleurs en boxe, lutte, tennis de table, judo, athlétisme. « Mon objectif était de gagner la médaille d’or. Je suis déjà très heureuse et je bénis Dieu pour cette grâce », affirme Iyonne Tama. En croire Freddy M’Bane, l’un des encadreurs de la délégation centrafricaine, leur séjour au pays des Lions indomptables se passe sans incident depuis leur arrivée samedi 15 décembre 2012 au village des jeux. Selon ce dernier, en participants aux Dixiades, ses athlètes préparent les prochaines compétitions internationales.

Rassemblés par M.L.M (Stg).

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