Cameroun - Politique. Sérail : Discipline du parti : frustrations et révolte muette chez les parlementaires du Rdpc

La Nouvelle Expression Mercredi le 30 Mars 2016 Opinion Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Quand les parlementaires du parti au pouvoir, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) sont conviés à une réunion au palais des congrès de Yaoundé, ils ignoraient certainement que le principal point à l’ordre du jour, non déclaré, portait sur leur liberté d’expression, à l’avenir.

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Quand les parlementaires du parti au pouvoir, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) sont conviés à une réunion au palais des congrès de Yaoundé, ils ignoraient certainement que le principal point à l’ordre du jour, non déclaré, portait sur leur liberté d’expression,  à l’avenir. Ils sont pour la plupart tombés à la renverse lorsqu’il leur a été  édicté que désormais, ils ne sont plus autorisés à donner publiquement leur avis sur une question d’actualité, sans requérir l’autorisation expresse du président de leur groupe parlementaire ou du secrétaire général du comité central de leur parti. «En clair, cela veut dire que nous avons perdu la faculté de  contrôler l’action du gouvernement  qui est une mission consacrée par la constitution de notre pays. C’est extraordinaire», se morfond un député du Rassemblement démocratique du peuple camerounais, très peu enclin à continuer l’entretien avec le reporter de La Nouvelle Expression. Un autre ne cache pas sa frustration : «Lorsqu’un parlementaire qui endure dans sa chair les désagréments des coupures intempestives de lumière et d’eau, ne peut même pas crier sa colère à travers un média, c’est l’infantiliser. Parce qu’il faut obtenir l’autorisation de la hiérarchie pour exprimer publiquement la douleur qu’on ressent». Et il poursuit, presque menaçant : «nous sommes un certain nombre de parlementaires dans le collimateur de  quelques membres du gouvernement qui estiment que nous dérangeons. Mais nos collègues qui ont eu le courage de s’exprimer publiquement sur des questions préoccupantes de notre société ces derniers temps, étaient tout à fait pertinents dans leurs prises de position». En muselant ainsi ses députés et ses sénateurs, le parti au pouvoir trahit une frilosité bien psychanalysable. L’option de mettre ainsi les honorables sous coupe réglée intervient dans un contexte marqué par des sujets qui ont défrayé la chronique : les coupures récurrences et permanentes d’eau et d’électricité à travers le pays en général et particulièrement dans la capitale politique, Yaoundé. Et surtout ce gros scandale de la dame Koumateke morte et éventrée par une «chirurgienne» de fortune aux portes de la maternité de l’hôpital Laquintinie de Douala. Sans compter  qu’avec la liberté de ton que les personnalités de la société civile et des partis politiques ont prise pour s’exprimer sur les questions des appels à la candidature de Paul Biya et l’éventualité d’une présidentielle anticipée, le parti au pouvoir doit avoir pris peur que même ses parlementaires rentrent dans la danse. Avec des sons discordants qui pourraient embarrasser les stratèges d’Etoudi. On se rappelle la sortie très commentée du sénateur Ibrahim Mbombo Njoya lors du «grand meeting» du Rdpc à Bafoussam, lorsqu’il a balancé un pavé dans la marre, en posant comme préalable à toute élection présidentielle, la tenue du congrès de leur parti. Un cadre du Rdpc qui a requis l’anonymat, a  sa formule sur la question : «l’exécutif a ainsi réussi à dompter le législatif. Et l’épée de Damoclès est désormais suspendue sur la tête de chaque parlementaire de notre parti. Parce que les indisciplinés  ne seront pas investis aux prochaines élections. Et c’est la hiérarchie qui va apprécier l’indiscipline, et non la base qui l’a envoyé au parlement». Un sénateur du Social démocratic front (Sdf), le leader de l’opposition camerounaise, arbore un sourire en coin : «si le Rdpc bande la bouche à ses parlementaires, c’est dire qu’il nous abandonne l’initiative de la parole».

Sérail (2) Camwater : un volumineux dossier pour le Tcs

La Nouvelle Expression a appris des sources confidentielles qu’un volumineux dossier concernant la gestion à la Cameroon water Utilities (Camwater) est actuellement en cours de finalisation par un magistrat de Douala. Pour être transmis au Tribunal criminel spécial (Tcs) à Yaoundé. Pas plus de détail sur  le contenu de ce dossier. Mais des indiscrétions indiquent que plusieurs cadres de cette société d’Etat, en fonction ou déjà partis, et même des fournisseurs, sont concernés par  cette  procédure judiciaire. On sait par contre que son ancien directeur général, Jean William Sollo, limogé il y a quelques mois, a régulièrement meublé les colonnes des journaux pour des questions de gestion, depuis sa nomination en 2012. Et des montants des sommes qui font problème sont généralement évalués en milliards de Fcfa. « N’allez pas croire que les fautes de gestion qu’on pourrait éventuellement reprocher à cette entreprise est le fait du seul  directeur général. Il y a certainement une vaste chaine qui pourrait s’étendre même aux prestataires de services», renseigne un  connaisseur du management de cette entreprise depuis plusieurs années. A l’occasion de  la passation de service à Camwater, Basile Atangana  Kouna, ministre de l’énergie et de l’eau, n’avait pas été tendre à l’endroit de Jean William Sollo : «Je m’en voudrais de ne pas relever, tout de même qu’avec un sens du devoir et de responsabilité plus accrue, une démarche managériale plus inclusive, on aurait pu faire mieux». Et à Alphonse Roger Ondoa Akoa, le nouveau directeur général, il avait rappelé : «L’entreprise  que vous héritez ce jour n’a pas été capable ni d’achever  dans les délais impartis, les projets qui avaient déjà été lancés, encore moins d’implémenter de nouveaux projets. Installant ainsi tout le secteur dans un déséquilibre dont la profondeur s’accentue progressivement. Bien plus, elle entretient depuis quelque temps, des relations très étriquées aussi bien  avec les bailleurs de fonds qui ont toujours accompagné le secteur, qu’avec son partenaire, la Camerounaise des eaux». Tous avaient compris que l’entreprise était bien malade. Et que les responsables sont connus. Le tollé général que la pénurie d’eau provoque ces derniers temps à travers le pays n’est pas pour arranger les choses pour ceux qu’on considère comme responsables de cette situation à Camwater.
 

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